Les prémisses de notre système actuel de retraite par répartition remontent à 1941. Dans le contexte d’urgence de la défaite et de l’occupation, le régime de Vichy soulage les difficultés sociales des plus âgés en jetant les bases du système par répartition.
Aujourd’hui la défense du système actuel de retraite par répartition est au cœur des manifestations alors que la macronie tente une réforme devant servir de prémisses au développement dans le futur d’un système par capitalisation complémentaire.
La retraite par répartition est souvent présentée comme étant issue des ordonnances de 1945 prises à la prétendue « Libération » par le gouvernement du général de Gaulle, revenu dans les fourgons de l’étranger. En réalité, les prémisses de ce système résultent de la Révolution Nationale lancée par le maréchal Pétain, chef de l’État français, en remplacement d’un financement des pensions jusqu’alors opérées par capitalisation.
Le 14 mars 1941, dans une allocution radio, le maréchal annonce donc la mise en place de ce qu’il présente comme la « retraite des vieux ». Pour alléger les dures conditions de vie de nombreuses personnes âgées, son gouvernement décide en effet de réquisitionner les réserves constituées par les groupes d’assurance privé à partir des cotiosations des travailleurs antérieure à la guerre : « Pour ceux qui ne possèdent rien, la modeste pension sera d’un grand soulagement, pour ceux qui disposent déjà de quelques ressources, elle constituera le supplément qui les mettra à l’abri de la misère ».
Une réforme que le maréchal présente sous le signe de la solidarité entre générations : « La retraite des vieux travailleurs repose sur la solidarité de la nation. Solidarité des classes, solidarité des âges. Solidarité des classes, puisque les pensions sont constituées par les versement des assurances sociales, et que ces versements proviennent à la fois des patrons et des ouvriers. Solidarité des âges, puisque ce sont les jeunes générations qui cotisent pour les vieilles ».