L’église Saint-Rita de Paris (15e arrondissement) a officiellement fermé ses portes le 15 mars après une dernière messe dominicale. L’église, dédiée à la sainte patronne des désespérés et des animaux, a fait l’objet d’une procédure d’expulsion en septembre dernier. Les spéculateurs immobiliers veulent remplacer l’église par des logements sociaux – il n’est pas utile de se demander quelle couleur auront les bénéficiaires – et des parkings.
Pourtant, les fidèles ont déjà annoncé qu’il y aurait désormais une présence humaine continue dans l’église pour empêcher toute destruction. Ils veulent sauvegarder cette église très active – 300 messes de baptême, 200 mariages et 70 enterrements y sont célébrés annuellement, et la messe dominicale est suivie de par plusieurs centaines de personnes – et se sont regroupés au sein de l’association les Arches de Saint-Rita.
À quelques jours des élections, l’UMP Frédéric Lefebvre – aucune voix n’est négligeable – a même apporté son soutien aux défenseurs de l’église, qu’il a visité aux côtés du maire Philippe Goujon – également membre du parti libéral-conservateur qui n’avait pas été ému par le dossier ces six derniers mois.
Tous tentent de trouver une solution entre l’association cultuelle catholique apostolique gallicane de monseigneur Philippe, le propriétaire – une association cultuelle apostolique universelle belge – et le promoteur. L’une des solutions envisagées est la vente d’une partie des lieux et le maintien de l’église, qui serait rachetée par une association de chrétiens d’Orient. Grâce aux divers problèmes juridiques soulevés depuis plusieurs mois, la promesse de vente de 3,3 millions d’euros signée entre le propriétaire et le promoteur immobilier n’est toujours pas effective.
Le propriétaire tente depuis 1996 de récupérer l’église pour la revendre, affirmant que le loyer n’est pas payé depuis longtemps. C’est pour mettre fin à ce problème que Mgr Philippe avait accepté un accord : contre 150 000 euros, une aide au déménagement et l’effacement de la dette, il acceptait de partir. Il se serait engagé également à ne plus recourir à la justice. L’association, et désormais deux élus UMP, rejettent cette solution.