« L’espace Schengen a laissé passer toutes ces personnes pourtant signalées par le fameux fichier S. L’espace Schengen est devenu une passoire qui a permis à ces gens-là de venir perpétrer des actes terribles sur notre territoire. Rien n’a été fait ! Pour preuve, depuis vendredi, ces personnes fichées S ont pu rejoindre la Grèce et certains pays limitrophes, voire la Syrie »,
déclare Jean-Marie de Peretti dans un entretien à Var Matin. Sa fille a été tuée au Bataclan par les islamistes le 13 novembre.
« Depuis l’annonce des attentats, je cherchais à joindre le numéro d’urgence diffusé sur toutes les chaînes de télé et de radios. Sans succès ? Injoignable ! Je comprends tout à fait que ce numéro ne soit pas joignable à minuit, alors que les attentats viennent de se produire. Je comprends à la limite qu’il ne soit pas joignable dans la nuit, parce qu’il y a encore du monde qui cherche à joindre un ou des proches. Mais, au petit matin ou dans la matinée, il n’y avait toujours rien à faire, injoignable ! En gare de Toulon encore, en prenant le train pour Paris, vers 10 heures, je ne parvenais pas à les joindre »,
a-t-il encore dénoncé. Les propos sont d’autant plus révélateurs qu’il s’agit d’un homme jusqu’ici totalement convaincu des bienfaits du régime, de ses dogmes, que la République apporte la paix, le bonheur et la liberté aux peuples, ces mensonges terribles qui ont conduit à ces tueries.
« Ce manque de dispositions prises par l’État après les terribles attentats de janvier. Et, aujourd’hui, à quoi sert l’état d’urgence ? Ça me dépasse ! […] Ma fille, Aurélie, en arrivant au Bataclan en ce terrible vendredi 13 a pris un selfie ! Elle montrait cette photo et indiquait en commentaire : “On n’a pas été fouillées” ! […] À titre personnel, je suis militant actif d’une association qui s’appelle France terre d’asile. Depuis des années et des années, nous accueillons des étrangers. Nous les aidons à s’implanter et à s’intégrer [sic]. Tout ceci a commencé par des Portugais, des Espagnols, puis des Polonais, puis d’autres [?]. Aujourd’hui, les enfants de ceux que nous avons accueillis tournent leurs armes contre des enfants innocents. C’est insupportable »,
a ajouté celui qui était jusque-là journaliste à Var Matin. Il a annoncé son refus de participer à la mascarade organisée par le gouvernement pour se donner bonne conscience quand absolument rien n’a changé fondamentalement, pas plus qu’après les attaques de janvier, que les attentats de 1995, ou les crimes du FLN durant la guerre d’Algérie.