Le coprésident du groupe « écologiste » (sic) à l’Assemblée François de Rugy a annoncé son départ du groupe d’extrême gauche Europe écologie-Les Verts (EÉLV).
« Je quitte Europe écologie-Les Verts car pour moi EÉLV, c’est fini. Le cycle ouvert par Daniel Cohn-Bendit en 2008 est arrivé à son terme. Aujourd’hui, on n’arrive plus à avoir les débats, ni de fond ni stratégiques, au sein d’un parti qui s’enfonce dans une dérive gauchiste »,
a-t-il déclaré, feignant de découvrir la réalité d’un parti qui n’a jamais été autre chose qu’un groupuscule libéral-libertaire héritier du marxisme culturel post-soixante-huitard, instrumentalisant et dévoyant la juste cause de la nature pour promouvoir l’invasion, la pédophilie, la drogue, etc. Bien qu’élu sous l’étiquette et grâce à EÉLV, il reste néanmoins député, conservant traitements et avantages afférents…
Depuis plusieurs mois, avec quelques cadres d’EÉLV, il tente de se rapprocher du Parti socialiste (PS) et du gouvernement pour obtenir un poste ministériel, alors qu’au contraire, la majorité du parti refuse une telle compromission, suicidaire à mesure que l’échec du quinquennat de François Hollande devient évident, général et total.
« Je veux fédérer les écologistes réformistes, ceux qui ne sont pas à EÉLV et ceux qui y sont encore. Dans les mois qui viennent, il y aura des recompositions et des choses nouvelles à inventer au-delà de la forme du parti traditionnel. Celle d’EÉLV est d’ailleurs l’une des plus usées »,
a-t-il affirmé, comme si les expériences similaires menées depuis des années sinon des décennies en ce sens ne s’étaient pas toutes soldées par des échecs cuisants, notamment chez les « écologistes ». C’est également oublier qu’il ne représente quasiment que lui-même, très isolé au sein d’EÉLV, méprisé à gauche, et totalement inconnu des Français, ne devant son siège de député qu’aux combinazioni de la gauche plurielle.
Le moment de cette annonce ne doit rien au hasard : il s’agissait pour lui de faire le plus de mal possible à son ancien, duquel il a divorcé depuis longtemps – il précise à demi-mot avoir pris sa décision l’année dernière lors du départ du gouvernement de Cécile Duflot – et d’obtenir un écho médiatique maximum. Elle intervient au moment de la publication de son, livre justement titré Écologie ou gauchisme, il faut choisir, au moment de la rentée politique, et au moment de l’université d’été du PS à La Rochelle où il apparaît. Il espère ainsi dépasser Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé dans la course au maroquin. Et s’il part, il n’oublie pas d’enfoncer autant que possible ses anciens « collègues ».
« Dans l’opinion, je ne vois pas de dynamique autour de cette candidature, mais Cécile Duflot se prépare et EÉLV est déjà devenu une petite boutique présidentielle. Cette candidature se présente comme l’exact remake de celle de 2012 avec le résultat que l’on connaît. On ne sait d’ailleurs pas bien si ce serait une candidature de la gauche de la gauche ou une candidature rouge et verte »,
crache-t-il, poursuivant :
« Si on ne veut pas subir le même processus d’auto-élimination que lors du 21 avril 2002, il faudra se rassembler. Je ne me résous pas à ce processus de division qui mènerait à un funeste choix entre Nicolas Sárközy et Marine Le Pen au soir du premier tour de la présidentielle »,
précise-t-il, refusant l’idée de candidatures suicidaires multiples à gauche. En 2012, Éva Joly avait obtenu 2,31 % des voix, soit à peine 828 000 suffrages, quasiment deux fois moins que Noël Mamère dix ans plus tôt, et à peine mieux que le catastrophique score de Dominique Voynet (1,57 %) en 2007.