Les élections sont une fois encore l’occasion de violences dans un pays africain miné par les tensions ethniques. Le Burundi connaît depuis plusieurs jours des violences à l’approche des élections présidentielles : plus de 5 000 Burundais ont fui leur pays ces derniers jours, 21 000 depuis un mois. Ils ont rejoint le Rwanda ou la République démocratique du Congo (RDC).
Les manifestations se poursuivent contre le pouvoir en place – le président sortant est candidat à sa propre réélection après dix ans à la tête du pays – malgré les violences. Pierre Nkurunziza, soutenu essentiellement par les Hutus, dirige le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). L’opposition rassemble à l’inverse notamment des Tutsis.
Le Burundi a connu une dizaine d’années de guerre civile (1993-2002), qui a fait de nombreux morts, plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de milliers de personnes selon les sources et les partis, suivant d’autres périodes sanglantes. Depuis le milieu des années 2000, un relatif consensus politique et ethnique s’était dégagé, menacé régulièrement à l’approche des élections. Les opposants à Pierre Nkurunziza lui dénient le droit de se représenter pour un troisième mandat, d’autant qu’il a participé à des crimes de sang qui lui avaient valu une condamnation à mort avant les accords de paix et d’amnistie.