Il en est fini de la fable du progrès naturel né d’un déterminisme social, il devrait en être fini, soyons honnête, de ce mythe progressiste qui pose la mort naturelle après agonie des principes transcendants. L’humanité, selon l’idéologie obligatoire de la tyrannie républicaine, assisterait en direct à l’extinction du sacré au profit de l’émancipation parallèle de l’humanité. C’est ce que les francs-maçons appellent humanisme. L’humanité décide de plus en plus, sur tout sujet, voudrait-on. De moins en moins de choses lui sont dictées. Elle décide du sexe, du genre, du beau, de la vie et de la mort selon ses fantaisies. Il ne doit plus y avoir de principes, il ne doit plus y avoir d’essences. Tout devient relatif, tout est éphémère, tout dépend du goût des uns et des autres, tout dépend du moment M, plus rien n’a d’importance sinon la planète déifiée et le confort de nos maîtres, seuls enjeux vitaux.
Mais cela, soit l’inexorable progression de l’immanence humaniste, est une fable de tyrans. Il n’existe pas de sens de l’histoire, il existe simplement une volonté politique que les véritables dirigeants (qui ne sont pas plus élus que ne le sont les fils Rothschild) imposent, impriment dans la société par une propagande intégrale, si intégrale qu’elle n’est pas perçue comme telle par les populations convaincues de vivre en des contrées libres protégées du sceau de la république. Même les éléments de langage les plus absurdes s’imposent à force de répétitions, de “leçons”, de faux témoignages, de discours ministériels et d’experts en manipulation. Le véritable pouvoir n’étant pas soumis aux aléas du “vote”, des élections, il a le temps pour lui. Il a le temps pour marteler sa vision du monde ; il a le temps de préparer l’opinion, de monter en épingle des faits divers triés sur le volet qui serviront à introduire ses innovations sociétales qu’il fera passer pour des productions historiques, conformes aux lois naturelles de l’évolution sociologique.
Matraquer, matraquer, encore et encore, c’est cela l’histoire des idées depuis que l’on a brûlé ce qu’il va de soi, et que l’on écrase incessamment l’herbe verte qui repousse inlassablement sur le lit de cendre. C’est une volonté qui brûle, qui jardine à sa convenance la société. On sème à la volée les mauvaises graines, on arrache les bonnes pousses, on repique ronces et chardons. Cela ne se fait pas tout seul.
Regardez donc la subversion orchestrée avec la thématique LGBT et plus encore ! La propagande ne s’arrête jamais. On trouve toujours une vedette pour étaler son homosexualité sur Internet ou sur papier glacé, on trouve toujours un politicien pour faire son coming out, on trouve toujours une opportunité pour faire de l’arc-en-ciel un pont vers le vice. La société est aussi pour le pouvoir un immense magasin où il va faire ses petites courses pour promouvoir à travers tel ou tel fait divers le problème de la condition des invertis, la condition des femmes en proie aux mâles brutaux et dominateurs, ou l’euthanasie qui serait vraiment nécessaire des handicapés qui occupent les lits peu hospitaliers des fins de vie. Il faut que ça tourne, à flux tendu, tonnerre !
LA PROMOTION DU SUICIDE EST UNE VOLONTÉ POLITIQUE
Si la volonté de liquider les plus faibles et les innocents transparaît dans tous les discours des officiels se prononçant sur la souffrance et sur ce qu’ils appellent l’acharnement thérapeutique, si le mot dignité a servi ces dernières années à légitimer le meurtre des malades et des suicidaires, l’application industrielle de la dignité euthanasiaque n’avait pas débuté. La mort, jusqu’à présent, n’était pas formellement prescrite en tant que telle. Avec Vincent Lambert, le Système a trouvé son sujet qui lui a permis de disserter jusqu’à demander enfin, comme en conclusion, la tête du martyr. Tout a été fait pour faire du parcours de Vincent Lambert un objet de disputatio contrôlée par le pouvoir. A la fin, c’est la Grande Faucheuse qui gagne pour que la dignité triomphe. Il fallait au moins quelques années de polémiques, quelques milliers d’heures d’émissions télévisuelles et radiophoniques, quelques millions de lignes de texte papier et numérique pour banaliser cette équation de la dignité assassine.
Pourtant, la dignité, ce n’est pas très compliqué sous cette république. C’est même l’évidence, c’est la base du savoir-vivre à la Nadine de Rothschild. Selon Léonetti (oui Jean Léonetti, le faux modéré, vrai fanatique maçon du parti radical qui en ce moment est le patron par intérim de LR, image plus conforme à la réalité du parti), il faut dignement faire la part entre soins élémentaires et traitements thérapeuthiques qui pourraient constituer dans certaines conditions des formes d’acharnement. Aussi dans un cas d’acharnement thérapeutique démontré par des experts terriblement objectifs, le juge interdira à quiconque d’alimenter et d’hydrater (la nourriture et l’eau étant considérées comme des traitements) le patient soupçonné d’être l’objet d’acharnement. En revanche, et Nadine de Rothschild en conviendra, la dignité les mains sur la table exige une propreté à toute épreuve dans la mort. Pour mourir dignement, il faut sécher proprement. La république offre par conséquent la petite toilette au condamné. La mort, ça se vend, parbleu ! Vincent Lambert devait être lyophilisé sereinement avec toilette, séchage et morphine pour un visage rayonnant, lumineux dans la mort et dans sa B.B crème. On lui interdisait l’eau, qu’il sait avaler, mais on le nettoyait comme il faut.
Partez tranquille avec la République en marche, on va vous faire aimer la mort précoce. Nous ne plaisantons pas, nous sommes sûrs que demain il existera des agences de voyage vers la mort comme il existe aujourd’hui des petites boîtes spécialisées dans le tourisme exotique. Demain, on vous proposera un pack pour mourir avec un week-end à Marrakech, restaurant gastronomique, puis projection sur écran géant du film de votre vie. Un cocktail sera inclus dans la formule « trop belle la mort », un massage thaï dans celle « Voir la mort en rose ». L’accent sera mis sur la propreté. Un parfum lila, vanille flottera dans les couloirs, les aides-mourantes ensoleillées gagneront bien leur vie, d’autant plus qu’elles jouiront des derniers pourboires de clients misant tout sur leur dernier voyage. Ah, la formule Vincent Lambert ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Mais cette nouvelle révolution industrielle ne se fera pas toute seule. Malgré force propagande, ça coince. Lilith la rousse n’y arrive pas, les juges patinent, Jean-Luc Roméro et son association de mort ADMD postillonnent, ce n’est pas contagieux, les journalistes ne cachent plus leur exaspération, mais non l’histoire ne passe pas, ça coince. Alors on ressort la guillotine. Quand ça coince, la république affûte ses lames, on ne badine pas avec le sens de l’histoire. C’est bien le très noir Macron qui a en effet demandé au gouvernement de saisir la cour de cassation après la décision de la cour d’appel de Paris le 20 mai au soir d’ordonner la reprise de l’alimentation et de l’hydratation de Vincent Lambert. Avec le souhait que la Cour « tranche définitivement ». L’histoire, ça se brusque un peu, quand même. La Cour devrait prendre sa décision en plein milieu de l’été, à un moment où la France dort ; c’est évidemment un mauvais signe, il faut le reconnaître. Néanmoins, si le nœud gordien n’est pas tranché sous le soleil d’Auguste, les efforts accomplis par la Gueuse ne seront pas perdus. Elle n’aura plus qu’à semer ses mauvaises graines sur ses labours.
LE CHOIX RÉPUBLICAIN : SOUFFRANCE OU NÉANT ?
Les Français ont bien reçu le message et sont prêts désormais à répondre à la question fatidique : voulez-vous mourir dignement ou non ? Si l’on vous retrouve patraque, indigne, préférez-vous souffrir atrocement, inutilement, salement, indignement, inconfortablement, mal soigné, mal torché, ou bien, ouf, partir avec des papillons violets dans les yeux dans un lit douillet pourvu de draps frais dans une chambre décorée par Starck et compagnie ? Attention, répondez bien car on vous prépare un petit enfer sur terre, vous allez voir, aux petits oignons ! Fais ton choix, bonhomme ! En Corse, un responsable de l’ADMD (l’association pour disparaître dans la dignité), un certain Robert Cohen, se démène pour que les plus jeunes déclarent leurs vœux. L’individu se permet de s’appuyer sur l’affaire Lambert pour promouvoir la culture de mort. Malheureusement, Monsieur Cohen ne connaît pas le dossier et prétend que Vincent eut son accident à l’âge de 25 ans (il en avait en réalité 32) pour laisser entendre qu’il n’est jamais trop tôt pour faire ses vœux. Certaines personnes prennent décidément à la légère la vie sur terre, alors même qu’ils ne croient pas à la vie après la mort…
Gageons que ces fous feront signer à des tas d’adolescents complexés un contrat de mort les préservant d’un coma un peu trop long, d’une énurésie honteuse, d’un spleen qui n’est plus à la mode comme le dit la chanson. En revanche, il est probable que dans le cas où l’on dessoude tous les accidentés comateux, on tue dans le lot beaucoup de jeunes gens qui n’ont plus l’envie profonde de disparaître alors qu’ils se trouveront dans l’incapacité de le déclarer. Ils auront au moins la satisfaction de rester socialement dignes en étant ainsi ensevelis vivants.
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François-Xavier ROCHETTE.