Les violences à travers la Turquie se poursuivent avec de nombreux morts chaque jour depuis le déclenchement par le gouvernement turc, le 24 juillet, d’une guerre qui se veut définitive contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Partiya Karkerên Kurdistan) et aux autres groupes indépendantistes kurdes. Un attentat sanglant contre un rassemblement politique kurde attribué à l’État islamique (ÉI) avait préalablement conduit le PKK à organiser des manifestations violentes, rappelant les liens du gouvernement avec les groupes terroristes islamistes.
Dimanche, deux policiers sont morts et trois autres ont été blessés lors d’une attaque dans le secteur de Diyarbakir (sud-est). Des combattants kurdes, protégés par des barricades et des tranchés, ont attaqué un véhicule au lance-grenades. Jusqu’à hier, environ 70 membres des forces de sécurité turques avaient perdu la vie contre environ un millier de Kurdes.
Le bilan pour les forces sécuritaires turques devrait être nettement plus lourd lors du prochain point : hier soir, diverses sources ont fait état d’une attaque meurtrière menée par les hommes du PKK contre les forces turques à Daglica (Hakkari, extrême sud-est) et de nombreux soldats auraient été tués. Jusqu’ici, les autorités – le président Recep Tayyip Erdoğan et le premier ministre sont intervenus personnellement – ont évoqué « des martyrs et des blessés » sans données chiffrées. Selon un bilan diffusé par Reuters en Turquie, l’attaque a fait quinze morts et six blessés, soit le bilan le plus lourd depuis le début des violences. Le chef du gouvernement islamiste, Ahmet Davutoglu, a organisé une réunion en urgence à Ankara.
Deux véhicules blindés ont été détruits par un groupe armé à Yesiltas alors qu’ils participaient à une « opération de ratissage » dans le secteur de Daglica vers 15 heures (heure locale) dimanche. Les combattants kurdes auraient fait exploser des bombes à distance avant de donner l’assaut. De violents combats se sont produits durant plusieurs heures dans le secteur. Les difficultés de l’armée, handicapée par une météo très défavorable, ont nécessité un appui aérien avec l’engagement de F-14 et F-16 qui ont bombardé une douzaine de cibles.
La Force de défense du peuple (HPG, Hêzên Parastina Gel), la milice du PKK, a également annoncé avoir tué quinze soldats turcs dans l’attaque d’un convoi de véhicules blindés. Ils ont affirmé également avoir saisi de nombreuses armes.
Le gouvernement turc a affirmé avoir tué plusieurs combattants du PKK dans les affrontements qui ont suivi l’assaut, sans là non plus de donner de bilan.
Les autorités ont fait arrêter la journaliste néerlandaise prokurde Frederike Geerdink alors qu’elle se trouvait à Yuksekova, l’une des régions les plus touchées par les violences, ville dans l’arrondissement où se trouve Daglica.