Le centre pour envahisseurs est devenu un lieu de prostitution Africain
Une « mama » organisait la venue de prostituées parisiennes pour réconforter les résidants.
Not prostitution, just african food. Pas de prostitution, juste de la nourriture africaine. C’était la ligne de défense d’Obehi Olu, une mama nigériane poursuivie pour proxénétisme aggravé devant le tribunal correctionnel de Poitiers.
Elle était suspectée d’avoir organisé la venue de prostituées parisiennes, entre janvier 2016 et mars 2017. Pas n’importe où : dans le centre pour demandeurs d’asile Adoma de Loudun, où elle résidait ! La préfecture avait été alertée par des bénévoles des Restos du cœur qui avait remarqué que les péripatéticiennes venaient le week-end, quand la surveillance des lieux était relâchée.
Les tarifs étaient adaptés aux demandeurs d’asile : 20 € la passe
Selon le témoignage de résidants recueillis par les enquêteurs, la mama organisait la venue des prostituées nigérianes, informait les demandeurs d’asile, précisait les tarifs et laissait sa chambre, le temps du « séjour ». Sans oublier la fourniture des préservatifs : 144 ont été retrouvés dans un tiroir !
L’écoute de sa ligne téléphonique a confirmé les échanges autour du proxénétisme. Mais à la barre, épaulée par une traductrice anglophone, Obehi Olu dément catégoriquement sa participation aux faits : « Je n’ai jamais pris de l’argent de qui que ce soit. Moi, je voulais acheter de la nourriture africaine. »
La présidente ne peut retenir un rictus d’exaspération. « Mais dans votre déposition, vous avez indiqué que vous saviez ce qu’elles faisaient. Et vous touchiez de l’argent pour ça ? » Même réponse de la prévenue : « Not prostitution, just african food. »
La procureure fait les gros yeux : « La prostitution, c’est aussi la fourniture de moyens et c’est justement ce qui est reproché à madame. Le système était assez bien rôdé : les prostituées ne venaient pas en fin de mois mais au moment où les résidants du centre touchaient leur allocation (330 € par mois, N.D.L.R.). » Et les tarifs pratiqués étaient adaptés au centre pour demandeurs d’asile : 20 € la passe ; 60 € la nuit.
« Cette maman de trois enfants est venue en France pour les protéger à cause d’un conflit armé dans son pays. Elle a invité ces femmes à Loudun sans savoir qui elles étaient. Elle souhaite juste travailler », a plaidé son avocate. Sans vraiment convaincre les juges : six mois de prison avec sursis.
Adoma, ancienne Sonacotra, Société nationale de construction de logements pour les travailleurs algériens, n’est pas partie civile dans cette affaire.
En lien avec Karim Cheurfi, un couple interpellé par l’antiterrorisme
Un couple interpellé dans une opération antiterroriste à Malo-les-Bains
Sous l’égide du parquet antiterroriste de Paris, les hommes du RAID ont appréhendé, ce mardi matin à la résidence Britania de Malo-les-Bains, un couple suspecté d’avoir participé à une entreprise terroriste. Ils auraient un lien direct avec Karim Cheurfi, l’auteur de l’attentat qui a coûté la vie au policier Xavier Jugelé, le 20 avril, sur les Champs-Élysées.
Les clubs sportifs inquiets de l’entrisme des islamistes radicaux
Prosélytisme, refus de la mixité, tenues traditionnelles, prières…
Le sport est confronté au défi de la radicalisation. La région Île-de-France vient d’instaurer une formation à la détection de jeunes en danger.
À l’heure où la France peaufine sa candidature à l’organisation des JO de 2024, faut-il cacher ce sujet sous le tatami ? Au contraire, «il faut assurer», s’est persuadée la région Île-de-France, qui vient d’instaurer une formation à la prévention de la radicalisation dans le sport: des référents des 78 ligues seront bientôt formés, à la fois sur les «valeurs de la République» et à la détection de jeunes en danger.
Sofiane Perrin séquestré et battu à mort par Djamel Fellah
Séquestré et battu à mort dans l’Hérault : « Un remake du gang des barbares »
La famille du jeune Sofiane Perrin, battu à mort à coup de batte de base-ball alors qu’il était séquestré en 2016, témoigne pour la première fois.
« Pour moi, ce sont des bourreaux. Je ne veux pas qu’ils sortent. Comment peuvent-ils même demander à ressortir ?” Dans son appartement de Creissan, un petit village proche de Béziers, Laurence Perrin balance entre douleur et colère. Le 30 mars 2016, Sofiane, son fils de 17 ans, était jeté depuis une voiture sur un trottoir de Montpellier, près de la clinique Clémentville. Il n’y avait plus rien à faire pour l’adolescent, battu à mort pendant plusieurs heures à coup de batte de base-ball après avoir été séquestré.
Dans les jours suivant le crime, la PJ de Montpellier a réussi à en identifier les auteurs présumés, dont quatre sont aujourd’hui derrière les barreaux. Depuis, la mère de Sofiane et sa sœur ont appris les détails de cette affaire qui leur paraît aujourd’hui encore incompréhensible. “C’était un gamin gentil, un peu replié sur lui-même, timide et réservé”, raconte sa sœur. Dyslexique, de très grande taille (1,90 m), il était reconnu comme travailleur handicapé et suivait au moment des faits une formation de ferronnerie à Capestang. “Il a toujours eu sa bande de copains du village, des jeunes qui s’étaient connus au collège et qui ne nous ont pas lâchés. On ne sait pas comment il a connu ces gens-là. Mais c’est vrai qu’à cause de sa taille, on le prenait pour plus âgé”.
Dans la nuit du 24 au 25 mars, Sofiane et plusieurs de ses amis passent la soirée dans une maison de Capestang, dont le locataire est en déplacement à Lyon. L’homme vit du trafic de drogue : celui à qui il a confié la garde de son domicile ne résiste pas à la tentation de montrer à ses potes une liasse de billets cachée dans un meuble. L’argent, 15 000 €, va être photographié et circuler sur Snapchat, un réseau social.
Le lendemain, la maison est cambriolée, l’argent a disparu et son propriétaire, à distance, demande à ses proches de le retrouver. S’enchaîne alors une série d’épisodes de violences que vont subir plusieurs des participants à cette soirée. “Dans le week-end, l’un d’eux a été conduit durant la nuit sur un terrain vague et mis tout nu. Ils lui ont fait creuser sa tombe, l’ont arrosé d’urine et puis ils l’ont fait mettre à genoux et après avoir prononcé des prières en arabe, ils ont fait mine de le décapiter avec un sabre”, raconte Laurence Perrin.
Le lundi, Sofiane est à son tour conduit à la Devèze. “Ils lui ont fait peur et puis ils l’ont relâché en lui disant qu’il n’avait rien fait. Sofiane ne nous a rien dit et on n’a vu aucun changement de son comportement”. Mais le lendemain, “ils sont venus me le chercher en bas de chez moi, avec l’un de ses amis, en disant qu’ils allaient manger à Montpellier. Tout s’est bien passé jusqu’à 22 h 30. Et puis ils sont repartis vers Capestang et la nuit d’enfer a commencé”. C’est là que Sofiane et l’ami qui l’accompagne seront sauvagement frappés, sur instruction, par téléphone, du trafiquant lyonnais.
“Pourquoi cet acharnement sur un gamin de 17 ans ? S’il avait volé l’argent, il l’aurait dit.” Au petit matin, Sofiane perd connaissance. Il sera abandonné avec son ami, lui aussi mal en point, sur un trottoir montpelliérain. “Ce dossier est un remake du gang des barbares”, soupire Me Abratkiewicz, l’avocat de la famille Perrin.
L’enquête menée par un juge montpelliérain cherche toujours à établir la responsabilité de chacun des suspects dans ce sinistre scénario. L’un d’eux, qui n’aurait eu qu’un rôle mineur, a été remis en liberté avant Noël. Un autre a déjà déposé deux demandes de remises en liberté, ce que vit difficilement la famille de Sofiane.
“A chaque fois qu’on reçoit un courrier du tribunal, c’est horrible. Ça nous fait replonger. On se dit : ça y est, il y en a encore un autre qui va ressortir, ça nous anéantit.” La cour d’appel de Montpellier a rejeté ces demandes de remises en liberté. L’enquête judiciaire est toujours active, certains interrogatoires ayant eu lieu il y a quelques jours à peine.
Djamel Fellah, 34 ans, qui a déposé récemment des demandes de remises en liberté, était sorti de prison quelques mois seulement avant cette nuit d’horreur qui a coûté la vie à Sofiane Perrin. En 2008, il avait participé à une bagarre, dans le quartier de Figuerolles, avec un quinquagénaire pris de boisson et armé d’un couteau : avec un autre jeune homme, ils avaient jeté la victime à terre. Frappé à la tête, l’homme est depuis dans un état végétatif. Djamel Fellah a écopé de dix ans aux assises et en a purgé sept.
« Il sait très bien que ses demandes n’aboutiront pas, mais il cherche à attirer l’attention de la juge sur sa situation », explique son avocate, Me Corbier. « Il était étranger à cette histoire. Il reconnaît avoir menacé et terrorisé les deux jeunes en début de nuit, mais nie les avoir frappés. Il s’est ensuite absenté et, au contraire, ce que l’enquête reconnaît, il a essayé au petit matin de secourir Sofiane Perrin. Il lui a fait du bouche-à-bouche, il a demandé à ce qu’on appelle les pompiers et a convaincu son comparse de conduire les victimes près de la clinique. Pas une seule seconde, il n’a pensé que les choses allaient dégénérer à ce point-là. Ce n’est en rien un fou furieux. »
6 Marocains au tribunal pour 550 kilos de cannabis et armes
Fréquence des importations, quantités livrées, clients, circuits de l’argent blanchi… Evidemment, les six trafiquants que la Sûreté territoriale des Hauts-de-Seine a arrêtés samedi, en même temps qu’elle a saisi 550 kilos de cannabis, n’en ont rien dit. Les suspects, des hommes de 34 à 40 ans à qui on ne la fait pas n’ont pas craqué, préférant garder le silence devant les enquêteurs. Comme devant le juge qui les a mis en examen ce mardi pour trafic et importation de stupéfiants, blanchiment, association de malfaiteurs et trafic d’armes.
Sur les fusils d’assaut -Tokarev et autre Kalachnikov- l’un des deux principaux suspects s’est en revanche révélé plus bavard. Au moins sur l’intérêt qu’il porte aux armes, destinées notamment à protéger le trafic, selon les enquêteurs. Depuis mars, grâce à un tuyau, ils s’intéressaient à deux frères de Châtenay-Malabry ayant leurs habitudes dans un restaurant marocain de la ville. C’est d’ailleurs leur père qui gère cet établissement de bonne renommée. Suivis de près, les frères et au moins quatre complices mènent les enquêteurs dans le quartier des Blagis et à Fontenay-aux-Roses où certains déchargent des colis. Dans le même temps, les téléphones placés sur écoute parlent. Les allées et venues des voitures sont pistées. A l’évidence, l’équipe récupère des livraisons en go fast de cannabis importé du Maroc, pour un trafic qui alimentait le sud du 92, de Montrouge à Antony.
Vendredi soir, les choses se sont accélérées quand les enquêteurs ont compris qu’un transport se préparait. Lorsqu’ils sont entrés dans un des immeubles repérés de Châtenay, l’odeur de shit les a menés à la bonne porte. C’est là que vit la nourrice, un homme chargé de stocker la marchandise, chez lequel ils ont trouvé quelque 34 kilos de marchandise et l’essentiel des armes saisies. Dans le box de Fontenay, il y avait plus de 510 kilos et dans le restaurant marocain, ils ont saisi environ 110 000 €. Sans compter les 80 000 € répartis chez les suspects… Après leur mise en examen, tous devaient comparaître devant le juge des libertés pour un très probable placement en détention. Et la Sûreté, assisté du GIR, va poursuivre ses investigations notamment sur les commanditaires et clients du réseau, ainsi que sur la fortune des frères, en partie investie au Maroc.