Émile Marotel est né le 24 octobre 1925 à Auxonne.
Fils d’un militaire de carrière, il s’engage dans la Franc-Garde permanente de la trentaine alpine de Savoie parmi les premiers, en 1943. Ses parents et son frère cadet sont aussi inscrits à la Milice.
Il reste optimisme, lors du repli en Allemagne, se disant que le combat continue, toujours contre le même ennemi.
Il est versé tout d’abord à la 4ème puis ensuite à la 8ème compagnie du Waffen-Grenadier-Regiment SS 57, en tant que chef de pièce. Il travaille ensuite pour l’armurerie de la brigade. Il partage son dortoir avec cinq sous-officiers de l’ancienne Sturmbrigade.
Avant la montée au front, il croit encore possible de pouvoir revenir en vainqueur en France, avec l’armée allemande. Marotel détient le grade de sergent dans la Milice, mais il n’a pas le temps de « reconquérir» son grade. Il part en Poméranie en tant qu’armurier de la compagnie 8/57.
Il est séparé de sa compagnie dès les premiers jours de combat, mais il parvient à retrouver d’autres éléments du régiment 57. Emile Marotel se retrouve isolé à Kolberg, et avec deux camarades, il combat au sein de la 4eme Division SS «Polizei ».
Il est pris dans une explosion de mortiers, qui par miracle, ne le blesse pas mais le choque. Ils combattent jusqu’au bout pour permettre aux civils, blessés et inaptes de quitter qui la poche de Kolberg (Poméranie) à temps. Marotel est fait prisonnier par des russes à la fin de la guerre, mais s’évade au bout de deux jours.
Il rentre en France dans un convoi de déportés. Arrêté à Lille à cause de son tatouage, il est transféré à Chambéry ou il fait l’objet d’un mandat d’arrêt, émis le 19 décembre 1944, par un juge d’instruction.
Il est condamné à dix ans de travaux forcés. Il est emprisonné à la prison Saint-Paul de Lyon durant trois ans, puis envoyé au camp du Struthof, et enfin brièvement au camp du Vigeant. Son père fait un an de prison.
Marotel se marie avec son amie d’enfance, à la prison de Saint-Paul de Lyon ! Cette dernière et sa famille étaient membres de la Milice. La femme et la belle-mère de Marotel écopent de deux ans de prison. Son beau-père condamné à mort est gracié.
Marotel est libéré le juillet 1949. Il travaille ensuite comme voyageur de commerce. Il subit trois tentatives de meurtres dans sa vie, après sa libération. La dernière datant de 1972 : direction de la voiture sabotée !
Il est décédé le 12 janvier 1996 à Chambéry.
Marotel publie ses souvenirs La longue marche, sorti en 1989 puis réédité en 2007.
Etant savoisien,je ne connaissais pas Emile Marotel qui est une fierté de ma terre.
Merci de nous l’avoir fait découvrir.
Bonjour,
Etant un des frères de Marotel Emile, je me permets de vous signaler quelques erreurs dans vos commentaires.
1- Ses parents, miliciens bénévoles, n’ont jamais participé à des opérations de maintien de l’ordre. Avec 10 enfants à cette époque, cela aurait posé de gros problèmes. Ils étaient juste inscrit pour faire du nombre, mais sans conviction.
2- Son père, combattant de 39/40, a été condamné à 18 mois de prison en décembre 44 mais n’en a fait que 7.
Ce ne sont que détails, mais concerne une période de notre vie familiale qui est restée très importante.
Beaucoup de choses pourraient être ajoutées, concernant la famille d’Emile, dont sa mère, qui n’a jamais rien fait dans cette histoire, a vu son mari arrêté et emprisonne, restant seule avec 8 enfants présents au foyer et sans revenus pendant quelques mois suite aux manigances du parti communiste qui a tout fait pour abattre cette famille. Madame MAROTEL, notre mère, n’a pas été arrêtée car les deux braves gendarmes qui étaient chargés de le faire n’ont pas voulu exécuter un ordre qui leur a semblé irréalisable, mais elle fut condamnée à de l’indignité nationale. Elle était titulaire de la médaille d’or de la famille. Mais ça, c’est une autre histoire.
A signaler qu’en 1947 nos parents ont reçu le prix Cognac Jay.
A.MAROTEL