Le Front national (FN) n’a pas réussi à faire élire un deuxième député ce dimanche dans le Doubs (un troisième en comptant celui du Rassemblement bleu marine (RBM) Gilbert Collard). La défaite est d’autant plus amère que Sophie Montel échoue à moins d’un millier de voix. À l’issue du second tour, le Parti socialiste (PS) l’emporte avec 51,43 % des suffrages exprimés pour 15 504 voix, contre 14 641 au FN (48,57 %).
Le FN est parvenu à mobiliser plus d’un électeur inscrit sur cinq, totalisant 21,88 % des 66 926 inscrits contre 23,17 % pour le PS. Les blancs représentent 2,61 % et les 1,41 %, s’ajoutant aux 50,93 % d’électeurs qui ont choisi de ne pas voter. Si les abstentionnistes restent majoritaires, le second tour a été marqué par un fort regain de participation (+10 points en une semaine).
Sophie Montel a obtenu 6 259 voix de plus qu’au premier tour, alors que la candidate ne disposait, selon les consignes officielles des partis, que du réservoir de voix du Parti de la France (PDF) (315 voix et 1,23 % au premier tour). Par rapport au second tour de 2012 (24,47 %), la candidate FN double son score en pourcentage, et obtient 5 060 voix supplémentaires.
Malgré une forte mobilisation de la gauche en faveur du candidat PS, malgré « l’esprit du 11 janvier », malgré la propagande médiatique, le PS gagne de justesse. Si le candidat PS obtient 8 088 suffrages supplémentaires par rapport au premier tour, il perd 3 807 voix par rapport à 2012, alors que, de surcroît à l’époque, Pierre Moscovici avait été élu à la faveur d’une triangulaire.
Le scrutin du Doubs ne donne pas réellement d’indications concernant les élections départementales ; les scénarios seront vraisemblablement très divers selon les cantons. Au deuxième tour, les candidats du FN devraient surtout profiter de triangulaires pour obtenir des élus. Ce qui semble déjà acquis, c’est que le PS comme l’Union pour un mouvement populaire (UMP) devraient être sanctionnés dans les urnes comme ils l’ont été dans l’ancienne circonscription de Pierre Moscovici et que le Front national pourrait s’imposer comme la première force politique de France.
Une augmentation sans conséquences pour le système, par la neutralisation du FN par le mode de scrutin, mais surtout par la totale dédiabolisation du parti d’extrême droite et son acceptation des dogmes antiracistes, égalitaristes, économico-financiers de leur République. Pour autant, elle démontrera que, malgré la propagande médiatico-politique, malgré 70 ans d’endoctrinement et de mensonges, les Français se détournent de plus en plus majoritairement du système.