Sans réellement de surprise, la junte a échoué à faire élire son candidat hier, plongeant le pays dans la crise politique avec de nouvelles élections législatives à haut risque.
Nikos Michaloliakos lance la campagne de l’Aube dorée pour les législatives
« Je salue la fière position de défi des nationalistes de l’Aube dorée, qui, par leurs votes, ont fait tomber le gouvernement du mémorandum le plus sournois et le plus corrompu, la pitoyable coalition gouvernementale Samaras-Venizelos.
Emprisonné à tort, j’annonce le lancement du combat pour le 25 janvier, pour une Aube dorée encore plus puissante, et la seule assurance de la résistance nationale de notre peuple contre la domination étrangère des usuriers internationaux. »
a communiqué à ses militants Nikolaos Michaloliakos, le secrétaire général de l’Association populaire-Aube dorée.
La chute du gouvernement Samaras
Le mouvement nationaliste a été l’un des artisans de la chute du gouvernement hier en ne votant pas l’élection du candidat de la junte lors de l’élection présidentielle anticipée. Cette dernière avait été provoquée par Antonio Samaras, dans le but d’asseoir son pouvoir et de contraindre les petits partis et les députés indépendants à rejoindre ou soutenir le gouvernement. Il a totalement raté son pari : les députés ont préféré la crise politique plutôt que l’élection d’un président fantoche désigné par la Banque mondiale – pour laquelle Stavros Dimas, formé aux États-Unis, a travaillé dans le passé. Il n’a recueilli que 168 voix sur les 180 nécessaires parmi les 300 élus.
Sauf coup de force, le premier ministre est tenu de prononcer dans les dix jours la dissolution de l’assemblée ; il a déjà proposé la tenue d’élections législatives anticipées le 25 janvier. Ce sera le troisième renouvellement du parlement en moins de trois ans ; en mai 2012, les Grecs avaient voté pour une chambre instable et l’assemblée avait été dissoute peu après.
Ce scénario pourrait se reproduire après le 25 janvier : si la Coalition de la gauche radicale (SYRIZA, Synaspismós Rhizospastikís Aristerás) recueille le plus grand nombre de suffrages, il est peu probable qu’elle dépasse les 30 % et pourrait ne pas trouver de partenaires pour former une coalition. La démocratie, après avoir plongé le pays dans la crise économique, morale et identitaire, pourrait conduire la Grèce à une longue période d’instabilité.
Offensive de l’oligarchie contre la Grèce
En attendant les élections, le Fonds monétaire international (FMI) a suspendu « l’aide » à la Grèce. Dans la journée, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble avait déclaré :
« Les difficiles réformes ont porté leurs fruits [sic], elles sont sans aucune alternative. Les nouvelles élections ne changent rien aux accords passés avec le gouvernement grec »
La veille, le même avait repris le discours du grand patronat sur la nécessité de l’invasion contre son propre pays :
« Le monde est plus ouvert et l’immigration apporte quelque chose à tout le monde. De la même façon que nous avons utilisé des millions de réfugiés et d’expulsés après la Seconde Guerre mondiale pour reconstruire […], nous avons aujourd’hui besoin de l’immigration. Nous devons évidemment vivre avec les immigrés. Cela va changer notre vie quotidienne, non pas pour le pire, mais pour le meilleur ».
À la bourse, l’indice principal a perdu à la clôture 3,91 % après avoir perdu plus de 10 % en journée. Un chiffre qui n’a cependant rien d’inhabituel puisque depuis son plus haut en début d’année, l’indice a chuté de 39,41 %.