Du nord au sud, les remous des dernières trahisons engendrées par la dédiabolisation n’en finissent plus. Alors que l’ancien président-cofondateur du parti traîne sa fille félonne devant la justice, que sa nièce l’attaque comme la dernière des shiksas, que d’anciens cadres s’organisent pour présenter des listes concurrentes contre cette dernière en Provence et espèrent le ralliement du premier – qui a annoncé avoir rencontré sa nièce, mais ne parle plus à sa fille –, d’autres mettent en scène leur départ. Avec une nouveauté : il ne s’agit plus seulement de militants ayant passé des années au Front national, mais de jeunes déjà dégoûtés des erreurs marinistes.
Au Cannet (Provence), Juliens Clos a diffusé la photo de sa carte du FN coupée en deux près de son écharpe de conseiller municipal de la ville.
« Jean-Marie Le Pen sera vengé »,
a-t-il lancé mystérieux.
Sur un autre réseau social, il est revenu sur les raisons qui ont conduit à son geste :
« J’ai adhéré au Front national en mars 2007, sous Jean-Marie Le Pen et pour Jean Marie Le Pen. Le voir traîné dans la boue par sa propre fille sous l’influence d’un Philipot qui ne partage en rien nos valeurs, nos convictions ni quoi que ce soit avec nous, m’a fait terriblement mal au cœur »,
a-t-il dénoncé. Alors que déjà 10 % des élus municipaux élus en mars dernier auraient fait défaut, il faut en compter un de plus.
À l’autre bout de la France, en Normandie, la situation n’est pas meilleure. Le jeune militant du FN Pierre-Élie Pheulpin a renvoyé sa carte, écœuré, et annonce soutenir Jean-Marie Le Pen.
« J’ai déchiré ma carte du parti et envoyé ma lettre de démission la semaine passée avec un goût amer. […] Aujourd’hui, le Front national est un parti dictatorial où l’on n’a pas le droit à la parole. Au niveau local ou cantonal, il nous est interdit de communiquer. Tout doit passer par le national »,
dénonce-t-il, évoquant son soutien à « l’homme qui a fondé le parti ».
Les néofrontistes philippotistes locaux l’avaient prévenu :
« On m’a dit : vous représentez l’ancienne ligne politique. Et j’ai compris qu’on me suggérait de ne plus venir »,
confie-t-il quelques mois après porté les couleurs du FN aux élections départementales, avant de lâcher :
« Marine Le Pen ne se bat pas pour le peuple, mais uniquement pour elle-même ».