De la menuiserie au syndicalisme policier
Joaquin ‘Jo’ Masanet a commencé à travailler dans la construction de maisons en bois, les célèbres « maisons Phénix » avant, à 20 ans, de devenir CRS. Il est affecté au début des années 1970 à la CRS 33, à Reims – ou à la CRS 34 de Roanne, selon les sources –, où il adhère au Syndicat national indépendant et professionnel des compagnies républicaines de sécurité (SNIP des CRS), une association adhérente de la Fédération autonome des syndicats de police (FASP).
Il en gravit rapidement tous les échelons, jusqu’à la diriger en 1980. Dès cette année-là, il ne travaille plus et obtient son « détachement syndical ». Il poursuit sa carrière dans le syndicalisme jusqu’à être élu, en 1997, secrétaire général de la puissante Union nationale des syndicats autonomes – Police (UNSA Police), héritière de la FASP. Il la codirige avec son frère Francis Masanet.
Contrairement à la plupart des autres professions, le taux de syndicalisme dans la police est très élevé, lui donnant un poids incomparable dans le monde syndical, aggravé par le caractère stratégique des missions de police. C’est ainsi qu’il s’impose dans les cercles du pouvoir.
Les Masanet
La « famille » est très liée : outre son frère, secrétaire général adjoint de l’UNSA, il pouvait s’appuyer sur Gérard Masanet, affecté aux renseignements généraux ; son propre fils et ses neveux sont entrés dans les CRS : le mérite républicain.
« Les Masanet, c’est tout un clan. Je ne sentais pas une âme de syndicaliste chez Jo, il n’avait pas l’envergure, mais il a été au bon endroit, au bon moment quand la FASP, le tout-puissant syndicat de la police dans les années 80, a explosé »
témoignait un syndicaliste policier goûtant peu les méthodes des Masanet.
Malgré son départ à la retraite, ‘Jo’ ne reste pas inactif et, dès qu’il en a besoin, réactive ses réseaux pour obtenir ce qu’il veut.
Il est par ailleurs actuellement le président de l’ANAS (ANASPPNMI, Association nationale d’action sociale des personnels de la police nationale et du ministère de l’Intérieur, dite ANAS), une énorme structure qui bénéficie chaque année de plus de 2 millions d’euros de subventions du ministère de l’Intérieur (loin derrière France terre d’asile [sic], l’association antifrançaise qui favorise l’invasion de la France qui a obtenu en 2013 plus de 26 millions d’euros de subventions).
L’ANAS gère plusieurs établissements de repos et de santé, dont le centre du Courbat « au cœur des châteaux de la Loire » sur 80 hectares, et une quinzaine de centres de vacance à travers la France.
À l’ANAS aussi, la direction est une affaire de famille : aux côtés de Joaquin Masanet, on retrouve le fidèle Francis Masanet.
Cela sans compter les « millions d’euros en liquide qui circulent discrètement dans la police »…
Une fraternelle nomination au CES
«Il passe bien chez les CRS, raconte un officier. Il y a quelques années, Jo avait toujours son mot à dire sur les nominations de chefs de groupement. Beaucoup de commissaires et d’officiers lui léchaient les bottes pour avoir une promotion. »
a témoigné un officier.
Ils n’étaient pas les seuls. De façon plus surprenante, ce simple titulaire d’un CAP est nommé, en 2004, membre du Conseil économique et social (3 268 euros par mois pour cinq jours de présence) par Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur – pour le remercier de l’avoir soutenu contre lui, pense Nicolas Sárközy qui lui en voudra beaucoup. Jo Masanet ne cache pas son mépris pour Nicolas Sárközy ; il soutient ouvertement Ségolène Royal en 2007 contre son patron au ministère de l’Intérieur. Il lui arrivera pourtant de se qualifier de « sárközyste de gauche ». Les idées ont tout de même moins d’importance que la couleur de l’argent ou que l’affiliation maçonnique.
C’est à cette époque qu’il s’était fait remarquer par ses propos scandaleux après l’assassinat d’un jeune supporteur parisien par le policier Antoine Granomort. Alors que ce dernier tirait sur un Maghrébin supporteur du PSG qui, selon ce que prétendit par la suite le policier, poursuivait un supporteur juif, il avait touché mortellement Julien Quemeneur. Cela n’avait pas empêché l’antiraciste ‘Jo’ d’apporter son soutien au policier prétendument « agressé et lynché [sic] par des sauvages, des voyous, des racistes [sic] ».
La chute du républicain exemplaire ?
Il y a encore quelques jours, Bernard Cazeneuve a écourté ses vacances en Algérie pour pouvoir assister aux vœux de Joaquin Masanet, en tant que président de l’ANAS. Une tradition qu’il avait imposée quand il était patron de l’UNSA Police, convoquant les ministres de l’Intérieur qui s’empressaient d’accourir – y compris Nicolas Sárközy.
La justice l’accuse aujourd’hui d’avoir servi d’intermédiaire entre Christian Prouteau, Christophe Rocancourt, et les policiers véreux de la police judiciaire. Après des années à s’être engraissé – comme il aime à le préciser –, le temps des vaches maigres pourrait être venu pour Joaquin Masanet. Il n’a pas été encore été mis en examen mais devrait l’être dans la journée. Sa garde à vue a duré plus longtemps, les policiers ayant pris des précautions particulièrement eu égard à son état de santé.
Masanet en citations
« J’adore tout ce qui est gras »
Libération, 21 décembre 2006. S’il parlait de sa cuisine préférée, cela convenait parfaitement aux sinécures de leur République.
«Je partage totalement sa conception de la sécurité. Mieux vaut un encadrement militaire que la prison pour les jeunes délinquants.»
En 2007, le « sárközyste de gauche » a soutenu ouvertement Ségolène Royal. Pas de devoir de réserve pour les piliers de leur République.
« Je suis venu au monde en parlant l’arabe et l’espagnol »
en Algérie française, où, selon Libération, il vécut dans « une maison ouverte où tout le monde […] juifs, musulmans, chrétiens ».
« Moi, je n’ai jamais eu de haine. Sur le territoire national, il y a de la place pour tout le monde [sic]. »
Ibid.
Qui sème le vent récolte la tempête.Durant mon activité,j’ai connu ce personnage et d’autres comme lui qui ont fait une brillante carrière grâce au syndicat.Il a profité d’un système comme tant d’autres,il y a des gens que l’on peut respecter et d’autres que l’on est bien content de voir rendre des comptes.
De nombreuses années en crs à voir agir ces gens là ,pour lui et ses amis pas de problème d’engelure lors des gardes statiques,ou d accès au grade,pas la peine de se pencher sur une feuille d’examen ça tombe du ciel.Anas un beau repère de ……il y a de quoi á gratter là dessous.
De quoi faire un film, j’oublié iil a déjà été fait.Les Ripoux.Flics ou voyous
La police une grande famille un grand ménage à faire á tous les niveaux,l’actualité le prouve droite ou gauche même combat.
Bien sûr á la lecture de mon message,certains vont crier au loup ceux qui ont partagé le gâteau de Mr jo,les autres diront et oui il a raison