En conséquence d’une guerre proche-orientale, en octobre 1973, entre la Syrie et l’Egypte, d’une part, Israël d’autre part, il se produisit une hausse des produits pétroliers, le carburant en tête, de 70 %, accompagné d’un embargo qui mena jusqu’à des interdictions de circulation automobile les fins de semaine dans les pays d’Europe de l’Ouest.
À cette occasion, on vit surgir un chômage de masse, notamment en France, laissant loin derrière lui les conséquences de la crise de 1929. En particulier, la durée du phénomène dépasse maintenant les quatre décennies, alors que pendant l’entre-deux guerres mondiales, la catastrophe déclenchée à Wall Street n’avait sévi que sur une période de moins de cinq années. Le retour au plein emploi demeure un vœu pieux et, dans les hauts lieux politiques, de même que dans les sphères économiques internationales, du moins pour ce qui concerne l’Occident, on considère le chômage comme une donnée permanente normale, tout en annonçant périodiquement le début de sa fin comme enclenché. Mais ma soeur Anne ne voit rien venir. A peine une unité derrière la virgule de son pourcentage a-t-elle bougé vers le bas, que les décomptes mensuels suivants rectifient le décompte vers la hausse.
Dans les années 1930, il se produisait sans trêve des marches de la faim de chômeurs, des mises en cause virulentes du capitalisme, accusé d’entretenir une armée de réserve du capital, les chômeurs, masse destinée à faire baisser les salaires de ceux qui gardaient un emploi. Au cours de la décennie 80 du XXe siècle, on vit de nombreuses tentatives de faire défiler dans les rues de France des manifestations de chômeurs. Ce fut une succession ininterrompue d’échecs, malgré le nombre impressionnant d’inscrits à l’ANPE. Aujourd’hui, où en sommes-nous ?
Toutes catégories additionnées, et compte non tenu des fluctuations mensuelles dans un sens ou l’autre, il existe dans notre pays une moyenne de 5,5 millions d’inscrits comme sans emploi, totalement ou partiellement. Les dépenses qu’engendre cette situation atteignent 53 milliards d’euros par an environ, dont 63 % sont constituées par les indemnisations versées aux sans emploi. Il y a là une anomalie, car ces dépenses atteignent 2,5 % du Produit Intérieur Brut. Or, la moyenne européenne n’est que de 1,5 % du PIB. Il n’y a pas de réponse claire pour comprendre le processus qui a produit ce résultat.
Y a-t-il des solutions pour en revenir avant l’automne 1973 ? Sûrement, mais elles supposent que la France soit une nation indépendante. Ce n’est nullement le cas. L’embrigadement dans le système mondialiste (ainsi l’appartenance à l’Union Européenne et à l’Organisation Mondiale du Commerce, pour ne citer que ces deux structures), en imposant des contraintes intangibles, font perdurer un gâchis, non seulement financier, mais humain, incommensurable. Sous la Troisième et la Quatrième République, la France manquait de main d’œuvre. On faisait venir des ressortissants étrangers de pays d’Europe pour y pallier de manière ininterrompue au quotidien Africains et Asiatiques, les migrants, pour ne pas dire les envahisseurs. Leur valeur pour notre économie apparaît douteuse dans le présent. Pour l’avenir, leur introduction illimitée ne peut qu’aboutir à terme à la transformation, puis à la disparition, du peuple français.
Nicolas Tandler
Source : Rivarol n°3307 du 29/11/2017
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