Allemagne : la vague migratoire fait gonfler les rangs des mouvements nationalistes radicaux
Le site de Deutsche Welle rapporte qu’environ 600 militants nationalistes radicaux font actuellement l’objet d’un mandat d’arrêt délivré par la justice allemande, dont plus de 400 ont été délivrés durant la seule année 2016. Annoncé en décembre dernier par le ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, ce chiffre témoigne d’une «tendance préoccupante» selon ses propres mots.
Selon le dernier rapport du ministère de l’Intérieur allemand, cela confirmerait la «recrudescence importante de la violence d’extrême-droite», dans un contexte marqué par «l’accroissement de l’agitation anti-migrants».
Les tensions récentes autour de la politique migratoire d’Angela Merkel auraient favorisé le regroupement d’individus, auparavant isolés, à idéologie radicale, fédérés par une hostilité commune à l’arrivée de migrants sur le territoire allemand. Ce qui expliquerait que les violences à l’encontre des migrants se soient multipliées par cinq entre 2014 et 2015 en Allemagne.
Illustrant ces déclarations du ministère de l’Intérieur allemand, le 14 janvier dernier le parquet de Zweibrücken a déclaré que des policiers avaient saisi 155 kilos d’explosifs dans un domicile à Lauterecken, en Rhénanie-Palatinat, à l’ouest du pays. Les policiers ont également trouvé un engin explosif improvisé avec un signe de la Waffen-SS. Deux hommes âgés de 18 et 24 ans, soupçonnés d’être liés à un groupe extrémiste terroriste «Oldschool Society», ont été arrêtés. Le parquet a expliqué que l’opération de police avait eu lieu le 29 décembre. Les deux suspects nient leur culpabilité et déclarent être des « pyrotechniciens amateurs » qui voulaient utiliser des explosifs lors des célébrations du Nouvel An.
Au mois d’avril dernier déjà, quatre des membres de cette organisation soupçonnée d’être une cellule terroriste comparaissaient devant le tribunal de Munich. Ils étaient accusés d’avoir fomenté un attentat contre un foyer pour réfugiés situé dans la ville saxonne de Borna. Tous avaient été arrêtés en mai 2015 au cours d’une vaste opération policière menée à travers le pays. Résidant dans différents Länder, les membres de l’organisation communiquaient entre eux au départ via internet, avant de créer un groupe de discussion sur Whatsapp à l’été 2014 puis de migrer vers la messagerie cryptée Telegram afin d’éviter de se faire repérer.
Malgré leurs précautions, leurs échanges ont été surveillés par l’Office fédéral de police criminelle durant des mois, jusqu’à ce que lors d’une de ces discussions, les participants fassent explicitement référence à un projet d’attentat contre un foyer pour réfugiés au moyen d’explosifs qu’ils s’étaient procurés en République tchèque.