Voici un extrait du livre de Geneviève Dermenjian, Alger 1860-1939 – Le modèle ambigu du triomphe colonial, éd. Autrement, collection Mémoires n°55, mars 1999 :
« Trois avril 1898, quatorze heures. Le Général-Chanzy, qui fait la navette avec Marseille, entre dans le port d’Alger et se range le long du quai où se pressent officiels et membres de délégations d’associations. Le débarcadère est noir de monde, la foule est descendue par la rampe de l’Amirauté et par les escaliers face au square Bresson. Hommes et femmes ont les bras chargés de fleurs, de couronnes de palmes, de bouquets liés par des rubans tricolores. Lorsque Édouard Drumont se présente enfin, la foule applaudit, crie sa joie, entonne La Marseillaise antijuive et lance sporadiquement des : « À bas les Juifs ! » Drumont, qui vient d’annoncer sa participation aux élections législatives à Alger sous l’étiquette « candidat antijuif« , reste un instant incrédule devant cet accueil, alors que la foule brûle des effigies d’Alfred Dreyfus sous les bravos.
Après quelques mots de bienvenue, Drumont descend la passerelle et s’installe dans une voiture. Le cortège qui se forme aussitôt remonte la rampe Chasseloup-Laubat, traverse le boulevard du Front-de-Mer, prend le boulevard de la République jusqu’à Mustapha où un arrêt est prévu devant la mairie, puis fait route vers le boulevard Bon-Accueil où se trouve la villa Jeanne-d’Arc qui doit l’accueillir. Tout au long du parcours, on acclame ce leader.
« Ce fut pendant une demi-heure une acclamation ininterrompue, rapporte le journaliste de la Revue algérienne, des hommes se brisaient la voix à force de crier : « Vive Drumont ! » Des femmes jetaient des bouquets et, au risque de se faire écraser, fendaient la foule pour s’approcher de lui ; des fleurs tombaient des balcons ; la voiture était par instants soulevée et les chevaux ne la traînaient plus. Lui, debout dans la voiture, entre Réjou et Louis Régis, souriait à la foule. » (Revue algérienne, tome XXXV, 1er semestre 1898).
Cet accueil triomphal, Alger le réservait à celui qui s’était rendu célèbre dans les années 1880 avec la publication de La France juive, pamphlet qui dépassait le millier de pages et qui s’était vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires. Convaincu par le jeune leader antijuif Max Régis de se présenter à Alger, Drumont allait y remporter un véritable triomphe qui dépassa le cadre de la ville. Les élections du 8 mai 1898 donnèrent en Algérie 4 sièges sur 6 aux « candidats antijuifs » : Drumont et Marchal sont élus à Alger, Émile Morinaud à Constantine et Firmin Faure à Oran. Seuls Thompson et Étienne conservaient leur siège. Après cette victoire, les « quatre mousquetaires gris »(2) quittent Alger le 29 mai, dans l’apothéose que l’on devine, bien décidés à en découdre à l’Assemblée nationale. »
(2) Les députés antisémites élus furent surnommés ainsi parce qu’ils portaient un chapeau gris semblable à celui que portait le marquis de Morès, créateur d’une des premières ligues antijuives, qui venait de décéder.
Pour la Bibliothèque nationale de France, Audrey Azoulay balance entre Laurence Engel et François Weil (Agnes Saal et David Kessler seraient hors course).
http://www.lepoint.fr/clusters-culture/culture-la-bnf-premier-fait-d-armes-d-audrey-azoulay-01-04-2016-2029274_274.php
Macron drague (encore) a Tel Aviv.
http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/021791090727-la-french-tech-drague-la-silicon-wadi-1209614.php
Grosse ambiance aux soirees de l’ambassadeur !
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