Le NPA : favorable à l’invasion et au féminisme… chez les autres
Le parti de Olivier Besancenot a révélé ses têtes de liste pour les élections européennes. Outre le successeur d’Alain Krivine à la tête du parti qui a pris le relais de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) en Île-de-France, les autres candidats seront Philippe Poutou dans le Sud-Ouest, Christine Poupin dans le Nord-Ouest, Gaël Diaferia dans l’Est et Pierre Le Ménahès dans l’Ouest.
Le führerprinzip n’est pas la seule aberration dans le dispositif trotzkyste. Les farouches partisans du métissage et de la destruction de l’identité française ne présentent que des Blancs comme tête de liste. Le féminisme et la parité ne semblent pas être non plus une priorité, puisque 80 % de ses têtes de listes sont des hommes.
Après l’échec Poutou, Besancenot reprend en main le NPA
Après sept ans de retrait de la vie politique, suite à un très mauvais 4,08 % aux élections présidentielles de 2007, Olivier Besancenot reprend son rôle naturel de leader du Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Il sera tête de liste du parti pour les élections européennes – ce qu’il avait refusé en 2009 – en Île-de-France et conduit la campagne, multipliant les interventions sur les plateaux de télévision. Les trotzkystes ont pris conscience de l’échec de Philippe Poutou, qui a été incapable durant ces années d’incarner le parti. Cette situation a marginalisé le NPA au profit des Front et Parti de gauche (PG et FG) sous la direction de Jean-Luc Mélenchon ; le führerprinzip a démontré son inéluctabilité. Les mauvais résultats du parti ont conduit à la fin de son financement public en 2012 : cela explique que le NPA ne présentera de listes que dans cinq grandes régions.
Le NPA a tenté de constituer des listes communes avec le Front de gauche et Lutte ouvrière (LO), mais en vain. Et si le parti d’extrême gauche espère tirer parti des tensions au sein du Front de gauche pour récupérer une partie de ses électeurs, cela n’a, pour l’heure, pas plus le retour de Besancenot que la « menace fasciste » permis que les intentions de votes ne décollent.
Vers la fin du Front de gauche ?
Le groupuscule Gauche unitaire (GU) a annoncé sa mise en retrait du Front de gauche. Ce retrait « provisoire » est essentiellement motivé par une amorce de rapprochement entre le FG et le NPA, une fraternisation que la GU refuse dogmatiquement. Le groupe est lui-même issu du NPA, quitté lors de la dissolution de la LCR ; le GU avait, en 2009 milité pourtant pour des listes communes avec le NPA et le FG aux élections européennes. Surtout, la GU dénonce son éviction des places éligibles sur les ébauches de listes du FG.
« Les discussions nationales en vue d’aboutir à un accord équilibré pour la constitution de nos listes aux élections européennes n’auront pas simplement été sources de tensions supplémentaires dont le Front de gauche n’avait vraiment pas besoin. Elles auront ouvert entre nous une fracture posant la question de l’avenir de ce que nous avons construit au fil des cinq dernières années […] le Front de gauche apparaît de plus en plus comme un bateau ivre que ne rassemblent ni une stratégie cohérente ni un discours audible de la gauche et du peuple. Les intentions de votes dont les sondages nous créditent pour les élections européennes en sont, hélas, une nouvelle traduction après ce qu’on pourrait appeler pudiquement la “contre-performance” des municipales. […] Comme vous le savez, celles et ceux qui ont fondé Gauche unitaire ont rompu avec le NPA en 2009. Ce n’est pas pour reprendre à présent le discours de cette dernière organisation et d’une extrême gauche se complaisant dans son impuissance. »
Cette situation fait suite aux élections municipales durant lesquelles le Parti communiste s’est souvent allié avec le Parti socialiste tout en faisant semblant de dénoncer la politique gouvernementale par ailleurs. À l’inverse, dans certains cas, des membres du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon ont présenté des listes communes avec le NPA.
Cela a abouti à un accroissement des tensions déjà fortes entre le PC et le PG, conduisant à un état de quasi-mort du Front de gauche. Le Parti de gauche avait unilatéralement lancé sa campagne électorale pour les européennes ; la possibilité de perdre leurs quatre députés européens, le PCF et le PG ont finalement trouvé un accord.
Les derniers sondages prévoient entre 7 % et 8 % pour le Front de gauche, en légère progression par rapport à 2009 (6,5 %) ; le NPA est crédité de 1 % à 2,5 %, loin des 4,9 % de 2009. Lutte ouvrière, poursuivant sa lente disparition du paysage politique, se situe entre 0,5 % et 1 % (1,2 % en 2009). Au total, en comptant les trois fois mal-nommés Europe-Écologie-Les Verts, l’extrême gauche perdrait une dizaine de points par rapport à 2009.
Au soir du 25 mai, les ouvriers, employés et Français des classes moyennes auront définitivement déserté l’extrême gauche, repaire selon les partis des parasites sociaux, des étrangers à papiers français et des bobos de l’oligarchie. À l’autre bout du champ politique électoral, le Front national, après des élections désastreuses de 2009 (6,3 %) pourrait quadrupler son score et incarner la « France qui souffre », socialement comme dans son identité.