L’ancien maire de Krauschwitz dans le land de Saxe-Anhalt en Allemagne Hans Püschel, a été condamné à 3 000 euros d’amende pour « incitation à la haine raciale ». Il avait remis en cause l’existence de la ‘shoah’. Commentant il y a quelques semaines les poursuites intentées contre lui, il avait écrit un article intitulé « Das kann doch einen Seeman nicht erschüttern… » (Ce n’est pas cela qui va ébranler un marin), titre d’un célèbre chant des années 1930 en Allemagne. Ce document avait été présenté et résumé par Bocage :
Cette lettre de réponse à la juge, en fait un document de 7 pages qui mériterait d’être intégralement traduit, énumère en onze points les arguments avancés par Hans Püschel pour dissuader la juge de lancer le procès. Ce sont des arguments d’une grande intelligence et d’une grande finesse. Nous n’entrerons pas dans le détail mais H. Püschel fait valoir les inconvénients qu’il y aurait à déclencher un tel procès : sur le plan pratique (pour la mairie qu’il dirige), sur le plan historique (il cite une foule d’arguments révisionnistes allant à l’encontre de la vulgate et qui seraient médiatisés), sur le plan politique (le « bombardement holocaustique » qui provoque le désarroi de la jeunesse allemande), sur le plan affectif (il ne peut plus tolérer les calomnies déversées constamment sur le compte de la génération de ses parents et celle de ses grands-parents), et enfin sur le plan juridique. Sur ce dernier plan on se rappellera peut-être les propos qu’il avait tenus en mars 2012 au sujet du fameux article antirévisionniste §130 dont il affirmait qu’il est « en contradiction formelle avec tout ce que sont ou plutôt avec tout ce que prétendent être et devraient être les démocraties; cet article est à abroger; de même les milliers de condamnés pour délit de négation de l’Holocauste devraient être réhabilités avec indemnisations pour ceux d’entre eux qui ont été le plus sévèrement condamnés ».
Il explique qu’il a été contraint pendant des années de se mettre à genoux mais ce temps est révolu : à présent ses enfants sont grands, sa femme est à son côté. Si la juge n’a pas suffisamment d’influence pour éviter le procès, il fera face ; il ne prendra pas d’avocat car il n’a fait aucune faute.
Il rappelle qu’environ 30 ans plus tôt, vivant en RDA, il a été condamné par un tribunal de Hohenmölsen pour délit d’opinion mais n’a pas davantage fléchi qu’il ne fléchira aujourd’hui. Il espère néanmoins que le tribunal de Weißenfels ne se comportera pas, en RFA, comme les tribunaux de la RDA d’alors…
Hans Püschel termine en exprimant le souhait, si le procès devait avoir lieu, que le tribunal manifeste à son égard autant de justice que les nationaux-socialistes en ont montré à l’égard de Georgi Dimitroff, dirigeant communiste bulgare arrêté en 1933 à Berlin sous le prétexte de complicité dans l’incendie du Reichstag. Remplaçant le mot « communiste » par le mot « allemand », il fait siens les derniers mots prononcés par ce communiste devant le tribunal qui le jugeait alors : « Mon langage est fort et dur, je le reconnais. Mon combat et ma vie ont toujours été forts et durs. Mais mon langage est un langage ouvert et franc. J’ai l’habitude d’appeler les choses par leur nom. Je ne suis pas ici un avocat en train de défendre consciencieusement ses clients. Je défends ma propre personne d’accusé allemand. Je défends mon propre honneur d’Allemand, de révolutionnaire. Je défends mes idées, ma mentalité allemandes. Je défends le sens et le contenu de ma vie. »
Georgi Dimitroff avait été acquitté.
La justice d’occupation en Allemagne n’aura pas été aussi clémente avec Hans Püschel.
Élu du SDP, le parti social démocrate allemand, il avait rejoint au début des années 2010 le NPD. Depuis, il a été exclu de sa paroisse, ses fonctions de maire lui ont été retirées après la publication de textes nationalistes – le jour d’un triste anniversaire de l’Europe, le 8 mai 2013 – en l’absence à l’époque de toute condamnation. Pour démontrer que l’Allemagne est véritablement une grande démocratie, son site internet a été censuré.
« Si je suis nazi juste parce que je suis lié corps et âme à l’Allemagne, alors je suis fier d’être un nazi ! »
Un tel Courage intellectuel inspire admiration et respect envers cet homme vivant dans un pays reniant honteusement sa Grandeur .