Depuis dimanche, la Pologne est secouée par plusieurs scandales sans précédent. Des conversations téléphoniques enregistrées ces derniers mois viennent d’être publiées par la presse et révèlent les méthodes des kleptocrates du gouvernement libéral.
Dans l’une des conservations, le ministre de l’Intérieur Bartlomiej Sienkiewicz discute avec le président de la Banque nationale de Pologne (NBP, Narodowy Bank Polski). Le ministre négocie pour obtenir l’intervention de la NBP pour soutenir le budget de l’État le temps d’arriver aux élections, pour masquer la gravité de la situation économique. Intéressé par cette demande, le banquier, loin de refuser l’offre, se déclare prêt à l’accepter. Il négocie la démission du ministre des Finances, Jacek Rostowski, et une modification de la loi concernant la NBP.
Cette discussion s’est déroulée en juillet 2013. Quatre mois plus tard, le 27 novembre 2013, Jacek Rostowski était limogé du gouvernement. Il y a quelques semaines, en mai dernier, le gouvernement a déposé une motion pour modifier la loi qui définit les statuts de la Banque nationale polonaise.
L’enregistrement a été réalisé dans un restaurant de luxe lors d’un déjeuner avec Sławomir Nowak et Andrzej Parafianowicz, secrétaire d’État aux Finances à l’époque, et ancien membre de la Banque nationale de Pologne. Durant les échanges, qui durent deux heures, Sławomir Nowak demande à Andrzej Parafianowicz, pourtant considéré comme un spécialiste de la lutte contre le blanchiment d’argent, d’intervenir dans le contrôle fiscal de sa femme et de faire stopper les investigations.
La révélation de ces scandales a conduit à des manifestations spontanées, notamment à l’initiative des mouvements nationalistes. Plusieurs centaines de personnes ont participé à un rassemblement de protestation à l’appel du Mouvement national (RN, Ruch Narodowy) devant le Parlement. La situation s’est rapidement tendue dans la capitale polonaise : le gouvernement a mobilisé d’importantes forces de police qui ont fait preuve d’une forte agressivité. Tous les participants ont été fouillés, contrôlés, et leurs noms ont été relevés par les agents du gouvernement. Les manifestants ont ensuite été empêchés d’approcher le Parlement, y compris les personnalités politiques. Sans que les manifestants n’aient fait preuve d’aucune violence, plusieurs personnes ont été arrêtées ; les policiers ont utilisé des gaz lacrymogènes sur certains manifestants, notamment des femmes et des enfants. Les nationalistes réclament la démission du gouvernement et de Donald Tusk sous le couvert duquel toutes ces magouilles ont été réalisées. Un autre rassemblement a été organisé pour réclamer la libération des manifestants arrêtés. Le Mouvement national a appelé à une plus large mobilisation ce soir à 20 heures, devant le ministère de l’Intérieur, avec le même mot d’ordre : « dymisja, dymisja ! » : « démission, démission ! »