À peine Henri Proglio avait-il annoncé qu’il ne serait pas candidat à sa propre succession à la tête d’EDF, et alors même que Laurence Parisot avait fait acte de candidature, c’est le président de Thales qui a été choisi. Jean-Bernard Lévy est un ancien camarade d’école de François Hollande, ami d’enfance, issu de la bourgeoisie, leurs parents à tous deux étant médecins.
« C’est une bonne décision ! Il était bon aussi de renouveler la présidence avec un grand chef d’entreprise qui a remonté l’entreprise Thales. À l’heure où les technologies interviennent dans les interconnections, dans les services liés à l’énergie, un nouveau regard sur l’évolution de l’entreprise, je crois, sera une bonne chose »
a déclaré Ségolène Royal, actuellement ministre de l’Environnement, anciennement de l’Enseignement scolaire ou aux Personnes handicapées, spécialiste de la justice chinoise et décernatrice de brevet de bravitude, devenue spécialiste des nouvelles technologies et du monde de l’entrepreneuriat.
Si la nomination à la tête d’EDF d’Henri Proglio avait été principalement liée au lobby maçonnique (cf. : Sophie Coignard, « Francs-maçons : la main invisible », Le Point, 27 janvier 2011), celle de Jean-Bernard Lévy est clairement due aux mêmes qui avaient favorisé son arrivée à la tête de Thales.
C’est curieusement dans les locaux d’EDF, alors dirigée par Henri Proglio, que Jean-Bernard Lévy avait été auditionné. Henri Proglio, s’il était administrateur de la « holding » familiale Dassault (dirigée par le sénateur corrompu de l’UMP Serge Bloch – dit Dassault –, propriétaire également du Figaro), n’avait pourtant aucune fonction officielle au sein de Thales. Le prédécesseur d’Henri Proglio à EDF, François Roussely était également présent, sans avoir lui non plus aucune qualification pour cela – son seul titre étant d’être un proche de Cédric Lewandowski, alors directeur de cabinet du ministre de la Défense.
« L’État et Dassault ont d’ailleurs pris des libertés avec la composition du “comité de sélection et de rémunérations” de Thales, théoriquement composé du patron du CNES Yannick d’Escatha, du représentant de l’APE Olivier Bourges et du futur patron de Dassault Aviation Éric Trappier : Charles Edelstenne, actuel PDG de Dassault et David Azéma, patron de l’APE, s’y étaient invités, selon la Tribune »
rapportait alors un journal économique (Vincent Lamigeon, « Les dessous de la nomination Jean-Bernard Lévy à Thales », Challenges, 21 décembre 2012).
Comme tout mandataire social, dirigeant ou autre membre du directoire, les rémunérations de Jean Bernard Lévy sont connues. En 2012, en tant que président du directoire de Vivendi, Jean-Bernard Lévy a obtenu 7 116 393 euros. L’équivalent d’environ 6400 mois de salaire au SMIC, ou les salaires de 14 ouvriers au SMIC pendant 40 ans.