De nombreux spécialistes de l’Afrique du sud le subodoraient sans en avoir les preuves, aujourd’hui la confirmation est tombée : la CIA, tout comme le Mossad, collaborait très activement avec les services spéciaux de l’Afrique du sud à l’époque de l’apartheid. En effet, l’ANC sud-africain, le parti historique de Nelson Mandela, ainsi que lui-même, ont été longtemps considérés comme « terroristes » par les gouvernements occidentaux au point même que le futur « père de la nation arc-en-ciel » était même considéré comme « le plus dangereux communiste hors de l’Union soviétique ». C’est pourquoi, en 1962, la CIA, le considérant comme « totalement sous contrôle soviétique, n’a pas eu de scrupule à le livrer aux Sud-africains.
Selon les révélations d’un journal britannique, Donald Rickard, ex-agent américain, aurait, quelques semaines avant sa mort au mois de mars, divulgué l’information au réalisateur cinématographique John Irvin qui travaillait sur son projet de film, présenté cette semaine à Cannes (« Mandela’s Gun »). Le 5 août 1962, Mandela, vivant dans la clandestinité, se fait passer pour un chauffeur quand sa voiture est arrêtée à un barrage de la police près de Durban. Donald Rickard, alors vice-consul américain à Durban, affirme qu’il a lui-même informé les autorités sud-africaines des déplacements de Mandela conduisant à son arrestation.
Ainsi, Mandela rejoint à titre posthume la liste de toutes les dirigeants ou figures politiques que les États-Unis et leurs valets occidentaux adulent aujourd’hui après avoir tenté de les éliminer hier ou inversement. Ce n’est pas celui que nous plaindrons le plus.