Aucun journaliste n’ose émettre d’hypothèse sur la race des racailles qui ont totalement pillé le petit cimetière de Betaucourt. Comme à leur habitude, les criminels ont choisi un endroit isolé pour attaquer, sans doute en meute. La quasi-totalité des tombes du cimetière a été touchée. Selon les gendarmes, seules quatre tombes ont été épargnées.
La consternation s’étend et la colère gronde dans ce petit village de la région de Vesoul, mais guère plus loin : il ne s’agit que de morts français, ni juifs, ni musulmans. Aucun grand médiat ne s’alarmera, aucun ministre ne pleurera, aucun député ne s’énervera faussement devant les caméras pour grappiller quelques voix.
Les délinquants itinérants ont volé des plaques funéraires, des écrous, des caches-vis, détériorant au passage du mobilier funéraire ou des tombeaux. Au total, plusieurs centaines de pièces ont été volées.
Les vols ont vraisemblablement commencé il y a un mois, au cours d’un « vol-test » : plusieurs pièces avaient été dérobées avant une razzia massive. D’autres cimetières de la région pourraient avoir été ciblés également par les fils du vice.
« Il n’y a eu aucune dégradation [sic]. Nous ne sommes pas là dans une affaire de vandalisme [sic]. Le caractère systématique des vols prouve que ce sont les matières premières qui les intéressaient »,
a minimisé un gendarme, comme si profaner un cimetière pour voler des « matières premières » n’étaient pas une vraie profanation, une véritable insulte pour les morts comme pour les vivants.