Il n’y a pas qu’en Occident que la télévision est devenue un déversoir de tout ce qu’il y a de plus malsain sur la population. Violence, sexualité, apologie de l’usage de drogues, viols, meurtres en série, exaltation de toutes les déviances et perversions sexuelles, etc. En quelques décennies, les chaînes de télévision sont devenues le meilleur instrument dans les mains du régime pour s’assurer de la destruction des peuples.
Télépoubelle internationale
Il y a quelques années, le corrupteur Patrick Le Lay déclarait :
« À la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. »
Le but avoué des chaînes de télévision est d’abêtir et rendre esclave les téléspectateurs dans l’unique but de leur passer des publicités.
La situation n’est pas différente au Pérou, à deux nuances près : d’une part, la situation est moins pire qu’en France, où Arthur voisine avec Plus belle la vie et un documenteur sur leur prétendue “Shoah” ; d’autre part, le peuple est encore suffisamment fort pour non seulement remarquer que la télévision propage tout ce qu’il y a de plus malsain, mais est encore capable de manifester contre cela.
Les citoyens péruviens contre la telebasura
Le 27 février dernier, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de Lima contre la « télé poubelle » (TV Basura) et pour réclamer de l’art et de la culture.
« Au Pérou, dès que vous allumez la télévision, vous tombez sur des meurtres, des drames ou des filles à moitié nues… Cela n’apporte rien de bien au pays »
a ainsi justifié l’un des participants, le journaliste Koko Urvina.
« Ces programmes ont beau être populaires, ils t’apprennent surtout à être un mauvais joueur, à te bagarrer et mettent en avant l’ignorance des candidats »
témoigne un autre manifestant.
[vimeo]https://vimeo.com/120921870[/vimeo]« La télévision péruvienne diffuse des programmes aux contenus inacceptables, pleins d’incitations sexuelles et d’images morbides en pleine journée »,
a complété un troisième. Une seconde marche a été organisée mi-mars.
Timide prise de conscience
La première manifestation a reçu le soutien du président péruvien Ollanta Humala :
« Je veux aller à la marche, et j’espère pouvoir y aller si j’ai le temps ; j’ai des enfants et cela m’inquiète ; pendant que je travaille, je pense : j’espère que mes enfants ne regardent pas la télévision »,
a même déclaré le dirigeant du Pérou.
Diverses personnalités, y compris des journalistes et des anciens participants à des émissions de télépoubelle, ont apporté leur soutien à la manifestation.
La marche a conduit à une meilleure prise de conscience de la situation et plusieurs initiatives, y compris parlementaires, ont été lancées.
Salade aux cafards
Le chemin reste long. Lundi, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (dit UNICEF) au Pérou a officiellement demandé aux programmes de télévision de respecter les droits des enfants. Selon le fond, le pays viole la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) ratifiée pourtant par le gouvernement.
L’UNICEF réagissait à une polémique qui enfle en Amérique du Sud depuis la diffusion dans une émission de télépoubelle samedi dernier. Elle montrait des enfants auxquels les producteurs ont proposé de manger une salade de cafards pour gagner un voyage au Mexique. Le dernier passage (L’Ultimo pasajero), est une émission produite par la multinationale de corruption Endemol ; elle est déclinée dans plusieurs pays sous plusieurs formes.
L’UNICEF a insisté sur la nécessité du respect du droit à la dignité des enfants.
https://www.youtube.com/watch?v=hCw8titWyyQ