Après un mois de tergiversations, c’est sans surprise le libéraliste Jean-Claude Juncker qui a été désigné par l’ensemble des gouvernements de l’Union “européenne” comme prochain président de la Commission européenne. Candidat du Parti populaire européen (PPE, l’UMP au niveau de l’UE), il avait reçu le soutien de nombreuses personnalités de tout bord, y compris à l’extrême gauche où son élection a été recommandée aussi bien par le pédocriminel Daniel Cohn-Bendit que par le dirigeant du parti SYRIZA Alexis Tsipras en Grèce, comme Pierre Moscovici et Élisabeth Guigou en France, et de nombreux autres.
Le soutien de certains dirigeants de gauche n’a été obtenu que grâce à de basses compromissions, et les libéraux-conservateurs n’auront finalement aucunement le contrôle de la Commission qui, comme à chaque renouvellement, ne sera qu’une machine de guerre mondialiste contre les nations.
Le plus étrange ralliement est sans doute celui de David Cameron, qui avait menacé d’opposer son veto et même de retirer la Grande-Bretagne de l’UE. Après avoir affirmé encore vendredi que la nomination de Jean-Claude Juncker était un « grand pas en arrière », sans que soit révélées les contreparties obtenues par la Grande-Bretagne, le 10 Downing Street a publié un communiqué où
« le premier ministre [britannique] a salué l’engagement de M. Juncker à trouver un bon accord pour la Grande-Bretagne et M. Juncker a dit qu’il s’engageait à trouver une solution aux inquiétudes politiques du Royaume-Uni »
après l’avoir appelé pour le féliciter.
Quels que soient les arrangements passés – peut-être le retrait à terme de la Grande-Bretagne de l’UE, souhaitée par une large majorité de Britanniques1 ou une très large liberté accordée au pays –, Jean-Claude Juncker a tout pour être heureux. En cinq ans de mandat, il engrangera 2,24 millions d’euros grâce à un salaire annuel de près de 310 000 euros par mois et d’innombrables avantages, comme une indemnité de résidence de 184 000 euros pour cinq ans. De surcroît pour ces années passées à la tête de la Commission, il percevra une pension à vie de 65 000 euros par an (l’équivalent, sans rien faire, de 5 salaires d’ouvriers au SMIC en France).
Ce n’est pas la première fois que le politicien ultralibéraliste gagne à ce genre de jeu. Ce partisan de la destruction des frontières politiques et économiques, qui milite activement pour la destruction des barrières morales en favorisant l’avortement, attaquant le mariage ou défendant les détraqués sexuels, a prêté serment comme avocat, mais il n’a jamais exercé cette profession, pas plus qu’aucune autre. Il n’a amassé des fortunes qu’en cumulant des fonctions électives puis gouvernementales, jusqu’à, avec le succès que l’on connaît, la participation active à l’élaboration du dramatique Traité de Maastricht et de l’Union économique et monétaire, qui ont accompagné et favorisé la décadence de l’Europe et sa soumission à la finance apatride.
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1Un sondage de l’institut Survation pour The Mail dimanche donne 47 % de réponses pour le retrait de l’UE contre seulement 39 en faveur du maintien de la Grande-Bretagne dans l’union (14 % ne se prononçant pas).