Cet ancien élève des Jésuites, tout comme Léon Degrelle (1903-1992), suivit avec son fondateur, le mouvement du rexisme belge, dont le titre de Rex s’inspirait, comme il le faut savoir, de l’encyclique papale Christus Rex, le Christ Roi. Il consacra à ce grand mouvement un ouvrage: « Léon Degrelle et le Rexisme » (1937).
Il naquit à Schaerbeek et mourut exilé en Argentine.
Le texte suivant, sur la guerre d’Espagne, laquelle offre des analogies avec celle de Syrie, car elle mit aux prises une nation avec un terrorisme international, ainsi qu’il se voit aujourd’hui, équipé et entretenu par les mêmes forces, est extrait d’un livre de ce Pierre Daye, « Par le monde qui change » (Bruxelles-Paris, 358 pp, édition, Les Écrits..: le premier chapitre porte sur » Le Portugal et Salazar », le second sur un séjour de l’auteur en Perse, le troisième traite des hommes et des idées de la nouvelle Allemagne, puis, comme il l’intitule, de « la gémissante Hongrie« , de la Suède et enfin de « la guerre d’Espagne« ) :
« Dans presque tous les cimetières des villes reconquises, les tombes qui n’ont pas été démolies par le feu de l’artillerie ont été délibérément ouvertes par les rouges. Pour quel motif ? Le vol des menus objets, des quelques bijoux qui peuvent se trouver dans les cercueils ? Explication somme toute moins déplaisante que celle du sadisme pur. Mais dans les pauvres cimetières de village? Et dans les couvents? Je viens de voir, tout fraîchement saccagé, le petit champ de repos des religieuses dominicaines, au milieu des ruines de Belchite (province de Saragosse). Les corps momifiés sont rangés, certains sur le sol, d’autres dans d’humbles bières ouvertes…, Les nonnes ne se font cependant pas enterrer avec des colliers de perles. Alors ? Je ne comprends plus et j’en reviens à l’explication du début de la guerre civile, celle que, pour l’honneur humain, j’aurais voulu écarter: le fanatisme bestial, une sorte de dépravation cruelle qui peut seule expliquer les atrocités commises: les supplices, les femmes arrosées de pétrole et brûlées vives, les garçons évirés, les membres coupés, les yeux crevés, toute cette abomination qui fait douter du perfectionnement de l’homme, de la réalité d’une civilisation.
Au cimetière de Huesca, qui est fort étendu, et entouré, à la mode du pays, de murs qui contiennent des niches où l’on range des cercueils, les plaques de marbre qui forment ces alvéoles ont presque toutes été fracturées. Les ossements, mêlés de débris de bois pourris sont épars: des descriptions et des dessins obscènes ont été tracés sur le plâtre. Quant aux caveaux, ils ont été avec soin vidés et nettoyés; ils formaient d’excellents abris nocturnes pour les républicains…
Huesca, au pied des Pyrénées violettes, encerclée pendant dix-huit mois, presque sans matériel, sans eau, sans vivre, n’était rattachée aux nationaux que par une seule route battue du feu de l’ennemi. Elle résista cependant de façon miraculeuse. Aujourd’hui la ceinture a sauté et, par ce beau dimanche, la population, si longtemps prisonnière est sortie de la ville, s’est répandue, en témoignant d’une allégresse d’enfants libérés de l’école, dans les champs bouleversés où s’épanouissent les fleurs du printemps; ou bien elle va visiter les tranchées, le cimetière où l’on ne trouve plus les morts aimés. »
Cela change de la littérature dite « hypermoderne » qui n’est que le vide des âmes mortes !!
Pierre Dortiguier