Kosovo occupé : un fondateur de l’UCK inculpé pour crime organisé et blanchiment
Un ancien compagnon d’armes du président de la République auto-proclamée du Kosovo, Hashim Thaçi, ainsi que 38 autres personnes, ont été inculpés de corruption, a annoncé mardi 25 octobre le parquet kosovar. Il s’agit d’Azem Syla, qui est poursuivi pour avoir pris la tête d’un « groupe organisé qui par le biais d’activités criminelles, notamment la falsification de documents officiels et le paiement de pots de vin à des responsables publics, a mis la main sur des biens » appartenant à l’État, dont la valeur est estimée à 30 millions d’euros. Syla et son groupe criminel ont agi de concert avec des membres de la police et des citoyens serbes et albanais pour vendre des terrains à Çagllavicë, dans la périphérie de la capitale Prishtina. Par l’abus de ses fonctions Syla a ainsi dépouillé le budget du Kosovo d’environ 30 millions d’euros.
Recherché par la justice locale, Syla a démissionné de son poste de député du Parti démocratique du Kosovo, le parti du président Hashim Thaçi au pouvoir, et s’est rendu aux autorités fin avril dernier, quelques jours après l’arrestation de 6 autres personnes impliquées dans cette affaire. L’opération policière et l’enquête avaient été menées en collaboration avec le procureur serbe contre le crime organisé.
Azem Syla est le genre de petite ordure auxquels les Nations-Unies et l’Union européenne ont confié les reines du Kosovo arraché à sa mère patrie la Serbie, par la force des armes de l’OTAN en 1999. Azem Syla a brièvement dirigé cette année-là l’UCK qu’il avait cofondé, pseudo armée de libération nationale mais vrai groupe terroriste albanais. Il était aussi, pendant la guerre contre les forces serbes, un des négociateurs de l’UCK auprès de M. Thaçi.
Mais au-delà son engagement terroriste, son nom est déjà apparu quand ont été portées des accusations d’assassinats politiques qui auraient été ordonnés par les chefs de la rébellion kosovare pour permettre leur propre ascension, en éliminant des Albanais qui leur faisaient de l’ombre comme Ibrahim Rugova ou Ahmet Krasniqi.
La réputation d’Azem Syla, comme celle d’Hashim Thaçi, a également été affectée par un rapport du Conseil de l’Europe, adopté en janvier 2011, mentionnant son nom dans une affaire de trafic d’organes sur des prisonniers, essentiellement serbes, pendant et après le conflit.
Enfin, son nom a été cité dans des médiats suisses à l’occasion d’un scandale de prestations sociales indues qu’il aurait touché. Syla a en effet vécu pendant plusieurs années en Suisse où il a reçu une pension comme « invalide mental ». Alors même qu’il était devenu membre de l’Assemblée kosovare, il a été découvert qu’il n’était pas malade et que pendant plusieurs années il a abusé les assurances sociales suisses en touchant des centaines de milliers de francs de pension…
Voilà à qui la communauté internationale (dont quelques représentants de l’époque sont Carl Bildt, Martti Ahtisaari, Louise Arbour, Bodo Hombach, et les célèbres Madeleine Allbright, Richard Holbrook, Jacques Chirac…) a donné sa confiance pour présider à la destinée de la province serbe du Kosovo.