Lors d’une intervention qui se voulait solennelle, François Hollande a annoncé hier le (re)déploiement du porte-avions Richelieu (dit Charles-De-Gaulle) au large de la Syrie dans le cadre de l’opération Chammal.
Il s’agit officiellement de lutter contre l’État islamique (ÉI, ed-dawla el-Islāmiyya) et les « groupes associés » selon l’Élysée, mais également, selon François Hollande, de « soutenir le processus de Vienne pour progresser vers une transition politique ». Il n’existe pourtant en réalité aucun « processus de Vienne », les différents protagonistes étant incapables de se mettre d’accord sur un agenda ou sur des mesures préparatoires qui permettraient d’envisager la paix en Syrie. Les rencontres de Vienne ces dernières semaines, pas plus que celles de Genève ces dernières années n’ont amené le moindre progrès.
Au-delà de l’opération militaire, le gouvernement tente de se réintroduire parmi les puissances comptant dans le règlement de la guerre en Syrie alors que la voix du gouvernement, étouffée après les outrances de son ministre juif qui a adopté les oppositions les plus extrémistes israéliennes, est aujourd’hui très marginalisée.
Le porte-avions nucléaire, dont ce sera la dernière sortie avant une longue pause consacrée à sa remise en état, sera accompagné d’une frégate anti-aérienne, d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE), d’un pétrolier ravitailleur et d’un avion de patrouille. Les capacités de frappe en Syrie et en Irak seront ainsi doublées. Dans le cadre de l’opération Chammal, les militaires français ont mené la semaine dernière 32 sorties pour 19 missions. Les avions français ont mené neuf frappes contre 23 objectifs.