Jean Gabro est aujourd’hui âgé de 59 ans. Il est au chômage. Sa vie est gâchée depuis que, lassé par les agressions – lui-même avait été très violemment agressé quelques mois plus tôt : les criminels l’avaient abandonné avec une grave blessure à la tête –, les insultes, les vols, les trafics de droguse, il a tué un Gitan qui tentait, pour la troisième dans la même journée, de commettre un cambriolage.
« Le gosse, je l’ai pas vu. Quand j’ai tiré par terre dans le parking, c’était pour faire du bruit, Monsieur le juge. C’est ça, l’histoire, y a rien d’autre. Je ne voulais pas que ça arrive, je ne voulais pas le tuer, juste [lui] faire peur et que ça s’arrête là »
a déclaré « l’accusé » ; les experts en balistique ont confirmé son témoignage : il n’a jamais eu l’intention de tuer, a tiré sans viser. Il est pourtant jugé pour meurtre par la justice rouge, préférant les criminels, les voleurs, les violeurs aux honnêtes gens, surtout quand ceux-ci ont décidé de se défendre, de défendre leur vie, leur famille, leurs biens ou, comme c’est ici le cas, ceux de membres de la communauté. La justice sera rendue sous la pression de l’occupant : les faits se sont déroulés dans le 15e arrondissement de Marseille, entre les cités occupées de la Bricarde et la Castellane, hauts lieux des trafics de drogues et alors que le premier jour du procès a été marqué par les manifestations bruyantes de la « famille » du cambrioleur.
C’est Nicolas Sárközy, alors président de leur République et ancien ministre de l’Intérieur, qui a contribué à livrer la France à la racaille, comme Dominique De Villepin, François Baroin, Michèle Alliot-Marie, Brice Hortefeux, Claude Guéant, ministres de l’Intérieur durant ces années-là, qui devraient être sur les bancs des accusés, avec les parents de la « victime ».
Quelques témoignages, entendus en marge du procès, résument l’état de ruine de la France occupée :
« La mascotte de la Bricarde qui faisait rire le quartier [sic] »
prétend une responsable d’un centre social à propos de la « victime ».
« Un enfant gentil qui faisait quelques bêtises [sic], comme tous les enfants de son âge [sic] »
raconte un gradé de la police.
« C’était un petit qui volait, c’était obligé [sic] parce que tout le monde vole à la Bricarde »
dit un ami. La réalité est hélais bien loin de « bêtises ».
« On n’y entre pas [dans le quartier où Jean Gabro a été contraint à faire lui-même la justice], pour nous c’est un environnement très dur, tellement opaque »
précise un policier.
« On a failli me tuer, m’écraser, et les policiers ne les ont pas attrapés, ceux qui ont failli me fendre le crâne ! La police, on les appelle, ça sert à rien. Ils ne viennent pas dans nos quartiers, ou alors deux heures après. »
confirme la victime Jean Gabro.
S’en étaient suivis : maillots à l’effigie du voleur, défilé avec participation d’élus locaux (de droite comme de gauche), plaques commémoratives, chansons en hommage et chorale d’enfants… Aucune victime d’agression gratuite ou de crime crapuleux n’a eu droit à tant.