Le héros japonais Hirō Onoda (小野田 寛郎) est décédé le 16 janvier 2014 à 91 ans. Appelé à 20 ans pour effectuer son service militaire, en pleine Seconde Guerre mondiale, il est affecté en Chine, puis, après une formation aux techniques de guérillas, envoyé en décembre 1944 sur l’île de Lubang aux Philippines. Il reçoit l’ordre de retarder au maximum l’avancée américaine.
Rescapé des combats contre les Américains du début de l’année 1945, coupé du reste de l’armée, ignorant la reddition du Japon comme les crimes de Nagasaki et Hiroshima, Hirō Onoda et trois de ses hommes se réfugient dans les montagnes pour poursuivre la guerre. Ils la mènent durant près de trente ans contre les Américains puis les forces philippines, poursuivant leur mission de renseignement et de combat.
Parmi ses compagnons, l’un se rend rapidement et les deux autres combattront jusqu’à leur mort à ses côtés, lors d’accrochages dans lesquels périssent plusieurs dizaines de policiers militaires Philippins.
Dans les années 1970, plusieurs jeunes japonais s’assignent la mission de retrouver les « soldats perdus » de l’Empire, oubliés, éparpillés dans toute l’ancienne Sphère de coprospérité et continuant souvent le combat. Hirō Onoda est retrouvé en 1974 par l’un de ses compatriotes mais il refuse de se rendre. Il soupçonne une manœuvre de l’ennemi et déclare qu’il ne déposera les armes que sur ordre de son supérieur hiérarchique, lui confirmant que la guerre est finie.
Il rend les armes – son épée, son fusil, plusieurs centaines de cartouches et quelques grenades à main – en mars 1974 et bénéficie d’une grâce du président philippin.
Après quelques mois de vie au Japon, il quitte le pays, ne supportant pas l’effritement des valeurs traditionnelles ni l’attention dont il est l’objet. Il rejoint son frère, éleveur de bétail au Brésil.
Il épouse l’une de ses compatriotes, membre de la communauté japonaise de Terenos, dans la province du Mato Grosso do Sul (ouest), dont il devient un paysan prospère ; le Parlement lui accordera la citoyenneté en 2010.
Marqué par la poursuite de l’effondrement des valeurs au Japon, notamment le meurtre d’un père et d’une mère par leur fils, il rejoint le pays en 1984 pour fonder les Camps nature Onoda, destiné à la jeunesse japonaise, pour enseigner la vie en harmonie avec la nature et les valeurs essentielles.
Il a écrit plusieurs ouvrages sur son expérience militaire (Ne pas se rendre : Ma guerre de Trente Ans) et sur ses expériences ultérieures, comme éleveur au Brésil, où il continuait à se rendre régulièrement, puis comme éducateur auprès de la jeunesse japonaise.
Le chanteur nationaliste Massimo Morsello lui a consacré une chanson, Hiroo Onoda e la sua Guerra.
Écrit à un ami
(à propos d’Onoda):
Tu vas aimer… surtout SON après-guerre et sa consternation de ce qu' »ON » est train de faire au Japon… comme en Europe (en ayant commencé par l’allemagne-croupion — avec un a minuscule). Cependant — toutes choses égales — le Japon résiste mieux. « ON » oublie — au demeurant — avec une belle application qu’au cours du XXe siècle, moins d’une demie-douzaine d’immigrants ont pu obtenir la nationalité japonaise…