C’est à la quasi-unanimité que les députés de l’UMPS – Front de gauche et centristes compris – ont validé définitivement hier le projet de loi de prétendue « lutte contre le terrorisme ». Après son adoption définitive devant le Sénat, qui n’est plus qu’une formalité, cette loi conduira à interdire de sortie du territoire les plus dangereux terroristes. Sur décision administrative, leurs papiers d’identité seront confisqués pour des périodes de six mois renouvelables durant un maximum de deux ans.
Par cette décision criminelle, les parlementaires aggravent nettement la situation sécuritaire en France : ces islamistes dangereux ne seront ni expulsés ni mis définitivement hors d’état de nuire, mais simplement cantonnés en France durant un maximum de deux ans. Rien n’est prévu pour eux pour cette période de privation de papiers durant laquelle ils pourront continuer à propager la haine de la France, préparer leur guerre, voire passer à l’action sur le territoire français. Cette décision est une aberration jusque dans l’absurde limite de temps. Entre l’Algérie, le Kossovo, la Tchétchénie, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, le Mali, la Libye, il y a maintenant plus de vingt ans qu’un islamiste voulant partir combattre peut le faire dans un pays ou un autre. Et au bout de deux ans, un islamiste qui voudra partir sera libre de le faire. Les autorités de la République lui redonneront alors ses papiers et, avec simplement deux ans (maximum) de retard, il pourra rejoindre les rangs d’al-Qaïda, des talibans, de Boko Haram, de l’État islamique (ÉI) ou de toute autre organisation.
Le caractère criminel de cette loi est d’autant plus éclatant que son vote intervient après deux attaques terroristes menées au Canada ces derniers jours. Or, dans les deux cas, les tueurs avaient été visés par des mesures similaires. Le Canada leur avait retiré leurs passeports ; ce sont donc des Canadiens qu’ils ont assassinés.
Si elles visent officiellement les islamistes, nul ne sait par ailleurs jusqu’où pourront s’étendre ces « interdictions administratives de sortie du territoire » – confiscation des cartes d’identité des passeports. De tels pouvoirs, dans les mains d’autorités qui ont déjà montré de graves dispositions pour la dictature entre la répression aveugle contre les manifestants pacifiques (La Manif pour tous (LMPT)) et l’interdiction de mouvements nationalistes (Œuvre française et Jeunesses nationalistes (JN)), ne peuvent qu’inquiéter.
« Le texte n’encadre pas suffisamment les pouvoirs nouveaux qu’il met à disposition de l’administration »
a d’ailleurs remarqué l’un des rares députés qui s’est abstenu. Au contraire l’UMP Philippe Goujon a affirmé que « l’urgence sécuritaire commande d’adopter sans délai ce projet de loi », comme si l’urgence sécuritaire ne commandait pas la destruction du régime coupable de la situation par 50ans de politique d’invasion et de destruction du peuple français. Comme si l’urgence ne commandait pas l’expulsion immédiate de tous les étrangers indésirables.