Le 24 mars 2016, le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie qui siège à La Haye rendait son verdict contre Radovan Karadzic. Ce dernier était poursuivi depuis 1995 pour 11 chefs d’accusation – dont 2 pour génocide – en raison des crimes commis en son nom en Bosnie lors de la guerre qui a suivi l’éclatement de la Yougoslavie en 1991. À cette époque, Karadzic était le chef du Parti démocratique serbe en Bosnie-Herzégovine, destiné à rassembler la communauté serbe et protéger ses intérêts hors de Serbie, et également Président du Conseil de sécurité nationale de la République serbe de Bosnie.
Il avait été acquitté le 28 juin 2012 de l’accusation de génocide concernant des crimes commis dans des municipalités de Bosnie entre mars et décembre 1992. Cependant il restait poursuivi du chef de génocide pour le « massacre de Srebrenica » et de crime contre l’humanité et crime de guerre pour les bombardements de Sarajevo pendant la guerre de 1992 à 1995. C’est-à-dire étrangement des accusations pour des crimes qui ne concernent finalement plus que des victimes de confession musulmane…
Ainsi, 24 ans après le début de la guerre et alors qu’il est âgé de plus de 70 ans, une peine de 40 ans de prison était prononcée contre Radovan Karadzic.
De nombreux serbes de Bosnie pensent toujours que leur chef de la période de guerre est innocent des crimes qu’on lui impute et que sa condamnation inflige une grave injustice à tous les Serbes.
Et ses soutiens se comptent jusqu’au plus haut degré des institutions de la République serbe de Bosnie. Le président Milorad Dodik, a ainsi écrit : « L’armée de la République serbe de Bosnie a mené une guerre juste et honnête, autant que faire se peut » et il a même dénoncé le Tribunal pénal international et « la partialité évidente de ses décisions ». Et encore « Quelqu’un a conclu que les Serbes doivent être tenus responsables de tout ce qui est arrivé (…) Les chefs de guerre musulmans et croates de Bosnie n’ont pas été poursuivis. Voilà pourquoi le verdict ne comporte aucun élément de justice, mais de la vengeance. »
De même en mars 2016, le président du gouvernement serbe, Aleksandar Vučić, qualifie le TPIY de « tribunal politique » ayant échoué à réconcilier les peuples dans l’ex-Yougoslavie.
Pardon ? En tant qu’ancien combattant en Croatie, je vous confirme que ce type a été un boucher sanguinaire.