2019, Ed. Pardès, 128 pages, 12 €
De l’année du Désastre de Cuba (1898) à celle où éclate la Guerre civile espagnole (1936), la courte et intense existence de Federico García Lorca s’inscrit en des temps marqués par l’effervescence politique et une prodigieuse créativité dans les arts. Né à Fuente Vaqueros, près de Grenade, ami de Manuel de Falla, Salvador Dalí et Luis Buñuel, Lorca meurt précocement, assassiné au début du conflit. D’une extraordinaire originalité, son œuvre se nourrit du mythe et des avant-gardes. Relevant d’une forme de retour à la veine populaire et d’engagements propres au surréalisme, elle a tôt fait de le propulser sur le devant de la scène littéraire espagnole et latino-américaine. Après le Romancero gitan, et Poète à New York, fruit de son observation lucide et hallucinée de la réalité du monde moderne, son écriture s’oriente tout spécialement vers le théâtre. Composée à la fin de sa vie, la trilogie andalouse Noces de sang, Yerma et La Maison de Bernarda Alba révèle, de manière magistrale, le talent de celui qui sut allier à la justesse de l’analyse sociale, le sens de la tragédie et un lyrisme flamboyant, attaché à dépeindre la pulsion érotique et son implacable foudroiement. L’errance amoureuse et ses déchirements habitent également les vers de son ultime recueil, de publication posthume, Sonnets de l’amour obscur qu’avait précédé le Divan du Tamarit. Par sa thématique et son jeu métaphorique, le dernier ouvrage de Lorca renouvelle la grande tradition de la poésie baroque hispanique.
Agrégée d’espagnol, docteur en littérature générale et comparée, Annick Le Scoëzec Masson a consacré une partie de ses recherches à l’œuvre de Valle-Inclán dont elle a traduit les Sonates, ainsi qu’à la période « fin de siècle ». Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages poétiques, inspirés, notamment, par les peintures indienne et chinoise. Dans son roman Mélancolie au Sud (2004), elle évoque une enfance rochefortaise, hantée par la mémoire familiale de l’Algérie où elle est née à l’époque française. La fresque Esplanade Avenue (2010), qui fait alterner les lieux (le Paris « fin de siècle », la « sulfureuse » Nouvelle-Orléans et l’insolite forêt de Brocéliande) et les temps (la période 1900 et la fin du XXe siècle), propose une réflexion sur les heurs et malheurs de la « modernité ». Quant au conte médiéval Bréchéliant (2017), il se présente à la fois comme écho de la « matière de Bretagne » et variation sur l’Amor de lonh du troubadour Jaufré Rudel.
Disponible sur la Boutique nationaliste
Étrange sur ce site, et tellement inattendu, que de voir un article complaisant – pour ne pas dire publicitaire – concernant une oeuvre apologétique de Frederico Gracia Lorca!
Doit-on bientôt une biographie de Iakov Iourovsk?