Le président et directeur de Radio France, Mathieu Gallet, moins d’un an après son entrée en fonction, a eu son bureau refait à neuf pour 100 000 euros, soit l’équivalent de plus de sept années de salaire d’un ouvrier au SMIC, plus de 30 000 repas dans un restaurant universitaire ou 10 000 livres pour créer une bibliothèque. Pourtant, comme pour son comparse de la CGT, le bureau avait été refait à neuf quelques mois plus tôt, en novembre 2013. À l’origine, le coût de la rénovation avait été évalué à 34 500 euros.
Très exigeant – pas sur les programmes des radios publiques ni sur la sous-représentation des Blancs et sur la surreprésentation du peuple-qui-n’existe-pas sur les ondes – sur la déco, Mathieu Gallet est accusé par le Canard Enchaîné d’avoir fait refaire ce qui avait déjà été refait. De la peinture aux stores, en passant par le mobilier et la moquette : tout a été refait.
Il a tenu à réagir pour se défendre par la voix de Catherine Sueur. La directrice générale de Radio France a trouvé que gaspiller 100 000 euros pour refaire un bureau tout neuf à neuf n’avait « rien d’excessif » (sic), justifiant ses propos par le fait que les travaux engagés à la Maison de la radio vont coûter au total 430 millions d’euros. Voler 100 000 de plus ou de moins serait donc anodin pour l’énarque.
« La restauration des boiseries et meubles de ce bureau et de ses annexes était prévue dans le budget 2014 adopté en décembre 2013 »
a affirmé ensuite Radio France dans un communiqué.
Une affaire qui tombe mal – et ce n’est pas un hasard – : les salariés du groupe ont lancé un préavis de grève pour jeudi pour protester contre les mesures envisagées pour… combler un déficit de 50 millions d’euros.