Attaques racistes de « jeunes de cité » contre la communauté Asiatique
Une cinquantaine de personnes, appartenant pour la plupart à la communauté asiatique, se sont rassemblées jeudi 14 juillet après-midi devant le commissariat de La Courneuve pour dénoncer les violences dont elles ont une nouvelle fois été victimes dans la nuit du 13 au 14 juillet.
Entre minuit et deux heures du matin, des rixes ont éclaté : elles ont opposé des habitants de la résidence du Parc dans le quartier des Six-Routes et des habitants du passage de la Croix-Blanche, dans le centre-ville, à des « jeunes des cités » environnantes. Plusieurs personnes ont été blessées, plus ou moins sérieusement. Une femme a ainsi reçu une balle dans la cuisse et a dû être hospitalisée en urgence. Un adolescent, qui se trouvait à son côté, a été blessé à l’orteil, sans doute par des bris de verre. Deux affaires dont est saisie la sûreté territoriale.
D’autres faits auraient eu lieu, selon les habitants. « Un père de famille a failli y passer ! La balle s’est logée dans son portefeuille qui se trouvait dans une de ses poches », raconte, très inquiet, un jeune homme, photo à l’appui.
Depuis une dizaine de mois, les violences à l’encontre de la communauté asiatique ne cessent de se multiplier. Face à ce phénomène, les habitants ont décidé de réagir en occupant chaque soir les parties communes. « Tous les soirs, on fait une présence », explique un riverain du passage de la Croix-Blanche qui tient à garder l’anonymat. Il raconte : « Le 13 juillet, à 21 heures, il y a d’abord eu des feux de poubelles qu’on a rapidement éteints. Puis, ça a été tranquille. Après le feu d’artifice, les jeunes ont recommencé à bouger, à monter sur le toit de l’école voisine… La police leur courait après. C’était très tendu. »
La situation semble finalement se calmer et les policiers quittent les lieux. « A ce moment-là, les jeunes ont commencé à nous viser avec des mortiers, poursuit le riverain. On était une quinzaine en bas. On a décidé de contre-attaquer. On leur a couru après avec des bâtons de self-défense. Un de mes amis a été frappé à coups de barres de métal. »
Aux Six-Routes, le climat est tout aussi explosif. « Ils jetaient des mortiers dans le vide. L’un d’eux a explosé à côté de moi. J’ai été blessé à la cheville », raconte un homme qui a passé une partie de la nuit à l’hôpital.
Depuis la rentrée 2015, de nombreuses réunions ont eu lieu avec la mairie, la police et les services de la Préfecture.
Ces derniers mois, les services de l’Etat ont à plusieurs reprises rencontré des représentants de la communauté asiatiques pour les dissuader de faire justice eux-mêmes : « Nous les incitons à porter plainte systématiquement, indique la Préfecture. Nous les encourageons aussi à ne plus circuler avec de l’argent liquide sur eux, ce qui en fait des victimes idéales. »