Depuis sa condamnation pour corruption en Belgique en 1998, Serge Bloch, dit Dassault, a rarement quitté la rubrique des faits divers des journaux : mis en cause pour des achats massifs de votes auprès des colons qu’il a fait venir en masse à Corbeil-Essonnes, il l’est aussi dans des affaires liées de meurtres et tentatives. Un impressionnant palmarès pour celui qui parraina la ville entre 1995 et 2009.
Il a pour cela été mis en examen en avril 2014 pour achats de votes, complicité de financement illicite de campagne électorale et financement de campagne électorale en dépassement du plafond autorisé. L’actuel maire de la ville, le toujours UMP Jean-Pierre Bechter, a également été mis en examen comme bénéficiaire de ces faits, ainsi que son adjointe Cristela de Oliveira, le dirigeant local de l’UMP Jacques Lebigre ainsi que les intermédiaires présumés entre l’oligarque juif et les colons, Younès Bounouara, actuellement détenu à la prison de la Santé notamment pour avoir tiré sur un ancien boxeur, et Mamadou ‘La Hyène’ Kébé, mis en examen pour avoir harcelé et tenté d’extorquer des membres de la famille Bloch. Curieusement, Serge Bloch n’a pas porté plainte.
« C’est pour le remercier de l’ensemble du travail qu’il a accompli sur la commune depuis 40 ans »,
a précisé Jean-Pierre Bechter, décidé à récompenser son mentor d’un boulevard à son nom, malgré les innombrables affaires dans lesquelles ce dernier est impliqué – sans même parler de sa condamnation. Un travail consistant à avoir versé – c’est ce que pensent les juges – sept millions d’euros pour s’assurer une victoire électorale valait sans doute, dans une république exemplaire, d’être valorisé.
Il est vrai que ces affaires n’empêchent nullement Serge Bloch de demeurer à l’UMP, où il demeure un influent et très écouté cadre, ni de siéger à la chambre haute de leur parlement, aux côtés de son coreligionnaire tout aussi corrompu Patrick Balkany et quelques autres.
Pour créer un boulevard au nom du républicain exemplaire, Jean-Pierre Bechter va débaptiser une partie du boulevard Jean Jaurès. C’est d’ailleurs cela qui choque la gauche locale. Qu’un oligarque condamné pour corruption et impliqué dans l’achat de votes communautaristes soit honoré par une rue ne les gêne pas. Mais qu’on débaptise un bout d’un boulevard Jean Jaurès pour le faire leur apparaît être une insulte.
« C’est une régression pour les valeurs de la République incarnées par Jaurès. Quand on entend parler de Corbeil-Essonnes, c’est plus pour parler des affaires judiciaires visant Jean-Pierre Bechter et Serge Dassault que du bon vivre dans la commune »,
ose un élu marxiste de la ville, feignant d’ignorer que la commune, outre les affaires de corruption de ses édiles, n’est tristement célèbre en France que par les innombrables crimes et délits commis par les occupants – trois policiers blessés et une école incendiée il y a quelques mois, une autre école incendiée il y a quelques semaines, etc.
Les mêmes républicains exemplaires, et c’est sans doute bon signe, débaptisent les rues célébrant les plus grands Français, du maréchal Pétain à Alexis Carrel, pendant qu’ils « honorent » les corrompus (Serge Dassault), les terroristes marxistes (Nelson Mandela), les criminels contre l’humanité (Winston Churchill, Joseph Staline, etc.).
Boulevard, sénat, UMP, notons que Serge Bloch est aussi grand commandeur de la Légion d’honneur.