Michel Lajoye pour une bombinette qui n’avait ni blessé ni dégât a fait plus de 22 ans de prison. Mais la justice républicaine sait reconnaître les meilleurs de ces fils. Elle l’a prouvé hier en condamnant à des peines d’une légèreté stupéfiante quatre criminels étrangers juifs qui ont assassiné un autre étranger, un vigile marocain, en 2010.
Le 30 mars de cette année-là, Dan Sellam (Juif) tente de pénétrer dans un magasin fermé depuis dix minutes. Le vigile qui lui annonce qu’il ne peut pas rentrer, Saïd Bourarach (Marocain) est pris à partie. Après l’avoir insulté, Dan Sellam menace de Saïd Bourarach : « on va te tuer » selon certains témoins ou « on va tout casser » selon d’autres.
Quelques minutes plus tard, ce sont courageusement cinq extrémistes juifs, dont plusieurs sont liés à la Ligue de défense juive (LDJ) – mais comme l’affirmera plus tard un juge : « la seule appartenance à un groupuscule politique ne saurait de toute façon emporter présomption d’un mobile » –, qui arrivent sur place : son frère Michaël Lampel, et trois proches : Lucien Dadoun, David L. et Dan Sellam, venus d’une colonie proche.
Ils agressent alors le vigile, à cinq contre un et avec des armes – au moins un cric – avant, quand le vigile s’est réfugié dans le magasin, de s’en prendre et de menacer son chien. C’est en sortant pour le défendre que la victime finira par perdre la vie, noyée dans le canal de l’Ourcq tout proche. Les nombreuses traces de coups retrouvées sur son corps laissent à penser qu’il a été frappé à de multiples reprises entre la sortie du magasin et sa mort dans le canal.
Saïd Bourarach était venu en Europe illégalement. Il avait violé les frontières espagnoles pour rejoindre la France. Il a été enterré au Maroc.
Ses tueurs étaient pour la plupart déjà connus des services de police pour violence et dans des affaires de trafic de drogues, ainsi que par les services de sécurité pour leur engagement dans des groupes terroristes juifs.
Dan Lampel, déjà connu pour de multiples affaires de violences et de drogues, n’était pas présent à l’audience. Entre le meurtre de Saïd Bourarach et le procès, il avait été condamné pour une autre affaire d’agression raciste contre un gardien de square africain. Tout multirécidiviste aurait immédiatement été enfermé. Dan Lampel n’avait écopé que de quelques mois avec sursis. Pour le meurtre, il n’écope que de neuf ans de prison.
Lucien Dadoun, réfugié dans l’État criminel d’Israël, n’est condamné qu’à 6 ans de prison.
Les deux individus présents qui ont comparu, Mickaël Lampel et Dan Sellam, écopent de 5 et 4 ans de prison.