Les Émirats arabes unis ont publié samedi une liste des organisations considérées comme terroristes par les autorités de ce pays. Parmi les 83 groupes nommés figure l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), l’une des principales organisations islamistes en France. L’UOIF était jusqu’à récemment la première force du Conseil français du culte musulman (CFCM), avec l’un des postes de vice-président et dirigeant près de la moitié des présidences régionales et de nombreux délégués. Lors des dernières élections, l’UOIF a refusé de participer au vote, prétextant refuser les influences étrangères sur le conseil, sur fond d’affrontements entre courants au sein de l’UOIF et de luttes intestines entre mosquées, fédérations, et pays d’origine des islamistes en France.
L’UOIF ne s’est cependant pas retiré du CFCM, organe créé à la demande de leur République et particulièrement de Nicolas Sárközy, sous l’égide duquel il a été créé en 2003, alors qu’il était ministre de l’Intérieur et des Cultes. Le groupe proche des Frères musulmans est le plus actif des groupes musulmans en France ; c’est lui qui organise chaque année au Bourget une Rencontre annuelle des musulmans de France, la plus importante de ce genre dans les pays européens – Russie non comprise.
Les Émirats arabes unis considèrent que l’UOIF est une émanation des Frères musulmans, au cœur des tensions au Machrek, que combattent les Émirats, qui subit depuis plus d’un an une violente répression en Égypte. Les deux entités se retrouvent pourtant dans le même camp en Syrie. Ils ont également placé la Fédération des organisations islamiques en Europe (FOIE), à laquelle adhère l’UOIF, sur la liste des organisations terroristes.
En France, l’UOIF revendique l’adhésion de 250 associations et dirige plus de 60 lieux de culte islamiste.