Plusieurs rassemblements ont été organisés en France contre la réforme territoriale, particulièrement contre la fusion des régions Alsace, Champagne-Ardenne et Lorraine.
À Paris, samedi, plusieurs dizaines d’Alsaciens et de Bretons ont également manifesté. Les premiers dénoncent la création d’une grande région où l’Alsace serait « noyée » entre deux régions aux identités différentes et aux intérêts jugés divergents. Les Bretons dénonçaient de leur côté le non-rattachement de la région nantaise à la région Bretagne.
La loi votée en début de semaine dernière par les députés, après d’innombrables modifications, permettra à des départements de changer de région, mais interdira la création de nouvelles régions et la division des entités départementales. Le rattachement de la région nantaise à la Bretagne nécessiterait donc le rattachement de tout le département de Loire-Atlantique. Pour obtenir d’être seule, l’Alsace devrait convaincre tous les départements de Champagne-Ardenne et de Lorraine de rallier d’autres entités.
C’est en Alsace que la colère est la plus importante. À Colmar, plusieurs centaines de personnes (entre 800 et 1 000 selon les sources) ont exprimé leur opposition dimanche au texte.
Diverses actions plus virulentes ont été menées ces derniers jours. Dans la région de Mulhouse, plusieurs radars de racket automatique ont été repeints en rouge et blanc et visés par des slogans indépendantistes en alsacien.
À Mulhouse, dans la nuit de jeudi à vendredi, le siège de la fédération du Parti socialiste (PS), considéré comme le principal responsable du charcutage de la nouvelle carte territoriale, a été attaqué et plusieurs vitres ont été brisées. Un individu, alcoolisé, a été arrêté. Plusieurs autres locaux associés au PS ont été visés par des actions ces dernières semaines : des slogans avaient été peints sur la devanture de ce même bâtiment à deux reprises ; la permanence électorale du député Philippe Bies avait été la cible de jets d’œufs et d’inscriptions de slogans également.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des opposants à la réforme ont pénétré dans le théâtre national et fait flotter le drapeau alsacien au sommet du bâtiment qui abritait jusqu’au siècle dernier le parlement alsacien.
Les très contestables choix du gouvernement ont permis la résurgence de revendications indépendantistes. Un parti indépendantiste a annoncé en fin de semaine qu’il présenterait en Alsace des candidats dans tous les cantons alsaciens lors des élections départementales de mars 2015.