«Sodomite» «gauchiste islamisée », Guillaume Laroze cadre uraniste quitte le FN
Secrétaire général du Collectif Marianne et proche de la ligne de Florian Philippot, Guillaume Laroze quitte le FN.
C’est une lettre pleine d’amertume qu’a publiée mercredi 30 novembre sur les réseaux sociaux Guillaume Laroze, jeune cadre Front national et secrétaire général du Collectif Marianne (sic), mouvement chargé de diffuser les idées frontistes dans les réseaux étudiants. « Le cœur plein de regrets », la jeune tante annonce qu’il claque la porte du FN, qu’il avait rejoint par « patriotisme ». S’il tourne aujourd’hui les talons (aiguilles ?), c’est parce qu’il dit avoir « découvert au fil du temps le goût amer de la désillusion ».
« Souverainiste mais de gauche », Guillaume Laroze assume avoir adhéré, « séduit par le discours, les positions et la hauteur de Florian Philippot ». Mais l’impossible cohabitation du courant incarné par l’ancien énarque chevènementiste avec la ligne traditionnelle du FN a fait du parti « une cocotte-minute sur le point d’exploser », estime-t-il.
Guillaume Laroze confirme dans sa lettre les dissensions qui minent la formation, partagée entre une ligne incarnée par Florian Philippot, et le FN « canal historique » ultra-conservateur incarné par Marion Maréchal Le Pen depuis l’éviction de son grand-père.
« J’ai assumé ma sensibilité, progressiste et sociale. Mais s’il est aisé d’être conservateur et militant de la ‘Manif pour tous’ au Front National, il l’est beaucoup moins d’être favorable au ‘Mariage pour tous’ et d’adopter un ton mesuré sur certaines questions », écrit-il avant d’énumérer les insultes dont il a fait l’objet.
On m’a traité de ‘gauchiste islamisé infiltré’ (sic), de ‘parasite LGBT’, de ‘déchet pédérastique’ (ou sa charmante variante ‘sodomite’), j’en passe »
Plus loin, Guillaume Laroze esquisse les limites de la stratégie de dédiabolisation adoptée par le Front national. « Traduction : cachez ces horreurs que nous ne saurions voir, il faut d’une part garder la droite réactionnaire dans la poche, et d’autre part continuer à polir l’image. Une fois, ça passe. Toutes les semaines, ça fracasse », écrit-il, prenant soin de préciser que le FN voulu par Marine Le Pen n’est pas un parti homophobe.
Mais s’il a choisi de partir, c’est parce qu’il ne peut plus supporter « l’amnistie systématique de certains dérapages ou les œillères à ce sujet ».
Le jeune homme en veut pour preuve la mutation entreprise par le Front national, qui renie selon lui le discours anti-système qu’il revendique. « Dire tout et son contraire pour ratisser large. Refuser de se fixer, de choisir entre l’ultra-conservatisme et le progressisme. Omerta sur les sujets sociétaux (…) Et tous ces gens prêts à tout pour un poste… Le Front est devenu un parti du Système », assène-t-il.
Et Guillaume Laroze de conclure: « On m’a fait comprendre, parfois violemment, que je n’avais pas ma place chez les ‘patriotes’. J’en prends acte ».