En une dizaine d’années, Guillaume Peltier a successivement rallié le FN (Front national), le MNR (Mouvement national républicain), l’UDF (Union pour la démocratie française), le MPF (Mouvement pour la France), où il accéda au poste de secrétaire général, puis à l’UMP en 2009. Cinq partis en dix ans, c’est presque un record. Son entrée dans le parti libéral, qu’il dénonçait violemment quelques mois plus tôt, attaquant tout particulièrement Nicolas Sárközy et son bilan, suscita des controverses. Il y devint pourtant très rapidement vice-président.
Cela fut-il rendu possible par l’entremise de son « parrain » en politique ? Ce « parrain », c’est Bastien Millot, l’homme au cœur du scandale Bygmalion, cette société vivant essentiellement de l’argent versé par les contribuables via les collectivités dirigées par l’UMP ou ce parti directement. Elle est soupçonnée d’avoir surfacturé des réunions de l’UMP en lien avec Jean-François Copé.
« Mon parrain, s’il y en a eu un, c’est bien lui »
confiait Guillaume Peltier à la journaliste Marika Mathieu l’année dernière. C’est lui qui a incité Guillaume Peltier a créé sa société de communication politique, Com1+, en 2008. La proximité entre les deux hommes est telle que, pourtant concurrents, Bastien Millot lui prête ses bureaux pour l’aider à ses débuts.
La complicité entre les deux hommes et les deux sociétés se poursuit. Le juif corrompu de l’UMP Patrick Balkany a offert un contrat de plusieurs dizaines de milliers d’euros à Bygmalion. La petite société de Guillaume Peltier obtient quelques miettes : un contrat annexe de 14 500 euros.
À Menton, sans appel d’offre, la mairie, dirigée par l’UMP Jean-Claude Guibal, les embauche pour une autre mission de publicité politique financée par le contribuable : un « audit de communication » et une « une évaluation des politiques publiques municipales ». Selon Marianne, le contrat aurait été coupé artificiellement en deux parties attribuées à deux sociétés différentes dans le seul but de passer sous le seuil des 15 000 euros, au-dessus duquel les appels d’offres sont obligatoires. Et seul Bygmalion aurait en réalité travaillé sur le sujet : c’est un cadre de Bygmalion qui présenta lors d’un conseil municipal les travaux censés avoir été réalisés par Guillaume Peltier. Une plainte pour délit de favoritisme a été classée sans suite.
Ses adversaires affirment que sa société ne vit que grâce aux contrats avec l’UMP et à quelques journaux complaisants.
Malgré cela, le jeune arriviste qui n’a jamais vécu que de la politique – à part quelques mois dans l’enseignement – se présente comme « entrepreneur ». L’affaire tombe d’autant plus mal que son autre « parrain » en politique – a tel point que selon certain il l’appelait « fiston », n’était autre que Patrick Buisson.
Celui qui prétend vivre de la communication vient d’être élu maire d’un village en Sologne. Il y a quelques mois il déclarait : « Je suis le nouveau leader de la droite à Tours. Je suis le prochain maire. Je suis le prochain député ». Il avait été très sévèrement battu et avait quitté, après bien d’autres lieux, la ville. Il a jeté son dévolu sur Neung-sur-Beuvron, un village d’un peu plus de mille habitants, où vient d’être élu. La pénurie de candidats aux élections municipales aura fait au moins un heureux. C’est sa première victoire à une élection en neuf tentative.
Étrangement, la société spécialisée en communication ne dispose même pas de site internet référencé. Lui-même paraît avoir quelques ennuis de communication : son site personnel est inaccessible aujourd’hui, pour une étonnante mise en maintenance un lendemain d’élection.
Jean-Marie Le Pen, Bruno Mégret, François Bayrou, Philippe De Villiers, Nicolas Sárközy : après avoir misé successivement sur les perdants de 5 élections présidentielles, prépare-t-il son retour vers son parti d’origine pour échapper aux affaires de l’UMP ?
« Je ne considère pas que les électeurs du FN sont des citoyens de seconde zone »
vient-il de déclarer.
(Manque la photo de l’opportuniste avec François Bayrou.)
On reconnaît à droite de Jean-Marie Le Pen le fossoyeur du Front national, “Monsieur Gendre officiel” – devant lequel au micro de son « Libre Journal » Serge de Beketch se vautrait plus bas que terre, j’ai honte pour lui en me remémorant ces moments pénibles –, celui qu’à partir de 1999 le FN a soigneusement écarté et planqué – à peine le voit-on réapparaître sur quelques images à l’occasion du 21 avril 2002 –, le sinistre “père” de la délicieuse Marion Le Pen, Schmouël Maréchal.
La photo du MNR :
— Guillaume Peltier ;
— Serge Martinez, me semble-t-il ;
— je ne sais pas ;
— cette tête m’est connue, mais je ne vois pas.
Oui elle manque au tableau… Cet article était justement une sorte d’appel ! Lecteur qui possède cette photo, pour l’histoire, envoie-là !