Eric Labat est né en 1921 à Berlin, de parents fonctionnaires. La famille déménage à Vienne en 1928. Sa mére divorce et remarie avec un autrichien, et elle acquiert la nationalité allemande.
Il poursuit des études et il est licencié ès lettres.
Militant du P.P.F, il sert dans le Service d’Ordre. Il quitte le parti en novembre 1938.
Secrétaire de Pierre Clémenti, il s’engage à la LVF le 28 juin 1942, et obtient le numéro matricule numéro 7867. Il reste cantonné au dépôt du quartier de la Reine jusqu’au 8 octobre 1942, où son convoi –le troisième renfort- est mis en route pour Kruszyna. Peu avant Noël 1942, il obtient une permission d’une semaine pour se rendre à Vienne rendre visite à sa mère et son beau-père.
Il regagne Kruszyna, et son contingent part pour la Russie, dont il franchit la frontière russe dans la nuit du 31 décembre 1942 au 1er janvier 1943.
Il arrive au IIIème bataillon de la LVF le 7 janvier 1943. Labat est un aventurier, courageux, mais très insolent et fort en gueule. Il sert tout d’abord à la 9éme compagnie, puis est muté à l’état-major du bataillon en février 1943, comme interprète et au service de l’armement.
Il part en permission en juillet 1943, pour une vingtaine de jours. Au retour, il s’attarde en visitant Stuttgart, Vienne puis Minsk ! C’est une pratique courante chez certains légionnaires, en faisant marcher la lourdeur administrative des allemands, ils voyagent ainsi à moindre frais en Europe en aller ou retour de permission !
Proposé sergent le 21 octobre 1943, par son chef Daffas, Labat ne reçoit pas la promotion du fait de son impopularité auprès de l’EMLA et de certains officiers du bataillon.
Le commandant Panné le mute d’ailleurs à la 10ème compagnie, et d’abord assigné au troisième peloton, puis au premier. Muté au peloton de commandement en janvier 1944. Il part en permission fin mars 1944. De retour au front début mai, Labat est affecté à la 9ème compagnie, et part à l’école d’application de Borissov comme instructeur des élèves mitrailleurs français.
Eric Labat regagne la 9eme compagnie le 9 juin 1944. Il se trouve à Rakov avec des éléments de sa compagnie et des isolés divers, et participe à la défense de la ville, début juillet 1944. Il retraite à pied, puis prend le train jusqu’à Francfort, puis Greifenberg.
Labat est hostile au passage à la Waffen-SS, et ne se gêne pas pour le dire, ce qui lui a vaut des ennuis avec certains officiers. Labat est malgré tout nommé Chef du second peloton de la compagnie PAK du Waffen-Panzerjager-Abteilung der SS 33.
Il part pour la SS-Panzergrenadierschule de Janovitz en octobre 1944, comme instructeur des recrues françaises. Il ressort de l’école fin novembre 1944, et profite d’une permission prolongée en passant par Vienne et Prague. Il arrive à Wildflecken peu avant Noel. Evincé de son poste de Chef de peloton, il est à la place chargé d’instruire les sous-officiers du Bataillon anti-char.
Démotivé, il démissionne fin janvier 1945 de son poste au Bataillon Boudet-Gheusi, et se fait affecté au sixième bureau (propagande).
Il voyage ensuite direction Sigmarigen, puis à Berlin. Il quitte la ville avant son encerclement, et se dirige vers le sud, retrouvant quelques camarades isolés de la division
Ils se dirigent vers le Rhin, traversent la riviere, et gagnent Paris par les routes de campagnes.
Son frère, combattant F.F.I, rentre d’Allemagne, et lui fournit des papiers. Labat est arrêté peu après, alors qu’il est sur le point de s’engager à la Légion étrangère.
Jugé le 6 mars 1946 par la cour de justice de la Seine, il est condamné à huit ans de travaux forcés.
Libéré en 1949, il travaille dans diverses entreprises commerciales, puis s’établit comme traducteur.
Labat écrit ses souvenirs, parmi les plus intéressants de tous les mémoires de vétérans : Les places étaient chères. En 1951, l’éditeur La Table Ronde publie le livre, mais il ne s’agit que d’extraits de ses carnets de souvenirs. Au vu du succès de ses mémoires l’éditeur publie cette fois la version complète en 1969.
Ce livre est truffé d’anecdotes croustillantes sur la LVF.
A ces mêmes éditions, il fait la traduction de livres dont Cosaques sans patrie, le récit de Frantz Taut.
Il meurt le 6 février 1964.