Léon Degrelle naît à Bouillon, dans les Ardennes belges, le 15 juin 1906, dans une famille très catholique comme le montre ses autres prénoms : Joseph, Marie et Ignace.
Son père s’est expatrié de France en 1901 en réaction à l’expulsion des jésuites. Après sa naturalisation, Édouard Degrelle se lance en politique au sein du Parti catholique ; élu au conseil provincial du Luxembourg, il en devient député permanent en 1925.
Sa mère, Marie-Louise Boever est la fille du chef de file de la droite luxembourgeoise.
Léon est le cinquième enfant du couple, après les naissances de Marie, Édouard (mort à vingt mois), Jeanne, Madeleine puis suivent Louise-Marie, Édouard et Suzanne.
Novembre 1918, c’est le jeune Léon, qui en uniforme de boy-scout doit présenter avec une jeune fille un compliment aux officiers français qui entrent en ville.
Le jeune scout fait le tour de la ville main dans la main avec… le Maréchal Philippe Pétain !
Degrelle va à l’école gardienne (école maternelle en Belgique) avec sa sœur Louise-Marie, sa cadette de treize mois, chez les Religieuses de la doctrine chrétienne.
Après avoir entamé ses études secondaires à l’institut Saint-Pierre de Bouillon, en section gréco-latine, Léon Degrelle entre, en 1921, au collège Notre-Dame-de-la-Paix à Namur tenu par les Jésuites. Il y fait des études irrégulières, tantôt brillantes, tantôt moyennes suivant les années et les matières.
Dès l’âge de seize ans, il est passionné par la littérature et notamment par Charles Péguy, il se met à écrire des poèmes et collabore à des journaux et revues de la province.
À cet âge, il est décrit comme un adolescent costaud, plutôt râblé, pas très communicatif, avec une volonté de dominer, de commander, une certaine insolence et une sensibilité presque maladive.
Pendant sa scolarité au collège, il découvre la pensée de Charles Maurras, dont il devient un fervent partisan et dont il retient essentiellement l’antiparlementarisme et le culte de la monarchie. En raison de sa proximité avec l’Action française, Degrelle conçoit également une profonde admiration pour l’œuvre de Léon Daudet, et c’est de toute évidence au contact des pamphlets de ce dernier qu’il acquiert son style polémique et vigoureux.
En 1924, Léon Degrelle entame des études de droit à la faculté catholique de Namur : c’est durant cette première année universitaire qu’il organise une vigoureuse campagne de soutien à Maurras, en réponse à un sondage lancé en mars 1925 par les Cahiers de la jeunesse catholique sur la question « parmi les écrivains des vingt-cinq dernières années, lequel considérez-vous comme votre maître ? ». La campagne menée par Léon est particulièrement efficace et Maurras arrive largement en tête des votes. La victoire à cette consultation du fondateur de la Ligue d’Action française provoque l’inquiétude et la colère de l’épiscopat.
Degrelle rate ses examens et entame ensuite des études de lettres et de philosophie thomiste à l’Université catholique de Louvain ; après deux années brillantes, il s’inscrit en droit et sciences politiques. Si ses échecs en droit sont eux-mêmes indéniables, il n’obtiendra jamais la licence, cela tient plus à ses multiples activités extra-universitaires qu’à une prétendue faiblesse intellectuelle.
En octobre 1927, avant la fin de ses études, et à l’initiative de Mgr Picard, l’aumônier général de l’Association Catholique de la Jeunesse Belge (ACJB), Degrelle prend la direction de L’Avant-Garde, le journal des étudiants de Louvain : son activité à la tête de ce périodique lui fait atteindre des tirages extraordinaires pour ce genre de publication :10 000 exemplaires.
En janvier 1928, il organise et participe au saccage d’une exposition de l’Union des républiques socialistes soviétiques organisée à Bruxelles. De 1928 à 1930, Degrelle écrit à la fois des poèmes Les Tristesses d’hier, recueil paru en 1930, des ouvrages parodiques comme Jeunes plumes et vieilles barbes de Belgique (1928) puis Les grandes farces de Louvain, des livres politiques et polémiques ; Les Flamingants en 1928, où il prône « la nécessité d’une meilleure compréhension entre les deux communautés nationales » et Furor teutonico où il soutient les autorités catholiques contre les milieux anticléricaux.
L’Abbé Norbert Wallez l’engage en 1929, comme rédacteur au Vingtième Siècle, où débute également Hergé. Sa série d’articles sur les taudis, particulièrement peu tendres pour les propriétaires, lui vaut une lettre de félicitations du premier ministre Henri Jaspar ; lorsqu’ils sont publiés dans un recueil, celui-ci est préfacé par le ministre du Travail.
Après l’assassinat du président du Mexique Álvaro Obregón, par José de León Toral, un jeune étudiant catholique opposé à la politique anticléricale du gouvernement, Degrelle publie un article dans le Vingtième Siècle approuvant le meurtre d’Obregón et se clôturant par « À chaque nouveau Toral, nous nous écrierons de tout cœur bravo ! ». Mis au défi par la presse de gauche de se rendre au Mexique pour aller voir de lui-même ce qui s’y passe, Degrelle s’y rend dans des circonstances rocambolesques, qu’il romance dans son ouvrage Mes aventures au Mexique. Après un séjour au milieu des Cristeros, et grâce au produit de la vente de ses articles à un éditeur américain, il visite ensuite rapidement les États-Unis, d’où il envoie des bandes dessinées à Hergé, et le Canada, avant de rentrer en Belgique en février 1930.
Il publie, cette même année, une brochure intitulée Histoire de la guerre scolaire. 1879-1884, plaquette « sur la couverture de laquelle apparait le dessin suggestif d’un crucifix violemment barré de rouge et les noms de l’auteur et de l’illustrateur, en haut Degrelle, en bas Hergé.
En octobre 1930, Degrelle est nommé directeur de la modeste maison d’édition Christus-Rex, spécialisée dans la publication des brochures de l’Action catholique, appelé à ce poste par Mgr Picard. Sitôt entré dans la place, Degrelle décide de rajeunir et les méthodes et les publications. Il se lance dans la publication de brochures d’actualité vendues un franc et dans celles de plaquettes pour chaque événement pouvant intéresser de nombreux catholiques ; il participe au lancement, le 10 octobre 1931 de l’hebdomadaire Soirées qui connaît un certain succès et dont les éditions Rex prennent le contrôle en avril 1933.
Lors des élections législatives de 1932, Degrelle est chargé d’une partie de la campagne électorale du parti catholique lors de laquelle il montre ses réels talents de propagandiste, en diffusant 1 900 000 brochures et 430 000 affiches. Au cours de cette campagne, Degrelle utilise également une affiche réalisée par Hergé, sur laquelle figure une tête de mort protégée par un masque à gaz, avec le slogan « Contre l’invasion, votez pour les catholiques ».
Le 27 mars 1932, Léon Degrelle épouse Marie-Paule Lemay, de cinq ans sa cadette, d’origine française, qui gardera sa nationalité française, et appartenant à la bonne bourgeoisie tournaisienne, avec qui il a cinq enfants : Chantal (1934), Anne (1936), Godelieve (1938), Léon-Marie (1939) et Marie-Christine (1944). Le mariage est célébré par Mgr Picard.
Le couple part plusieurs semaines sur la méditerranée parcourant l’Italie, l’Afrique du nord et enfin la Grèce. Au retour, ils s’installent à Louvain.
De 1932 à 1933, Degrelle lance successivement quatre nouvelles publications, Rex, Vlan, Foyer et Crois. À ses débuts, Rex est conçu comme un supplément littéraire de 16 pages à Soirées, l’aspect politique étant confié à Vlan. En annonçant dans Rex le premier numéro de Vlan, Degrelle ne cache pas ses objectifs : « Notre journal politique va y aller carrément. […] Nous servirons le Parti catholique de toutes nos forces, en le critiquant ou en l’encourageant, en attendant de le conquérir ».
Degrelle se rend en Allemagne avec deux de ses collaborateurs, Guido Eeckels et Jean Denis, du 23 avril au 3 mai 1933, billets de train et visas étant gratuitement fournis par l’ambassade allemande à Bruxelles. A Berlin ils assistèrent aux fêtes du premier mai.
Le 31 juillet 1933, Degrelle devient propriétaire des éditions Rex grâce à des interventions financières familiales et à la souscription par les pères norbertins de l’abbaye d’Averbode de six cents parts de la nouvelle société. Cette prise de contrôle se traduit à nouveau par une débauche d’activités et de nouvelles publications : lancement d’une collection de romans à la portée de tous, édition de livres d’hommes politiques catholiques, de brochures tirées à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires sur les apparitions de la Vierge à Beauraing et à Banneux.
L’action de Degrelle prend une tournure de plus en plus politique à partir de 1934 : sa volonté d’organiser le 21 octobre 1934 un congrès de presse des jeunes catholiques, suscite une réaction de l’évêque de Tournai, Mgr Rasneur qui lui fait savoir qu’il trouve cette initiative inopportune.
En 1934, Degrelle rencontre Jose-Antonio Primo de Rivera, qui le fait Membre d’Honneur de la Falange, il en est le 1er membre étranger.
Bien qu’il ait été convoqué à l’archevêché de Malines pour dissiper la confusion entre Rex et l’Action catholique, Degrelle poursuit ses meetings politiques. Le 2 novembre 1935, c’est le ‘’Coup de Courtrai’’. Lors du congrès annuel de la fédération des associations et cercles catholiques, à Courtrai, il fait bloquer les issues par trois cents jeunes rexistes et se livre à une violente critique du parti catholique allant jusqu’à traiter le sénateur Philips, ou le ministre d’État Paul Segers « d’excrément vivant ». Le « Coup de Courtrai » est suivi par un décret épiscopal du cardinal Van Roey, le 20 novembre 1935 qui condamne le mouvement rexiste sans équivoque, ce qui vaut au cardinal d’être traité par Degrelle de « Rhinocéros de Malines » et de « cardinal Van Grenouille ».
Dans la perspective des élections législatives du 24 mai 1936, sous la plume de Degrelle, le ton de Rex, se fait de plus en plus virulent et divers hommes politiques catholiques, auparavant soutenus par Rex, se font traiter « d’aristocrate-banquier », de « traître de la dévaluation »» ; même un évêque, comme Mgr Schyrgens, est décrit comme « un clown et un prêtre de foire ». Après le blâme épiscopal, ces tirades amènent à une rupture définitive avec le parti catholique qui annonce, le 21 février 1936, la fin des contacts avec Degrelle et interdit à ses membres de collaborer au mouvement rexiste. L’entrée en politique de Rex de manière indépendante entraîne une profonde transformation du mouvement : si la plupart de ses cadres et militants sont encore de jeunes catholiques militants, Rex devient le point de ralliement d’une coalition regroupant, des vétérans de la guerre 14-18, des membres des ligues patriotiques de droite, des commerçants.
Dans son journal, Le Pays réel, fondé le 3 mai 1936, Degrelle mène une virulente campagne contre les scandales de corruption dans lesquels des politiciens de tous bords sont impliqués.
La campagne orchestrée par Degrelle frappe l’opinion : des rexistes porteurs de balais défilent dans les rues aux alentours des permanences catholiques, le terme de « bankster » connaît un grand succès
Degrelle fonde également sa campagne sur l’antiparlementarisme et le rejet des partis traditionnels et sur la nécessité d’assainir l’atmosphère politique.
Lors des élections du 24 mai 1936, le parti rexiste obtient 11,5 % des voix, 21 députés et douze sénateurs.
Comme les autres dirigeants des partis politiques belges, Degrelle est reçu par le roi Léopold III, pendant près d’une heure et demie, le 28 mai 1936.
Après cette campagne harassante, Léon Degrelle prend quelques jours de repos en compagnie de son épouse, au château de Clervaux dans le Grand-Duché de Luxembourg. C’est pendant ce séjour, que Chantal, sa deuxième fille, confiée à la garde de sa grand-mère, avale un produit corrosif. Elle restera plusieurs années entre la vie et la mort et sera nourrie par sonde. Inutile de dire que cette tragédie affecte fort Léon Degrelle qui, comme tout père, adore ses enfants. Le soir, après un meeting, il s’arrête devant la clinique et dans l’ombre, il prit les yeux levés vers la fenêtre derrière laquelle sa petite fille souffre.
Plusieurs fois, la nuit, il fait le pèlerinage à pied à N.D. de Halle, vers la Vierge noire. Alors que, pendant cette période la petite se bat contre la douleur et la mort, lors de certaines manifestations marxistes, le peuple rouge porte avec dérision, un cercueil d’enfant ! Ce n’est qu’en 1942 que Chantal sera définitivement sauvée.
Dans Je suis partout du 20 juin 1936, Robert Brasillach, publie son article : Visite à Léon Degrelle, qu’il fait suivre en novembre par une brochure : Léon Degrelle et l’avenir de Rex.
Brasillach est marqué à tel point par Degrelle qu’en novembre 1944, en prison, il reprend le titre d’un de ses poèmes publié en 1927 : Mon pays me fait mal !
Fort de sa victoire électorale, Degrelle se fait inviter en Italie. Le 27 juillet 1936, il rencontre à Rome Mussolini et son ministre des affaires étrangères, Ciano, qui lui accorde une aide financière substantielle.
Le 26 septembre 1936, il est reçu à Berlin par Adolf Hitler et Joachim von Ribbentrop. Le Ministre Ribbentrop rapporte à Pierre Daye les propos qu’après l’entretien, Hitler lui a tenu au sujet de Degrelle : « Je n’ai jamais vu de tels dons chez un garçon de cet âge ! ».
Rex et Le Pays réel condamnent cependant fortement la politique religieuse de l’Allemagne national-socialiste et son « esprit antichrétien » apparent. Degrelle dénonce également le mécanisme de l’apparente unanimité populaire qui rassemble les Allemands autour d’Hitler et s’inquiète surtout de la politique de réarmement menée par celui-ci
Après avoir préparé une « marche sur Bruxelles » interdite par les autorités, Degrelle annonce la participation de 250 000 rexistes à la commémoration à Bruxelles, le 25 octobre 1936, de la bataille de l’Yser. Degrelle termine la journée au poste de police.
En janvier 1937, Degrelle organise aux palais des sports de Bruxelles, les six jours de Rex ; bien que ces meetings soient payants, ils rassemblent chaque soir de douze à quinze mille personnes.
En mars 1937, le député rexiste bruxellois Alfred Olivier et tous les suppléants forcent une élection législative partielle anticipée, donnant à son élection un tour particulièrement spectaculaire, ce qui, dans son esprit, obligera ensuite le Roi à dissoudre la Chambre. La manœuvre de Degrelle qui espère affronter plusieurs candidats et diviser les votes est immédiatement déjouée : à l’initiative du parti socialiste, les trois composantes du gouvernement de coalition regroupant socialistes, catholiques et libéraux, décident de présenter un candidat unique, le premier ministre Paul Van Zeeland, qui reçoit même le soutien des communistes.
Le 9 avril 1937, une déclaration épiscopale condamne fermement le vote rexiste et décourage l’abstention.
Le 11 avril 1937 Degrelle subit un revers face à Paul Van Zeeland : il n’obtient que 69 000 voix, soit 19 %, contre 276 000, soit 76 % à son adversaire.
Lombeek-Notre-Dame, le 10 juillet 1938, Degrelle organise le Congrès National de Rex en présence de 60 000 personnes. Cette fois-ci le congrès de Rex est copié sur les Congrès de Nuremberg.
En 1938, Degrelle publie Révoltions des Ames, qui parait en France sous le titre de État d’Âme. Pour ce livre, Léon Degrelle recevra une lettre de remerciement et de félicitations du Maréchal Pétain.
Face à l’expansion de l’Allemagne, Degrelle manifeste son inquiétude pour le maintien de la neutralité, voire de l’indépendance de la Belgique.
Fervent partisan des accords de Munich, Degrelle est persuadé que la même situation se reproduira pour la Pologne et que celle-ci ne résistera pas.
Du 2 au 14 février, Léon Degrelle visite l’Espagne nationaliste, se rend à Tolède pour rendre hommage aux combattants de l’Alcazar et surtout il est reçu par le Caudillo Franco. Il en tire une série d’articles pour Gringoire.
Lors des élections législatives du 2 avril 1939, Degrelle est réélu député à Bruxelles.
Pendant la drôle de guerre, Degrelle approuve la politique de neutralité de Léopold III, partageant sur ce point l’opinion de la majorité des hommes politiques belges. Degrelle attribue la responsabilité quasi entière des origines du conflit à la France et à la Grande-Bretagne, et plus spécialement aux forces occultes de la franc-maçonnerie et de la finance juive. S’il condamne l’attaque de la Finlande par l’Union des républiques socialistes soviétiques, il applaudit à l’invasion de la Norvège qui est le juste châtiment des Alliés, qui ont honteusement provoqué Hitler, déclaration qui entraîne la démission de deux députés rexistes
Le mouvement rexiste survit difficilement pendant cette période, une bonne partie de ses cadres ayant été mobilisée, ce qui n’est pas le cas de Degrelle. Celui-ci demande à être incorporé dans l’aviation, mais cette demande est refusée par le Ministère de la défense nationale.
Le 10 mai 1940, le ministre de la Justice, Paul-Émile Janson ordonne l’arrestation de cinq à six mille personnes suspectées de former une cinquième colonne, parmi lesquels figurent des réfugiés juifs et allemands, des trotskistes, des anarchistes, des nationalistes flamands, des communistes fidèles au pacte germano-soviétique mais aussi des Rexistes, dont Léon Degrelle au mépris de son immunité et de son statut de député.
Le 20 mai 1940, à Abbeville dans le nord de la France, vingt et un d’entre eux, dont Joris Van Severen et un vieux militant rexiste sont exécutés par des soldats français. Degrelle, que beaucoup pensent être au nombre des victimes, est séparé des autres prisonniers, incarcéré et interrogé, avec passage à tabac et simulacre d’exécution.
Il raconte dans La Guerre en prison (1944) ces mésaventures qui le mèneront dans les 21 prisons qu’on lui fit visiter sans jamais lui donner le droit de communiquer avec quiconque, avocat, famille, autorité.
Les mauvais traitements dont il a fait l’objet dans les prisons françaises feront l’objet d’un jugement, et trois surveillants de prison normands feront office de boucs-émissaires. En effet, Degrelle est à nouveau passé à tabac lors de son passage à Caen en 1940 par trois gardiens : Georges Bihoreau, Pierre Laignel et Louis Philippe. Le 4 avril 1941, après avoir porté plainte contre ceux-ci pour mauvais traitements, Degrelle obtiendra gain de cause devant un tribunal militaire allemand. Bihoreau sera condamné à 3 ans de prison ferme qu’il purgera dans plusieurs prisons allemandes, Laignel à 2 ans 1/2, purgés à Sarrebruck et Francfort et Philippe à 2 ans.
Degrelle est finalement localisé au camp du Vernet et libéré le 24 juillet sur ordre du Maréchal Pétain. Après un passage à Paris, où il recherche le soutien des autorités allemandes via Otto Abetz, Degrelle rejoint Bruxelles, et met fin aux tergiversations qui agitent les cadres du mouvement rexiste et engage résolument celui-ci dans la voie d’une collaboration avec l’occupant.
Degrelle s’attelle alors à relancer Le Pays réel et le mouvement rexiste, qui s’est doté depuis le 9 juillet 1940 d’une organisation paramilitaire, les « Formations de combat » et qui rassemble environ 4 000 hommes.
L’invasion de l’Union soviétique, le 22 juin 1941, permet aux rexistes de concrétiser leur volonté de collaboration militaire contre le Bolchevisme. Degrelle cherche le soutien d’Otto Abetz à Paris, dont la proche collaboratrice à Paris est l’une de ses cousines, qui avait épousé Herbert Lucht, membre de la Propaganda-Abteilung à Paris dirigée par Werner Naumann,
Degrelle et Rouleau obtiennent l’accord des autorités allemandes, annoncé lors d’une réunion des Formations de combat le 6 juillet 1941.
Dans un premier temps, Degrelle ne semble pas avoir l’intention de partir pour le front, comme en témoigne son discours du 6 juillet 1941 : « Je voudrais être libre et avoir 20-25 ans comme vous autres. Jamais un tel avenir n’a été donné à la jeunesse… Je n’ai qu’une peur, c’est que vous arriviez quand il sera trop tard… Il semble que si j’étais dans votre cas, ce serait dans mon âme un déchirement terrible d’y manquer ».
Mais, lors d’un rassemblement à Liège, le 22 juillet 1941, Degrelle annonce qu’il s’engage dans la légion comme simple soldat. Ce sont finalement 850 volontaires, dont 730 militants rexistes, qui quittent Bruxelles pour un camp d’entraînement de Meseritz en Allemagne, le 8 août 1941, le commandeur en titre de la légion étant un officier de l’armée belge, le major Jacobs.
En février 1942, Degrelle, toujours sur le front, ordonne le lancement d’une nouvelle campagne de recrutement au sein de Rex ; il se rend également à Berlin pour examiner la possibilité de recruter au sein de la légion des prisonniers de guerre belges.
Le 10 mars 1942, 450 volontaires sont rassemblés sur la Grand-Place de Bruxelles. Parmi eux, des membres des Gardes wallonnes et 150 adolescents des Jeunesses rexistes, dont certains ne sont âgés que de 15 ou 16 ans, sous le commandement de John Hagemans, prévôt des Jeunesses rexistes et ancien membre du Verdinaso.
Faisant preuve d’un réel courage sur le front, Degrelle est décoré de la Croix de Fer et nommé Feldwebel (adjudant) en mars 1942, après que la Légion a perdu 63 % de ses effectifs en résistant à une offensive russe. En juin 1942, nouveau changement à la tête de la légion dont Lucien Lippert, avec qui Degrelle entretient d’excellents rapports, devient le commandeur. Durant l’année 1942, la légion ne connaît que peu de répit sur le sanglant front de l’est où elle est fréquemment à la pointe des offensives allemandes.
Le 17 septembre 1942, Degrelle prend contact avec le SS-Obergruppenführer Felix Steiner, commandant de la 5e Panzerdivision SS Wiking afin de préparer l’intégration de la Légion Wallonie à la Waffen-SS. Afin de faciliter cette intégration, il donne l’ordre à son remplaçant à la tête de Rex en Belgique, Victor Matthys, de proclamer la germanité des Wallons, ce que fait celui-ci lors d’un discours, le 25 octobre 1942. Avec le soutien de Steiner, il se rend ensuite à Berlin pour obtenir l’accord des responsables allemands. Le 19 décembre 1942, il rencontre plusieurs membres de l’entourage d’Heinrich Himmler, dont Gottlob Berger.
Dans la nuit du 23 au 24 mai 1943, Degrelle rencontre, pour la première fois, Himmler. Ce dernier fait des concessions, comme le maintien des officiers et de l’aumônier catholique belge et du français comme langue de commandement.
Le 1er juin 1943, la légion Wallonie passe dans les rangs de la Waffen-SS, sous la dénomination de SS-Freiwillingen-Brigade wallonien.
Le 25 juillet 1943, lors de la messe dominicale en l’église Saint-Charles de Bouillon, la communion lui est refusée parce qu’il porte l’uniforme allemand. Degrelle se redresse et flanque à la porte le curé. Le coup était prémédité et on escomptait la réaction violente de Degrelle. Cette voie de fait lui vaut d’être excommunié, sentence qui est levée sur le front en novembre 43.
En janvier 1944, lors de la bataille de Tcherkassy, Degrelle insiste auprès du général Gille pour participer à une offensive dans la forêt de Teklino. Les combats sont particulièrement féroces du 18 au 20 janvier et Lippert trouve la mort sur le front le 13 février 1944. Durant la bataille de Tcherkassy, Degrelle n’exerce pas de commandement militaire spécifique et est affecté comme officier à la 3e compagnie, sans responsabilité particulière. Il est néanmoins promu SS-Hauptsturmführer, le 31 janvier 1944.
Après un intérim assuré par le major Hellebaut, Degrelle est nommé Kommandeur der SS Freiwillige Grenadier Brigade Wallonien et promu SS-Hauptsturmführer, le 31 janvier 1944.
Le 18 février 1944, la jonction s’opère enfin entre les rescapés du Kessel et les troupes libératrices. Il n’y aura pas un deuxième Stalingrad, mais les pertes sont impressionnantes. Cependant 40 000 soldats sont sauvés au prix d’incroyables combats et d’une résistance héroïque. Les volontaires Wallons qui ont tenu l’arrière-garde, ont payé le plus lourd tribut. Sur les 2000 jeunes hommes engagés en novembre 1943, il n’en reste plus que 632 !
Envoyé à Berlin par avion et célébré par la machine de propagande de Joseph Goebbels, Degrelle, le 20 février 1944, est reçu par Adolf Hitler qui le décore de la Ritterkreuz (croix de chevalier de la Croix de Fer), une des plus hautes distinctions allemandes. Degrelle fait la une de Signal !
Après son séjour à Berlin, Degrelle fait son retour en Belgique. Le 27 février 1944, il prend la parole lors d’une réunion organisée au Palais des Sports de Bruxelles. Après des meetings à Charleroi, à Liège et à Paris au Palais de Chaillot, où Fernand De Brinon, Jacques Doriot, Marcel Déat, Joseph Darnand et Otto Abetz font partie de l’assistance, c’est la consécration.
Le 1er avril 1944, les légionnaires survivants de la bataille de Tcherkassy, en tenue de combat, se rassemblent sur la Place de la Ville-Haute de Charleroi, où certains d’entre eux sont décorés par Sepp Dietrich, commandant le Ier SS-Panzer Korps. À bord de véhicules prêtés par la 12e SS Panzerdivision « Hitlerjugend », ils paradent ensuite à Bruxelles : triomphant, accompagné de ses jeunes enfants, Degrelle arbore un large sourire, juché sur un blindé, à la tête de ses hommes.
Ce défilé d’une unité de volontaires européens en tenue de combat dans sa patrie d’origine est un élément unique en Europe occupée.
Le 8 juillet 1944, Édouard Degrelle, le frère de Léon, pharmacien à Bouillon est assassiné par des résistants, alors qu’il ne joue qu’un rôle tout à fait secondaire dans le mouvement rexiste. En Belgique, les Rexistes sont l’objet de fréquentes attaques de la résistance et nombre d’entre eux sont abattus, le phénomène s’amplifiant en 1944. Rex crée, après les « Formations de combat » et les « Gardes Wallonnes », de nouvelles unités comme le « Département Sécurité et Information », en mars 1943, et les « Formations B », début 1944, qui s’engagent activement dans la lutte contre les résistants.
Lors de sa rencontre avec Hitler, le 25 août 1944, il reçoit la Croix de Fer avec feuilles de chêne. Hitler lui dit : « Si j’avais eu un fils, j’aurais aimé qu’il fût comme vous. »
Promu SS-Sturmbannführer en avril 1944, la campagne de recrutement menée par Degrelle au cours de l’été 1944 auprès des travailleurs belges en Allemagne ne rencontre qu’un maigre succès.
Lors de la bataille des Ardennes, Degrelle est cantonné à l’arrière du front avec un petit détachement motorisé et ne prend aucune part aux combats.
Nommé Volksführer der Wallonen par Hitler le 23 novembre 1944, il reçoit, le 1er janvier 1945, « les pleins pouvoirs pour les affaires civiles, politiques et militaires pour les Wallons séjournant dans les territoires occupés par les troupes allemandes » et décrète aussitôt la mobilisation des classes 1924 et 1925 pour tous les ressortissants belges qui se trouvent sur le territoire du Reich.
Degrelle est condamné à mort par contumace en ¼ d’heure par le Conseil de Guerre de Bruxelles, le 29 décembre 1944.
La 28e division SS Wallonie participe à sa dernière campagne en Poméranie en février 1945, avec un seul régiment opérationnel, dont les hommes se battent avec un héroïsme et un courage indéniable face à une suprématie écrasante en matériel et en effectifs.
Réfugiés en Allemagne, Degrelle, Matthys et son adjoint, Louis Collard, mettent officiellement fin à l’existence du mouvement rexiste, le 30 mars 1945.
La dernière unité constituée de la Wallonie, qui ne compte plus que deux cents hommes, se rend aux Américains à Schwerin, le 3 mai 1945.
Degrelle rencontre Heinrich Himmler, le 2 mai 1945, et à cette occasion, est nommé verbalement au grade de SS-Oberführer.
Degrelle gagne le Danemark puis la Norvège, deux pays toujours sous contrôle allemand puis il atteint Oslo. Il réquisitionne un bimoteur, un Heinkel 111, appartenant au ministre Speer. Degrelle, accompagné de son dernier lieutenant, Robert du Welz, et des trois membres d’équipage de l’appareil, ont décidé de partir en direction de l’Ecosse pour faire croire à un avion qui rentre au pays, puis de revenir vers la France comme un avion de liaison qui venait en Europe.
A bout d’essence l’avions finit par se poser sur une plage. Glissant à même la coque, l’avion parcourut cent mètres. Mais l’hélice droite toucha le sol et après un double looping, il s’écrase dans la mer. C’était la célèbre plage de «Concha» à Saint Sébastien.
La première chose que demande Degrelle, si il est bien en Espagne, après confirmation il balbutie qu’il est un ami de Munoz Grandes.
L’épaule cassée à quatre endroits, une fracture du pied et de la jambe, Léon Degrelle est amené à l’hôpital Mola. Les médecins le déclarent intransportable. C’est ce qui le sauva encore une fois, car cela lui évita d’être ramené illico à la frontière et livré à la France, évitant d’être traité comme le fut Laval qui, presque mort, fut traîné jusqu’au poteau d’exécution où il fut fusillé ignominieusement.
Voilà donc Degrelle couché sur un lit d’hôpital, plâtré de la tête aux pieds et dans l’impossibilité de bouger. La nouvelle de son arrivée en Espagne se répand rapidement dans les ambassades et bientôt, l’Europe entière sait qu’il git à l’hôpital de St. Sébastien.
Un correspondant de guerre belge, R. A. Francotte, en mai 1946, lui rend visite à l’hôpital. Lors de cette rencontre, Degrelle affirme qu’il est prêt à revenir en Belgique pour y être jugé, à condition qu’une amnistie totale soit accordée aux anciens combattants du front de l’Est, qu’il puisse s’y présenter « revêtu de son glorieux uniforme à cocarde belge, porteur des décorations gagnées au front » et qu’il assure sa défense lui-même, le procès devant recevoir une large publicité dans la presse et à la radio.
Le chargé d’affaires de Belgique en Espagne, Jacques De Thier, a entamé dès 1945 des négociations avec les autorités espagnoles pour le refoulement de Degrelle vers la France ou Gibraltar, sa livraison aux Nations unies ou aux autorités d’occupation en Allemagne, alors qu’une demande d’extradition doit encore être examinée par la justice espagnole. Le 10 avril 1947, les autorités espagnoles font savoir à De Thier que « le Conseil d’État est opposé à l’extradition. Les crimes qui sont imputés à Degrelle sont politiques ou connexes à une activité politique.
Cette réponse suscite un violent discours du ministre belge des affaires étrangères, Paul-Henri Spaak, le 3 mai 1947, au cours duquel il réitère sa demande d’extradition et menace de porter l’affaire devant le Conseil de sécurité des Nations unies, ce qui est fait dans les jours qui suivent. Dans un climat de plus en plus tendu, le gouvernement espagnol accepte de régler l’affaire Degrelle à trois conditions : la Belgique doit retirer sa plainte devant l’ONU, donner l’assurance que Degrelle serait jugé conformément aux lois et déclarer que le règlement de l’affaire Degrelle contribuerait à rétablir des relations diplomatiques normales avec l’Espagne. Pour Spaak, ces trois conditions sont inacceptables : « il est indécent de nous demander une assurance que Degrelle sera jugé conformément aux lois » …
Le 21 août 1947 au matin, Degrelle reçoit l’ordre de quitter le territoire et est mis en liberté surveillée pour pouvoir s’y conformer. Pour De Thier, les complicités espagnoles dans la disparition de Degrelle ne font pas de doute : Degrelle quitte l’hôpital le 21 août à huit heures du matin dans un taxi à bord duquel l’attendent deux passagers, la police locale refuse d’entamer des recherches et le jour même, vers dix heures du soir, les ministères des affaires étrangères et de l’intérieur notifient à la police de Saint-Sébastien que l’affaire est terminée.
De nouvelles tentatives pour obtenir l’extradition de Degrelle sont effectuées en 1958, en 1970, et en 1983, cette fois à l’initiative du député socialiste Willy Burgeon, mais elles butent sur le fait qu’il a acquis la nationalité espagnole.
En marge de ces démarches officielles, il fait l’objet de plusieurs projets d’enlèvements, pudiquement appelés par les autorités : rapatriement de force en Belgique.
Le Premier ministre belge, M. Van Acker, ordonna alors de rapter Degrelle. Le colonel de Lovinfosse, officier supérieur belgo-britannique des services de sécurité, organisa l’expédition en janvier 1946. Tout était prêt, même la cagoule à passer sur la tête du prisonnier. Mais l’enlèvement échoua parce que, à la dernière minute, le ministre P.H. Spaak le fit interdire. Par six fois, le même scénario se reproduisit. Mais la chance, ses amis, la Falange aussi, déjouèrent toutes les tentatives.
Après la guerre, son épouse, refoulée de Suisse où elle essaie de se réfugier est condamnée à dix ans de prison. Elle en purgera cinq. Lors de son procès, elle déclare que « la guerre était nécessaire contre le bolchevisme, c’était un grand danger. » Après sa libération, elle décide poussée par sa famille de ne pas rejoindre son mari en Espagne. Elle décède à Nice, le 29 janvier 1984.
S’il est possible de descendre encore plus bas dans la douleur, les conditions de la mort de sa maman furent ignominieuses. On l’avait arrêtée en 1945 alors qu’approche ces 80 ans.
Cette arrestation honteuse ne fut jamais justifiée par un procès quelconque au long des deux années pendant lesquelles on traîna cette pauvre femme, grand-mère trente fois, de prison en prison, à Bruxelles, à Liège, à Namur, à Arlon. Elle n’avait commis d’autre crime que celui d’être mère.
Son père dont l’état de santé s’était effondré, fut libéré provisoirement. A son procès, le procureur du Roi de la ville d’Arlon, ne réclame même pas son arrestation disant que l’arrêter équivaudrait à le tuer. On s’acharna en Appel et, là, son incarcération immédiate, pour dix ans, fut ordonnée ! Lorsque la maman Degrelle apprit cette mesure sauvage, elle eut une défaillance cardiaque et succomba quatre jours plus tard, le 28 octobre 1947. Le vieux papa ne lui survécut, à la prison de Saint Gilles, que durant cinq mois. Le matin du 11 mars 1948, on retrouva son corps glacé, tenant au bout de ses doigts raidis, un petit papier dans lequel il suppliait – sans avoir été exaucé – qu’on lui laissa revoir une dernière fois ses enfants.
Cela n’empêcha pas la ruée des ennemis de Degrelle de s’abattre sur tout ce qui, de près ou de loin, était lié à son nom. On les arrêta en masse. Son frère fut assassiné. Un de ses beaux-frères fut, un matin, retrouvé mort à la prison de Saint Gilles. Sa femme est condamnée à dix ans. Ses sœurs demeureront longtemps incarcérées.
Après 15 mois à l’Hôpital Mola, Degrelle se cache durant deux ans dans une petite chambre sans fenêtre. Il souffre des séquelles de ses blessures survenues au Caucase, qui avaient touché l’estomac et l’œsophage. Il a de plus en plus souvent des hémorragies nécessitant plusieurs opérations, qui le feront finalement sortir de sa cachette.
Malgré les échecs politiques, la défaite militaire et l’exil, Degrelle reste plus que jamais fidèle à ses convictions. Un incessant travail d’écriture qu’il entreprend dès 1945 témoigne de son attachement viscéral à la nature de la cause qu’il défendait.
Son premier ouvrage polémique, « La cohue de 1940 », sort de presse en 1949 chez un éditeur de Lausanne. Ce livre comme les autres signés Degrelle est interdit en Belgique, mais aussi en France (JO du 3 juin 1949). En février 1950, la plus grande partie des exemplaires du livre est saisi en Suisse chez l’éditeur par le parquet fédéral agissant sur avis du département politique, et les plombs fondus.
Il publie dans la foulée « La campagne de Russie 1941-1945 » dans lequel il raconte ses souvenirs du front de l’Est au sein de la Légion Wallonie.
En 1951, il publie chez Flammarion son seul roman, « La Grande bagarre » sous le nom de Jean Doutreligne. Toujours muselé, il écrit sous le nom de la Duchesse de valence, un livre d’entretien qui parait en 1961 : « Degrelle m’a dit ». La réédition de 1977 sera interdite en France par décret (JO du 24 février 1980).
Alors que cela fait déjà 10 ans qu’est paru son magnifique « Les Ames qui brûlent » en espagnol, c’est seulement en 1964 que ce chef-d’œuvre est disponible en français.
En 1969, la Table Ronde édite « Hitler pour 1000 ans ». Le titre prévu par Degrelle était « Nous les Fascistes ».
En 1944, il avait été condamné à mort par un jugement prononcé à l’encontre de toutes les règles judiciaires légales, le mettant ainsi dans l’impossibilité d’interjeter appel, bref, un jugement digne d’un tribunal d’exception !
Mais on fit plus fort encore ! En Belgique, le délai de prescription pour une telle peine est de 20 ans. Or, après 20 ans, Degrelle vit encore. Pour l’empêcher de rentrer, le Parlement lui fait «l’honneur» de voter le 19 novembre 1964 – fait unique dans les annales du pays – une loi destinée uniquement à sa personne, loi qu’on appela d’ailleurs la « Lex Degreliana » qui ajoute 10 ans supplémentaires au délai de prescription.
Or, après ces 30 ans d’exil, Degrelle vit toujours. Le 10 juillet 1974 on vote un autre arrêté-loi qui le déclare purement et simplement « étranger indésirable ». Degrelle pourra vivre aussi vieux que Mathusalem, la Belgique est définitivement sauvée !
Sa maison natale est rasée au milieu des années 60 et remplacée par une Maison de la Paix (Palais de Justice). Bouillon est sauvegardée le lieu de naissance du Chef de Rex ne deviendra pas un but de pèlerinage.
Degrelle est naturalisé, par adoption en 1954, sous le nom de Léon José de Ramirez Reina.
Du fait de sa condamnation à mort, il n’a plus d’existence légale en Belgique et est considéré comme mineur par la loi espagnole, ce qui permet son adoption qui lui octroie automatiquement la nationalité espagnole.
Il s’installe à Constantina, dans la banlieue de Séville.
Très vite, Degrelle se lance dans des affaires d’envergure qui connaîtront des fortunes diverses. Il connaît le succès en s’improvisant entrepreneur en Andalousie où il construit des ensembles résidentiels pour le personnel des bases américaines. Une affaire qui toutefois finit en solide déroute financière.
Il réapparaît en public lors d’une cérémonie organisée à la mairie de Madrid en décembre 1954 pour la remise de décorations à d’anciens combattants sur le front de l’Est et donne, à la même époque, une interview au journal El Español.
Léon-marie, son fils, qui l’a rejoint en Espagne meurt d’un accident de la route le 22 février 1958 à Séville. La réunification père-fils n’aura duré que quatre mois !
Léon-Marie est inhumé dans le cimetière de Constantina.
Sa naturalisation permet à Degrelle de multiplier les apparitions publiques : le 21 juillet 1962, il marie sa fille aînée, Chantal, en grand uniforme, arborant ses décorations allemandes ; le 9 octobre 1969, c’est au tour de sa cadette, Marie-Christine : Degrelle est cette fois en civil mais porte à la boutonnière les insignes de « feuilles de chêne ».
En 1969, un mandat d’arrêt est lancé contre Degrelle. Ce mandat a été obtenu par le gouvernement belge, suite à un entretien avec le journal Falangiste : Arriba. Degrelle va se cacher à nouveau durant plus de deux ans.
Durant les années 60 et 70, il est le correspondant en Espagne de Spectacle du Monde sous le nom de Luis de Velasco. Il utilisera aussi d’autres pseudonymes durant sa vie de journaliste et d’écrivain : Noël d’Auclin, Philippe Dastier et Jean Doutreligne…
Dans la nuit du 22 au 23 novembre 1975, Degrelle participe pendant deux heures à la veillée funèbre du corps de Franco, et est ensuite victime d’un malaise cardiaque.
Degrelle se remarie, le 15 juin 1984 avec Jeanne Brevet, une nièce de Joseph Darnand divorcée d’Henry Charbonneau, avec laquelle il vit depuis plusieurs années.
Il est proche du Front national et est « un admirateur et un ami de son dirigeant, Jean-Marie Le Pen, qui en 1973, fait faire un double 33 tours de ses discours pour sa maison d’édition, la SERP.
Lors d’une émission du Droit de réponse, sur TFI, le 22 mai 1988, Le Pen déclare : « je connais Léon Degrelle comme je connais un certain nombre d’hommes politiques mondiaux. […] C’est un monument de la seconde guerre mondiale et un personnage historique tout à fait extraordinaire.»
En octobre 1976 à Madrid, Jean-Michel Charlier commence l’entretien avec Degrelle, qui va durer 8 jours et qui donnera le célèbre film : Autoportrait d’un Fasciste.
Réalisé pour FR3 le film doit être diffusé en 1978 mais il est déprogrammé par une mesure de censure de la chaîne, sous pression politique. Une nouvelle programmation est prévue en 1988, qui subit le même sort. Entretemps, Jean-Michel Charlier en a fait chez l’éditeur Jean Picollec en 1985, un livre qui reproduit l’intégralité de l’entretien. Dans la longue préface, dénonçant la censure dont il est victime, il détaille la genèse et les préparatifs de ce documentaire et démontre l’impartialité de son propos. Suite à des pressions d’associations d’anciens combattants et de ligues antiracistes, le livre sera retiré «spontanément» de la vente en Belgique, mais en réalité, il n’a jamais été interdit par les tribunaux belges.
Léon Degrelle est longuement interviewé par des journalistes de la RTBF en 1977, en préparation d’une émission en cinq épisodes, dont la diffusion est prévue pour 1978. Le conseil d’administration de l’institution télévisuelle décide de reporter le projet considérant que l’impact de Degrelle, malgré les critiques des historiens, était encore trop fort. Degrelle apparaît pour la première fois à la télévision belge dans le cadre de la série L’ordre nouveau de Maurice De Wilde en 1984, qui brise à la fois un tabou sur la collaboration en Belgique et sur le fait de diffuser une interview de Degrelle à la télévision nationale. La série prévue en 1978 est finalement ramenée à trois épisodes et diffusée du 17 au 19 mars 1988, chaque épisode étant suivi d’un débat. Elle suscite des réactions diverses, dont de violentes critiques qui estiment qu’on a offert une véritable tribune au symbole de la collaboration francophone en Belgique.
Le 5 mars 2009, la RTBF diffuse un nouveau documentaire de 104 minutes, « Degrelle, la Führer de vivre », qui rencontre un réel succès d’audience, avec 464 000 spectateurs pour le documentaire et 280 000 pour le débat qui lui fait suite. La version française sera diffusée un an plus tard et censuré de passages jugé révisionnistes.
Léon Degrelle s’éteint à l’âge de 87 ans, à 23 heures 10, le 31 mars 1994 à Malaga, à la clinique Parque San Antonio où il a été admis le 10 mars en raison d’insuffisance cardiaque. Il est incinéré le lendemain.
S’exprimant dans le cadre du documentaire Degrelle, ou la führer de vivre, Jean Vermeire, ancien officier de la légion Wallonie, déclare qu’il a lui-même dispersé les cendres du Chef à Berchtesgaden.
Le 18 avril 1994, un Arrêté royal interdit le retour des cendres en Belgique.
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« Qui suis-je? » Degrelle – Francis Bergeron, 2016, édition Pardès, 128 pages. 15€ port compris à CALD – BP 92733 – 21027 Dijon Cedex ou en ligne : ici
Une destinée de « géant » ,de part son courage intellectuel et physique Léon Degrelle était, et reste par dela son trépas , un modèle obligatoirement condamnée par les gnomes qui dirigent depuis plusieurs décénies l’europe à sa perte.
C’est le meilleur article que j’ai lu sur ce héros de l’Europe! Je précise qu’il eut dix oncles et grands oncles né à Neauphle le Château au XIXème siècle, de 1841 à 1941 qui tous firent leur noviciat en Belgique car l’ordre avait ainsi gardé la division du saint Empire,le dernier étant le père Henri.Chez feu le père de Gensac rue des Fleurs à Toulouse j’avais rassemblé cette documentation.Il me raconta, à table, à Madrid,chez son secrétaire Raymond Van Leeuw, Paseo de la Castellana, que le recteur de son collège de Namur avait averti le ministre des Affaires étrangères espagnol ou l’ancien ambassadeur d’Espagne à Madrid, je ne sais plus, , qu’il n’avait pas à lui prescrire une attitude politique, mais que s’il livrait Degrelle il serait en état de péché mortel! Je tiens modestement à confirmer que cette parole du Führer que s’il avait eu un fils il aurait aimé qu’il fût comme lui a été authentifiée par les témoins, ce que me dit son vaillant secrétaire.
Un dernier mot: oui, il donna la main au Maréchal et cherchez sur internet la video de la réunion à Los Caidos, le 20 nombre, où il fait l’éloge de Philippe Pétain. Elle est magnifique, éclairante.Je termine: son secrétaire m’a dit que lorsqu’ils passèrent à la Waffen-SS, Goebels les invita avec Léon,à un repas: restez avec nous, il y a un repas pour le Grand Mufti de Jérusalem qui parle le Français! On était loin du neobolchevisme
daechiste!
je souhaites acheter les cd de MR Léon en vente sur la boutique , mais votre boutique accepte t elle les paiements pas chèque ?
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Pour info, Durant la guerre feu mes parents ont ete concierge dans la maison de Degrelle.Mon pere travaillait aux tramways vicinaux de la ligne de Asse et aidait des pilotes allies a regagner leurs pays respectifs.Les allemands etaient sur ses traces et il a ete mute sur la ligne de Bouillon ou il a ete habiter comme comcierge dans la maison de Degrelle y poursuivant ses activites de resistance avec ma maman qui etait sage femme infirmiere et qui pouvait donc se deplacer librement sans eveiller de soupcons Ni Degrelle ni son entourage s en sont jamais doute que dans leur maison se trouvait un nid de la resistance .
« La neige était sale » disait Georges Simenon dont le frère était à l’état-major de Léon Degrelle.
Et puis, Simenon a publié en 1947 un nouveau roman « les vacances de Maigret », dans lequel Maigret devient un « Monsieur Six », l’Occidental à son apogée, sommet de l’évolution qui ne sera donc plus que Monsieur « six millions de gazés », on peut le voir ici:
https://www2.jeune-nation.com/culture/1947-quand-le-commissaire-maigret-devient-monsieur-six.html
Léon Degrelle, sans doute le plus courageux le plus fidèle, et le plus lucide des alliés de AH avec bien sûr les frères Simenon et peut-être Hergé et … Tintin, voir aussi :
https://www2.jeune-nation.com/culture/a-deux-poignees-de-main-dhitler.html
Il mérite un Degrelle Gruss.
Un géant le volkfuhrer Léon degrelle
Léon degrelle!présent
une saloperie, bien fait qu’il soit brulé. une honte à notre belgique
il est le meilleur combattant que la Belgique puisse avoir eu
Vive Léon Degrelle, le plus grand belge de tous les temps.