Selon le Canard enchaîné paru hier, une soixantaine de députés et de sénateurs ne sont pas en règle avec le fisc, « du petit différend au gros désaccord ».
« La Direction générale des finances publiques procède actuellement à plusieurs recoupements, en s’appuyant sur les déclarations de patrimoine, désormais obligatoires, des neuf cent vingt-cinq députés et sénateurs »
annonce le journal.
« Nombre d’entre eux minimisent leur patrimoine, par négligence ou par calcul, mais sans dépasser les 5 ou 10 % de la valeur réelle. En revanche, ils sont quelques-uns à tenter sciemment de tromper l’administration. Et pas qu’un peu »
précise un responsable du ministère de l’Économie ; ce fut le cas de l’escroc Jean-Marie Le Guen, qui a été contraint de payer pour avoir sciemment minimisé son patrimoine. Cela ne l’empêche pas d’être actuellement secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement. Les fraudes, volontaires ou non, au fisc de la soixantaine de députés et sénateurs ne devraient pas non plus conduire à de quelconques sanctions alors que des corrompus avérés et condamnés comme Serge Bloch – dit Dassault – et Patrick Balkany-Smadja sont eux toujours membres du Parlement.
Ceux qui acceptent (!) de payer rapidement resteront dans l’anonymat, leur permettant de poursuivre leur carrière dans une république chaque jour de plus en plus exemplaire.
À l’annonce de ces révélations, Claude Bartolone a osé déclarer :
« Ces soixante supposés cas, ça fait déjà 94 % des parlementaires qui n’ont pas de problème »
Ou la fierté d’avoir 6 % de corrompus parmi « l’élite » de leur République, chargée de montrer l’exemple.