L’étrange économiste DSK
Depuis des années, les médiats, le Parti socialiste (PS), les autoproclamés spécialistes de l’économie vantent les qualités de Dominique Strauss-Kahn en matière économique. Pourtant ce dernier est entré très jeune dans la fonction publique – malgré son échec à l’École nationale d’administration (ÉNA) avant de devenir député, ministre, puis avocat d’affaires.
Ses rares incursions dans l’activité « économique » (sic) furent sa participation à la Mutuelle nationale des étudiants de France (MNÉF), une pseudo mutuelle étudiante cachant une structure mafieuse du Parti socialiste pour détourner l’argent public et celui des étudiants – il en sortira sans condamnation bien qu’ayant reconnu avoir fait des fausses factures –, et à ELF, société dans laquelle il fit « embaucher » (grâce à l’amicale pression de son ami Maurice Lévy de Publicis) sa secrétaire Évelyne Duval – il bénéficiera encore d’un non-lieu malgré les aveux de sa secrétaire et les preuves de l’emploi fictif.
Il avait su se sortir de diverses autres affaires (cassette Méry, affaires de viols et d’agressions sexuelles) non pas grâce à ses talents d’économistes, mais grâce à ses pratiques peu orthodoxes, même pour le milieu politique, et son chantage. Pour mémoire, la cassette Méry désigne un enregistrement réalisé par le financier occulte du Rassemblement pour la République (RPR) grâce aux marchés publics truqués et aux milliards détournés, Jean-Claude Méry. Dominique Strauss-Kahn avait reconnu avoir obtenu la cassette de son coreligionnaire Karl Lagersfeld – en échange d’une remise fiscale (donc une spoliation des Français) de 160 000 000 de francs –, mais ne l’avoir pas regardé puis l’avoir égaré. Fautes de preuves, aucun procès ne s’était tenu.
LSK : le savoir faire israélien d’une société luxembourgeoise
La perte de sa troisième femme, la milliardaire Anne Schwartz-Rosenberg-Sinclair, l’a obligé à tenter, ces derniers mois, l’aventure dans le monde de l’économie réelle – de la finance plus exactement.
L’affaire s’est terminée en catastrophe générale en quelques mois : la société d’investissement juive à papiers luxembourgeois LSK – pour Thierry Leine et Dominique Strauss-Kahn –, a été placée en faillite en novembre dernier. Quelques jours avant, Dominique Strauss-Kahn avait discrètement abandonné la présidence du groupe, mais sa fille, Vanessa Strauss-Kahn, y travaillait toujours. Son complice, moins sûr de lui, s’est suicidé le 23 octobre.
« Thierry Leyne a vécu dix ans à Genève. Sa femme s’y est suicidée en se jetant dans le vide il y a trois ans. Or, depuis sa disparition la semaine dernière, aucun financier suisse ne lui a rendu hommage. Plus inquiétant encore [sic], la communauté juive ne s’est pas manifestée non plus. Ce n’est pas bon signe »
constatait alors un banquier de la place genevoise. Il n’est pas certain qu’ils accourraient à l’annonce du décès de Dominique Strauss-Kahn.
100 millions de passifs
La société dont Dominique Strauss-Kahn fut le seul réel dirigeant s’est effondrée en laissant un passif de près de 100 millions d’euros. Au total, environ 150 créanciers ont été escroqués par LSK, le fisc luxembourgeois compris.
« Le montant des créances de LSK et de sa branche de gestion d’actifs Assya Asset Management, enregistrées au tribunal de commerce de Luxembourg, où les sociétés ont été déclarées en faillite et en liquidation en novembre, atteint pratiquement les 100 millions d’euros »,
a confirmé l’un des représentants des très nombreux créanciers. Le montant pourrait être encore plus élevé, puisque la totalité des comptes n’a pas encore été vérifiée.
Déjà, Dominique Strauss-Kahn serait poursuivi par le Luxembourg pour qu’il paye les 75 000 euros d’impôts qu’il doit pour les salaires versés par LSK.
Après l’affaire MNEF, l’affaire ELF, l’affaire Méry, puis les affaires Piroska Nagy au FMI, Nafissatou Diallo au Sofitel, Banon, Myrta Merlino à Davos, après l’affaire du Carlton, après lesquelles l’activiste ultrasioniste s’est toujours relevé plus fort, plus intègre et plus innocent que la fois précédente – selon les valeurs et les codes « moraux » de leur justice et de leur République en tout cas – gageons qu’il saura rebondir rapidement. Et personne ne peut contester qu’après Jacques Chirac, Nicolas Sárközy et François Hollande, il ferait un exemplaire président pour leur République décadente en 2017.