Dans les années 1980, Pierre Botton avait misé sur Michel Noir, un politicien du RPR, pour investir la vie politique et voler l’argent des Français. Après avoir épousé la fille de Michel Noir, il avait aidé, grâce à ses puissants réseaux jusque dans les médiats (Coluche et Patrick Poivre, dit d’Arvor, etc.), son beau-père à prendre la mairie de Lyon. Il avait immédiatement mis en place un système mafieux pour piller l’argent public via des contrats avec la ville.
Condamné, il avait fait quelques mois de prison, une période dérisoire par rapport aux délits commis et surtout sans peine d’amende conséquente. Pierre Botton a ensuite repris ses affaires. Toujours lié au RPR, devenu UMP, il a créé en 2010 l’association Les Prisons du cœur – financée exclusivement par le grand patronat. L’année même de la création de l’association, il obtient d’être nommé par Michèle Alliot-Marie, également membre de l’UMP, à la tête d’une mission sur les conditions de détention. Il s’est ensuite lancé dans la construction d’un projet expérimental de prison, avec l’implication d’entreprises privées (liées à Pierre Botton), à Saint-Julien, en France-Comté, malgré la forte opposition des habitants.
Hier, après l’arrestation de l’islamiste il s’est improvisé avocat du tueur présumé Mehdi Nemmouche, et a affirmé que c’est la prison qui l’avait conduit en Syrie puis à Bruxelles. Il a plaidé pour l’embauche par l’État de 186 religieux islamistes pour les prisons.
« Il manque 186 imams en prison. Je me bats pour essayer de faire en sorte que la religion puisse être pratiquée de façon modérée. Si vous n’avez pas d’imam, les gens vont être soumis à des choses plus intégristes. C’est quelque chose à laquelle j’ai assisté. La politique ne comprend pas l’urgence des choses. Le temps de l’annonce est très rapide, mais après on attend. »