À Genève, en décembre 2013, trois jeunes hommes s’étaient amusés à reproduire un geste popularisé par l’humoriste Dieudonné, la célèbre « quenelle ». La photo, prise par des amis dans un cadre privé, avait été diffusée publiquement contre la volonté des personnes y figurant. Immédiatement, la communauté juive avait dénoncé une attaque antisémite, le geste ayant été réalisé devant un lieu de culte judaïque. Agitant ses relais, l’occupant avait obtenu de l’armée, malgré l’absence de toute plainte, qu’elle enquête pour retrouver les « coupables », l’un des hommes posant sur la photo portant un uniforme de l’armée suisse. Il avait également orchestré une campagne médiatique sur le thème.
La police militaire avait alors convoqué plusieurs personnes pour tenter d’identifier le « criminel » ayant osé faire un geste humoristique dans les rues de Genève. Les amis du soldat avaient refusé de livrer son nom. Le jeune militaire s’était finalement dénoncé de lui-même, n’ayant rien à se reprocher et affirmant le caractère humoristique du geste.
Aucune plainte n’avait été déposée dans cette affaire et, depuis l’enquête militaire, tous les protagonistes pensaient que la répression menée pour un simple geste humoristique était achevée.
L’« affaire » a rebondi il y a quelques semaines : l’État de Genève s’est lui-même emparé du dossier et a instruit un dossier. Les protagonistes ont été convoqués et ont écopé de six mois de prison avec sursis.