Le conseiller municipal algérien Karim Zéribi, membre d’Europe écologie-Les Verts (EÉLV), a été placé en garde à vue dans une affaire de détournement de fonds publics, abus de confiance et abus de biens sociaux en milieu de semaine. À l’issue de deux jours de garde à vue, il a été mis en examen pour ces chefs d’accusation.
La justice le soupçonne d’avoir détourné au moins 50 000 euros de fonds publics destinés à deux associations destinées à favoriser « l’intégration », créées et dirigées par lui : Agir pour la citoyenneté (APC) et Agir pour la compétence et le recrutement (APC-R). La première avait été discrètement dissoute en 2009 alors qu’elle bénéficiait du très actif soutien des pouvoirs publics, et notamment du conseil général. Karim Zéribi était alors très proche du parrain PS Jean-Noël Guérin, dont il fut même le porte-parole.
Ce sont des subventions pour ces associations républicaines et antifrançaises – de « promotion de la diversité » dit pudiquement Le Monde – que Karim Zéribi aurait détournées pour son propre compte, en partie pour financer illégalement ses campagnes électorales. Plusieurs de ses proches, auquel il avait concédé la direction de ses associations, ont déjà été mises en examen dans cette affaire.
Deux entreprises sont également visées par cette enquête, Id Industries et K2C, dirigée par un certain Rayane Zéribi et radiée en 2014 ; elles travaillaient en étroite relation avec les deux fausses associations de Karim Zéribi.
L’année dernière, à l’issue d’un chaotique parcours politique – chevénementiste comme Florian Philippot, il partira du côté du PS avant de se rabattre sur les « écolos » –, Karim Zéribi avait réussi à s’imposer comme tête de liste du parti d’extrême gauche EÉLV, malgré les nombreuses accusations de fraudes.
Ce n’était pas les premières accusations auxquels l’Algérien devait faire face. Son nom est apparu dans le volumineux dossier des frères Guérini. Il figure dans plusieurs écoutes téléphoniques, ne laissant aucun doute sur ses liens avec la fratrie et ses méthodes clientélistes.
« Mon ami. Je suis avec XXX. Super mec. Il est passé […] pour te voir. Il a un souci concernant l’aide du cg [conseil général, sur lequel Alexandre n’est censé avoir aucun pouvoir] pour son événement. Bises. K. [Karim Zéribi] »
« Je trouve dommage le manque de confiance et la méfiance à mon encontre. J’aurais besoin d’une discussion franche avec jn [Jean-Noël] à ce sujet. Je suis un mec entier, pas un tricheur, quand j’aime et je respecte quelqu’un, je me donne à fond. Je demande une seule chose, que ce soit réciproque. Je regrette de ne pas entretenir avec jn les mêmes relations qu’avec toi : amitié, confiance, respect réciproque avec l’envie de réussir ensemble. Je t’embrasse. Ton ami. K. »
« J’ai trouvé le mec qu’il me faut pour la com à la rtm [Régie des transports de Marseille]. J’espère que tu soutiendras mon choix. K »
en appelait ainsi Karim Zéribi dans divers messages à Alexandre Guérini.
Malgré cela EÉLV, le parti d’Éva Joly – mais aussi de Daniel Cohn-Bendit – l’avait choisi pour le représenter dans la deuxième ville de France. RMC en a fait une vedette. Karim Zéribi est également membre du cercle de pensée gauchiste Terra Nova. Il est même membre du conseil d’orientation scientifique de cet organisme voué au métissage, au mondialisme, à l’égalitarisme, etc.
(Voir l’article que nous lui avions consacré l’année dernière : « Karim Zéribi, l’étrange candidat d’EELV à Marseille »).