Monsieur Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État chargé des Anciens Combattants, se rendra à Sétif, en Algérie où il séjournera du 19 au 21 avril prochain, probablement pour déplorer, devant les autorités algériennes, la répression des émeutes de mai 1945 qui auraient fait, après le massacre d’une centaine de Français d’Algérie de souche européenne, « 45 000 morts algériens » !
« Algériens », à cette date ? Ce serait un non-sens de le prétendre puisque depuis le sénatus-consulte du 14 juillet 1865, c’est-à-dire depuis 80 ans, la nationalité française avait été accordée aux indigènes.
C’est donc doublement un mythe, et d’où vient-il ? Des « Frères musulmans », ancêtres des djihadistes actuels, lesquels, après avoir instrumentalisé un soulèvement en Algérie, se sont ensuite afférés à lancer, sur la radio du Caire, la fable des 45 000 musulmans, systématiquement massacrés par les forces armées françaises !
En réalité, le 8 mai 1945, à Sétif, comme dans un rayon d’une centaine de kilomètres à la ronde, s’est produite une attaque des Européens, dans la ville, sur les routes, dans les villages et dans les fermes environnantes, au cri de « Djihad ! Djihad ! »
Le gouverneur général, M. Yves Chataigneau, responsable de la sécurité intérieure et extérieure des départements français d’Algérie, fut dans l’obligation de requérir l’intervention des forces armées, dans le cadre du plan établi en 1944 par le général Catroux. Dans les zones d’insurrection, il restitua à l’armée, les pouvoirs de l’état de siège.
Naturellement, il y eut des affrontements entre les troupes armées (tirailleurs, goumiers, spahis) et les fauteurs de trouble, mais les troupes françaises étant essentiellement composées de musulmans, il n’y eut aucun motif raciste de la part de nos soldats dont la mission était de rétablir l’ordre. On a aussi déploré quelques réactions regrettables de la part d’Européens bouleversés de retrouver leurs familles sauvagement mises à mort, égorgées, mutilées, éventrées, mais quel est celui d’entre nous qui ne prendrait pas les armes devant le massacre inhumain des siens, de ses enfants et de ses proches ?
Les affrontements durèrent deux semaines. Quand le calme fut revenu, le gouverneur général Chataigneau fit comparer le nombre des cartes d’alimentation présentées après les événements avec le nombre de cartes distribuées auparavant et l’on aboutit à une différence d’environ un millier de cartes… Bien qu’approximatif, ce calcul donnait un ordre de grandeur bien éloigné des 45 000 morts prétendus par Le Caire. Malgré cela, la calomnie s’enfla et beaucoup d’Historiens de bas niveau s’en emparèrent comme telle…
Nous rappelons toutefois que Charles De gaulle était à la tête de l’État Français du 25 août 1944 au 20 janvier 1946, exerçant le poste de premier président du Gouvernement provisoire de la République française et, qu’à ce titre, il peut être considéré comme le premier responsable de cette répression pour laquelle le FLN va vraisemblablement exiger encore repentance et compensations financières.
Lorsqu’on sait de quelle manière De gaulle a fait traiter les habitants de Bab-el-Oued et les manifestants, pourtant pacifiques et sans arme, du 26 mars 1962 à Alger, on imagine sans peine qu’en 1945, il ait approuvé la répression des forces armées françaises, quel qu’ait été le nombre de victimes !
Dans le conflit de mai 1945, comme dans tant d’autres, aucune relation de cause à effet n’a été recherchée, et l’on multiplie à l’infini le nombre de morts musulmans, en oubliant leurs victimes innocentes, et les atrocités qu’après la félonie d’Evian, les Algériens ont fait subir, non seulement aux « roumis », mais aussi à leurs frères de sang qu’ils ont soumis par la terreur, éradiquant, de la manière la plus barbare et la plus féroce qui soit, ceux d’entre eux qui avaient choisi d’aimer la France et de rester Français : « Les Harkis » !
Monsieur Todeschini, qui demandera pardon pour tant de sang versé : la France ? L’Algérie ? Les djihadistes d’hier ? Ou ceux qui, aujourd’hui, veulent dominer le monde ?
Anne Cazal pour le Comité Véritas