Malte : le sommet de l’UE plus préoccupé de Donald Trump que de l’invasion migratoire
Les dirigeants de l’Union européenne se sont réunis à 28 à Malte vendredi 3 février prétendument pour parler avenir de l’Europe. Mais les chefs d’État et de gouvernement se sont montrés plus préoccupé de tenir tête à Donald Trump ou de trouver une position commune face au « Brexit » anglais que de s’atteler à mettre fin et inverser l’invasion migratoire qui frappe massivement le continent depuis plus de 3 ans.
Ainsi, en réponse « aux provocations de Donald Trump et au Brexit », Donald Tusk a adressé un vibrant appel à l’unité et à la fierté ( ?). L’actuel président polonais du Conseil européen a ainsi donné le ton en adressant aux 27 dirigeants des pays membres un courrier aux accents solennels : « Dans un monde plein de tensions et de confrontations, ce qu’il faut c’est le courage, la détermination et la solidarité politique des Européens »…
François Hollande, déjà sur une ligne dure depuis quelques jours à l’égard du 45e président des Etats-Unis, a certes enfoncé le clou, estimant que « Trump n’a pas à se mêler de la vie de l’UE. C’est à elle de décider comment elle doit être »
Angela Merkel a souligné que l’Allemagne était soucieuse de maintenir la relation transatlantique : « Il y a des points où nous serons d’accord [avec Donald Trump], il y en a d’autres où nous ne le serons pas, comme la lutte contre le terrorisme, que l’on ne peut généraliser à une seule religion et à certains pays
Mais comment tomber d’accord à vingt-huit alors que le Royaume-Uni, sur le départ, revendique toujours autant sa relation « spéciale » avec Washington, que Viktor Orban, le premier ministre hongrois, applaudit aux mesures de bon sens de Donald Trump et que les pays baltes et de l’est de l’Europe apparaissent totalement désorientés et tétanisés par la perspective d’une réconciliation entre les États-Unis et la Russie ?
Finalement, après seulement 2 heures de discussion sur le sujet de l’invasion migratoire, les 28 ont validé un partenariat signé la veille entre le président du conseil italien, Paolo Gentiloni, et le premier ministre libyen, Faïez Sarraj (qui ne gouverne qu’une faible portion de son territoire). L’accord consiste à aider la Libye à lutter contre les passeurs, avec l’affectation de 200 millions d’euros pour financer la formation et l’équipement des gardes-côtes libyens.
Les 28 espèrent ainsi décourager ces départs en mer, casser le modèle économique des passeurs et au moins limiter les flux à court terme pour éviter que la crise migratoire reparte de plus belle avec le printemps.
Pourtant les départs depuis la Libye n’ont pas cessé malgré l’hiver : vendredi ce sont plus de 1 300 envahisseurs que l’Italie et les ONG ont encore embarqués au large des côtes libyennes et importés en Europe portant le nombre de nouveaux clandestins à 3 000 en trois jours !