La Fondation pour l’innovation politique (FIP) a confié à l’IFOP la réalisation de sondages sur l’antisémitisme et la situation communautaire en France. Ils montrent une forte progression du ressenti du racisme antiblanc. Même s’il reste loin moins ressenti que ce qu’il représente réellement, contrairement aux autres nettement surestimés, a fortiori pour des allogènes, 33 % des personnes interrogées disent qu’en France il y a du racisme antiblanc, contre 35 % un racisme antinoir, 36 % un racisme antijuif et 56 % un racisme (sic) antimusulman.
Les questions très orientées n’ont pas porté sur les préjugés antiblancs et antifrançais parmi les occupants. Au contraire, la FIP insiste – pour le dénoncer – sur l’antisémitisme que l’enquête révèle. Selon Dominique Reynié, son directeur, dans la société :
« les opinions antisémites atteignent une haute intensité dans des univers relativement limités mais dont l’expansion est une thèse raisonnable »
C’est particulièrement vrai – c’est ce que voulait montrer la FIP – chez les musulmans : seuls 17 % des sondés musulmans interrogés ne partagent aucun préjugé (sic) antisémite, contre 53 % parmi la population globale.
Cela reste moins cependant que les électeurs du Front national, qui tournent clairement le dos aux reniements de certains groupes d’extrême droite et à la politique de « dédiabolisation ». Ainsi, les islamistes sont plus favorables que les électeurs FN à la propagande shoatique et sont plus nombreux à considérer qu’un Juif à papiers français est aussi français (sic) qu’un autre.
Fait significatif : la politisation des sujets, quelle que soit l’appartenance partisane, correspond à un plus fort antisémitisme : 63 % des individus maintenus dans un état dépolitisé n’ont aucun préjugé (sic) antisémite, contre 53 % pour les Français interrogés s’intéressant à la vie du pays et de la cité. La plus faible proportion se retrouve au Front national : seuls 25 % des sondés n’adhèrent à aucun préjugé (sic) antisémite.
Plus d’un sondé sur deux proche du FN reconnaît qu’il y a trop de juifs dans les médiats et l’économie ; ils éviteraient, dans une même proportion, de voter pour un président juif. Ils ne sont cependant que 22 % à préférer éviter un voisin juif. Environ deux tiers d’entre eux conviennent qu’un islamiste à papiers français « n’est pas aussi français [sic] qu’un autre ».
(Source et iconographie : « Dans la société française, « les opinions antisémites atteignent une haute intensité » »)